(BFM Bourse) - La réunion entre Donald Trump et Vladimir Poutine, dans la nuit de vendredi à samedi, n'a pas abouti à des annonces concrètes concernant la guerre en Ukraine. Ce lundi, les groupes de défense européens, allemands notamment, progressent.

Le sommet tant attendu entre Donald Trump et Vladimir Poutine, qui s'est déroulé dans la nuit de vendredi à samedi, n'a pas donné lieu à des avancées concrètes. Le président américain avait initialement l'intention de parvenir à un accord actant un cessez-le-feu en Ukraine, durant cette réunion.

In fine, la rencontre entre les deux chefs d'État "n'a pas abouti à des progrès immédiats", écrit UBS. Vladimir Poutine a évoqué "une atmosphère constructive" quand Donald Trump a qualifié la rencontre de "productive". Mais, le président américain exclut désormais un cessez-le-feu immédiat, préférant aboutir à "un accord de paix", rapporte l'AFP.

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Réunions ce lundi

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ainsi que plusieurs dirigeants européens, notamment le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz se rendent ce lundi à Washington pour une série d'entretiens avec Donald Trump.

Les chefs d'État et de gouvernement européens vont soutenir la position Zelensky et s'assurer ainsi que le pensionnaire de la Maison Blanche n'accepte pas un plan de paix favorable à Moscou.

"Poutine a maintenu les exigences maximalistes de la Russie, notamment la cession de territoires par l'Ukraine, sa démilitarisation et son abstention de rejoindre des alliances militaires ou des mécanismes de soutien", observe, sur ce dernier point, UBS.

"Compte tenu de l'écart qui reste très important (entre les positions de chaque camp, NDLR) de l'absence d'évolution décisive sur le champ de bataille et du soutien continu apporté à l'Ukraine, nous prévoyons que la guerre se poursuivra jusqu'à l'année prochaine", écrit la banque suisse dans une note.

"Coup de pouce"

En Bourse, ces annonces se traduisent par une nouvelle hausse du secteur européen de la défense, à Francfort en particulier. Rheinmetall, qui fournit des blindés et des munitions, prend 3,4%; Hensoldt, spécialiste de l'optronique militaire, gagne 3,4%; Renk, qui produit des engrenages pour les chars et les navires militaires, prend 3%. À Londres, BAE Systems s'adjuge 2% tandis qu'à Milan Leonardo gagne 2,3%.

À Paris, les mouvements, sont moins prononcés. Thales s'adjuge 0,8% vers 11h50, signant quand même la deuxième plus forte hausse du CAC 40, tandis que Dassault Aviation avance de 0,5%.

"L'absence de progrès dans la conclusion d'un accord devrait donner aujourd'hui un coup de pouce aux valeurs européennes du secteur de la défense, qui ont été mises sous pression à l'approche de la réunion (entre Poutine et Trump, NDLR)", écrit Jefferies dans une note publiée ce lundi avant l'ouverture des marchés.

"À ce stade, nous continuons de penser qu'un accord de cessez-le-feu/de paix est encore loin d'être conclu, l'Ukraine étant peu susceptible d'accepter de céder des territoires et aucune réunion tripartite n'étant prévue", poursuit la banque.

"Pour rappel, qu'un accord soit conclu ou non, nous continuons de penser que cela ne devrait pas compromettre les tendances en matière de dépenses de défense observées en Europe", souligne-t-elle.

De fortes hausses depuis le début de l'année

Si la possibilité d'un cessez-le-feu en Ukraine a pu créer une certaine nervosité de marché sur les titres de la défense, certaines entreprises du secteur sont davantage exposées que d'autres. Dans une note publiée en octobre, Oddo BHF écrivait que Rheinmetall tirait environ 20% de ses revenus de la défense des contrats avec l'Ukraine.

Rappelons que le secteur a le vent en poupe depuis le début de l'année. Thales gagne 71% depuis janvier quand Rheinmetall s'adjuge de son côté 172%.

Les groupes de défense ont été propulsés par les multiples annonces de hausses des budgets militaires en Europe. Sous la pression des États-Unis, qui sont désormais bien moins enclins à assurer la sécurité du Vieux continent, l'Europe a décidé de se réarmer. L'Allemagne a par exemple annoncé des centaines de milliards d'euros d'investissement dans la défense.

En juin, les pays membres de l'Otan se sont engagés à investir 5% par an de leur PIB dans les dépenses de défense d'ici à 2035, contre une précédente cible de 2%.

"Nous estimons que cet objectif de 5% d'ici à 2035 pourrait représenter une augmentation annuelle d'environ 2.000 milliards de dollars des dépenses de défense de l'Otan, soit un taux de croissance annuel moyen d'environ 8% entre 2024 et 2035", calculait Royal Bank of Canada.