(BFM Bourse) - Les actions de la défense évoluent en baisse ce lundi après que Donald Trump a annoncé qu'il rencontrerait Vladimir Poutine le 15 août prochain, soit vendredi.
La défense reste un secteur très sensible à l'évolution des grands dossiers géopolitiques.
La semaine dernière, l'ensemble du compartiment a souffert, après que le Kremlin a rapporté que le président russe, Vladimir Poutine et son homologue américain, Donald Trump, se rencontreraient "dans les prochains jours". Cette annonce a ravivé les espoirs des marchés quant à une trêve en Ukraine. Les actions de la défense avaient alors reculé.
Re-belote ce lundi. Le secteur de la défense en Europe a débuté la séance sur une très nette baisse avant de se reprendre. À Paris, Thales recule de 1% vers 10h après avoir perdu jusqu'à 4,6% en début de séance, tandis que Dassault Aviation abandonne 1% après avoir cédé 2,2% dans les premiers échanges.
À Francfort, Hensoldt, spécialiste des capteurs et de l'optronique militaire, perd 2% tandis que Rheinmetall, qui fournit des blindés à l'armée allemande, abandonne 4,4%. À Milan, Leonardo recule de 1,3% tandis que BAE Systems redonne 1,3%.
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Une rencontre sans l'Ukraine
L'accès de faiblesse que connaît une nouvelle fois le secteur est dû à l'annonce de Donald Trump de vendredi soir. Le locataire de la Maison blanche, a confirmé qu'il rencontrerait Vladimir Poutine et a donné la date du 15 août, soit vendredi prochain. La réunion entre les deux dirigeants politiques aura lieu en Alaska. Selon Reuters, Donald Trump avait auparavant déclaré qu'un cessez-le-feu était proche en Ukraine.
Ce sommet mettrait à l'écart le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ainsi que l'Union européenne. Samedi, le président français, Emmanuel Macron, a affirmé que l'"avenir de l'Ukraine ne (pouvait) se décidé sans les Ukrainiens". La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a, elle, annoncé dimanche une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne. "Tout accord entre les États-Unis et la Russie doit inclure l'Ukraine et l'Union européenne, car c'est une question de sécurité pour l'Ukraine et pour l'ensemble de l'Europe", a-t-elle ajouté dans un communiqué cité par l'AFP.
Donald Trump a également laissé entendre qu'un accord sur ce potentiel cessez-le-feu impliquerait un échange de territoires. Or, cette idée a été rejetée par Volodymyr Zelensky.
In fine, ces annonces "devraient à nouveau exercer une pression importante sur les valeurs européennes du secteur de la défense aujourd'hui", a estimé Jefferies dans une note publiée avant l'ouverture du marché en Europe.
"Cependant, étant donné l'absence de réunions tripartites prévues pour l'instant, nous ne pensons pas qu'un accord de cessez-le-feu soit imminent et, en tout état de cause, qu'il soit de nature à compromettre les tendances en matière de dépenses de défense en Europe", nuance toutefois la banque.
"Nous y voyons donc une opportunité potentielle d'investir dans ces valeurs de croissance moyenne à long terme, d'autant plus qu'elles ont déjà subi une pression importante la semaine dernière", conclut Jefferies.
Rheinmetall très exposé au conflit en Ukraine
Si la possibilité d'un cessez-le-feu en Ukraine crée une certaine nervosité de marché sur les titres de la défense, certaines entreprises du secteur sont davantage exposées que d'autres. Dans une note publiée en octobre, Oddo BHF écrivait que Rheinmetall tirait environ 20% de ses revenus de la défense des contrats avec l'Ukraine.
Rappelons que le secteur de la défense a le vent en poupe depuis le début de l'année. Thales gagne 63,6% depuis le début de l'année quand Rheinmetall s'adjuge de son côté 153%.
Les groupes de défense ont été propulsés par les multiples annonces de hausses des budgets militaires en Europe. Sous la pression des États-Unis, qui sont désormais bien moins enclins à assurer la sécurité du Vieux continent, l'Europe a décidé de se réarmer. L'Allemagne a par exemple annoncé des centaines de milliards d'euros d'investissement dans la défense.
En juin, les pays membres de l'Otan se sont engagés à investir 5% par an de leur PIB dans les dépenses de défense d'ici à 2035, contre une précédente cible de 2%.
"Nous estimons que cet objectif de 5% d'ici à 2035 pourrait représenter une augmentation annuelle d'environ 2.000 milliards de dollars des dépenses de défense de l'Otan, soit un taux de croissance annuel moyen d'environ 8% entre 2024 et 2035", calculait Royal Bank of Canada.
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