(BFM Bourse) - La banque suisse est passée à l'achat sur le groupe d'électronique et de défense, ce lundi 24 mars, jugeant que sa division peut afficher une croissance moyenne de long terme de plus de 12,5% en données comparables. Ce grâce à son positionnement critique sur les systèmes électroniques et les communications intégrées.

Plus forte hausse du CAC 40 avec un bond de 78% depuis le début de l'année, Thales s'est retrouvé sous les feux de la rampe en Bourse.

À l'instar des autres sociétés largement exposées au secteur de la défense, le groupe présidé et dirigé par Patrice Caine a bénéficié des multiples annonces de hausse des budgets militaires en Europe.

En Allemagne par exemple, les parlementaires ont approuvé la semaine dernière des modifications de règles budgétaires nécessaires pour mettre en œuvre un plan d'investissement de plusieurs centaines de milliards d'euros dans la défense et les infrastructures. Alors que les règles de l'Otan préconisent un seuil de 2% du produit intérieur brut (PIB) pour les dépenses militaires, plusieurs dirigeants européens ont évoqué des cibles de 3%-4% voire 5%.

Si ces déclarations ont suscité l'optimisme en Bourse, le PDG de Thales s'était voulu prudent au début du mois. Patrice Caine avait déclaré aux journalistes attendre que ces annonces politiques se transforment en commandes et donc en espèces sonnantes et trébuchantes. "The proof is in the pudding", avait déclaré le dirigeant en anglais, ce que l'on peut traduire grossièrement par "on attend de juger sur pièces".

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Une croissance forte à venir

En tout cas, UBS pense que l'action a encore du champ pour poursuivre son envolée. La banque suisse a relevé son conseil sur Thales à l'achat contre "neutre", précédemment, tout en rehaussant son objectif de cours à 330 euros, contre 160 euros auparavant, ce qui accorde un potentiel de 37,5% au titre, au cours de clôture de vendredi soir.

À la Bourse de Paris, Thales s'adjuge 2,8% à la suite de ce changement d'opinion, et signe la plus forte hausse du CAC 40.

UBS estime que la direction de la société s'avère beaucoup trop prudente dans ses perspectives pour sa division défense. Thales table sur une croissance de ses revenus dans cette division de 6% à 7% pour la période 2024-2028 avec une marge opérationnelle de 13%. Mais ces prévisions ont été établies en novembre dernier, avant le changement de paradigme dans la défense qu'a connu l'Europe ces dernières semaines.

UBS pour sa part table sur une progression de 9% en 2025 et sur une croissance moyenne de 12,6% sur la période 2023-2030.

Un positionnement pertinent

"Nous reconnaissons le risque que les attentes des investisseurs aient dépassé celles des courtiers en ce qui concerne la rapidité avec laquelle la croissance du 'supercycle' de la défense peut être réalisée, et nous continuons à voir certains risques dans les activités civiles, mais nous pensons que ces défis sont largement compensés par la position solide de Thales pour bénéficier du 'supercycle' de la défense", développe UBS.

UBS note que Thales est particulièrement bien positionné sur les systèmes électroniques et les communications intégrées, deux segments vers lesquels les dépenses d'équipements seront de plus en plus tournées.

Ces marchés devraient progresser de 10% par sur la période 2023-2030. "Nous pensons que nos estimations de croissance pourraient donc s'avérer conservatrices (prudentes, NDLR) si le portefeuille électronique de Thales prend une part plus importante des dépenses, tandis que les acteurs européens de la défense prennent également des parts aux Américains", souligne UBS.

La banque suisse reconnaît que Thales fait par ailleurs face à des difficultés dans ses activités civiles mais elle estime que ces problèmes sont "de mieux en mieux compris par le marché". UBS estime que Thales parviendra au mieux à atteindre l'équilibre financier dans ses activités spatiales mais pas à les rendre rentables.