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THALES

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Thales : La Bourse salue l'annonce de la plus grande acquisition de Thales depuis quatre ans

mercredi 12 juillet 2023 à 13h37
Le marché apprécie cette acquisition

(BFM Bourse) - Le groupe français a annoncé le projet de rachat de Cobham Aerospace Communications, spécialisé dans les systèmes de communications de cockpits, pour une valeur d'entreprise de 1,1 milliard de dollars. Si les multiples payés pour cette cible sont élevées dans l'absolu, ils se justifient par la croissance soutenue de la société et par sa marge très élevée.

Avec un bilan financier très solide, la société affichant une dette nette proche de zéro à fin 2022, Thales a du champ pour mener des opérations de fusions-acquisitions. Et même d'une taille relativement conséquente.

Le groupe de technologies et de défense a ainsi annoncé ce mercredi le projet de rachat auprès du fonds d'investissement américain Advent de la société britannique Cobham Aerospace Communications (AeroComms). Cette entreprise est spécialisée dans les systèmes de communications de sécurité pour les cockpits d'avions, qui viendront enrichir la gamme des produits d'avioniques (les équipements informatiques et électriques à bord d'un avion) commercialisés par Thales.

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Le prix de 1,1 milliard de dollars (en valeur d'entreprise), soit environ 1 milliard d'euros, représente la plus importante acquisition de Thales depuis la finalisation du rachat de Gemalto, début 2019. Thales puisera dans sa trésorerie disponible pour financer cette opération dont la finalisation est attendue au premier semestre 2024.

Un rachat pas si cher payé

AeroComms emploie 690 personnes et devrait générer 200 millions de dollars de revenus cette année. De prime abord, les multiples de valorisation consentis par Thales pour acquérir cette cible paraissent élevés. Le prix mis sur la table par le groupe dirigé par Patrice Caine paie 5,5 fois les revenus attendus cette année et 17 fois le résultat opérationnel.

Toutefois, la transaction présente un certain nombre de vertus qui justifient ce niveau de valorisation. Tout d'abord le profil d'AeroComms s'avère prometteur. Thales explique que sa cible présente des perspectives rayonnantes, avec un chiffre d'affaires attendu en progression de deux chiffres par an (soit plus de 10%) à moyen terme.

Ce qui tient notamment au fait que le nombre d'avions bénéficiant actuellement d'une connectivité du cockpit avec une bande passante importante est encore restreint. Yannick Assouad, directrice général adjointe en charges des activités avioniques de Thales, l'a estimé autour de 20% de la flotte mondiale actuelle, s'exprimant lors d'une conférence de presse virtuelle. Autrement dit, le gisement de croissance est conséquent pour AeroComms.

"AeroComms est particulièrement bien positionné pour profiter de la hausse des cadences des constructeurs aéronautiques et de la multiplication des opportunités de retrofit (une opération qui consiste à remplacer des composants anciens d'un avion par de nouvelles versions plus performantes et modernes, NDLR) des flottes en service", souligne Thales dans son communiqué.

De plus la rentabilité s'avère élevée: selon nos calculs, la marge opérationnelle prévue pour 2023 s'inscrit à plus de 32%, un taux plus proche du secteur du luxe que de Thales (11% l'an passé).

Synergies de coûts et de revenus

Ce qui explique en partie que l'acquisition devrait entraîner dès la première année une relution, c'est-à-dire un impact positif, sur le bénéfice par action de Thales. Il en est de même pour ses marges. Thales renforcera donc via cette opération de croissance externe son profil de rentabilité et de croissance.

De plus, des synergies sont évidemment prévues. En termes de coûts, le groupe tricolore les évalue à 10 millions de dollars annuels en rythme de croisière, via des économies sur les achats et la R&D. Les synergies de revenus, toujours plus difficiles à chiffrer et à atteindre, sont, elles, estimées à 40 millions de dollars via des offres combinées, une plus forte capacité de commercialisation ou encore "la stimulation des activités d'après-vente".

En tenant compte des seules synergies de coût, le multiple d'achat d'AeroComms tombe à 15 fois le résultat opérationnel attendu pour 2023.

"Si vous regardez dans les transactions similaires on est plutôt sur un bas de fourchette, et Thales n'est pas loin d'afficher un multiple de 15", a expliqué Yannick Assouad. Ce "alors qu'AeroComms a un profil de croissance et de résultat opérationnel plus dynamique (que Thales, NDLR). Nous estimons donc payer le prix de ce profil de croissance", a développé la dirigeante, interrogé sur le coût de cette acquisition.

Et en prenant également compte les synergies de revenus, le multiple baisserait encore, entre 10 et 11 fois le résultat opérationnel attendu pour 2023, selon les calculs de Jefferies.

Verdissement de l'aéronautique

Le marché, lui, apprécie le choix de la cible de Thales. En début d'après-midi, l'action du groupe prend près de 3%, signant la deuxième plus forte progression du CAC 40.

"Nous considérons cette acquisition comme positive pour Thales, avec un prix raisonnable", tranche Jefferies dans une note.

A noter, sur un plan plus industriel, que les solutions d'AeroComms ont également un autre avantage pour Thales: celui de renforcer le groupe dans le verdissement de l'industrie aéronautique. Thales développe en effet des systèmes de "flight management" (gestion de vol) qui "avaient besoin d'une connectivité externe pour prendre en temps réel les données météo et de trafic", souligne Yannick Assouad.

Le but: proposer des plan de vols non plus préprogrammés mais qui s'actualisent en temps réel pour optimiser la trajectoire de l'avion et ainsi réduire la consommation de carburant et les émissions de Co2, ce qui doit constituer l'un des grands leviers pour décarboner dans les prochaines années l'aviation civile. "C'est une brique technologique indispensable à la construction d'un futur plus vert pour l'aéronautique", a ainsi conclu Yannick Assouad.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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