(BFM Bourse) - Tesla affiche toujours un parcours boursier hors norme dans la durée, mais l'action subit depuis début septembre un pilonnage en règle. Mardi, Tesla a subi sa plus forte baisse en une séance - sans affoler Elon Musk pour autant.
"À la guerre comme à la guerre". Alors que le titre Tesla subissait mardi la plus forte chute intraday de son histoire (-21,06% à la clôture), Elon Musk a voulu affirmer son stoïcisme sur Twitter, en français dans le texte s'il vous plaît. Le flegme du fondateur n'est pas injustifié. Après tout, la correction subie mardi n'efface même pas un mois de progression. Un accroc marginal en regard de l'envolée du titre sur un an (+612% malgré la récente correction), qui l'a propulsé au premier rang des capitalisations de son secteur (308 milliards de dollars actuellement), et presque imperceptible à l'échelle de son parcours depuis l'introduction en juin 2010.
Reste que les chiffres sont impressionnants. Avec la chute du titre mardi, le constructeur automobile américain a effacé près de 156 milliards de dollars de capitalisation en Bourse (pratiquement un tiers de sa valeur) depuis le pic historique de l'action fin août. Sur la seule journée de lundi, ce sont 82 milliards de dollars de capitalisation qui sont partis en fumée.
Un split qui avait fait bondir l'action
Ce repli n'affecte néanmoins nullement les capacités financières de l'entreprise, qui a eu l'excellente inspiration de lever 5 milliards de dollars en vendant une fraction de son capital dans la foulée du stock split (fractionnement d'une action en plusieurs titres) intervenu le 31 août - opération qui s'était soldée par un nouveau record historique. Et Elon Musk lui-même, s'il a dégringolé dans le fameux classement Bloomberg des milliardaires virtuels -un classement qui ne reflète aucunement la possibilité réelle de monétiser des actifs affublés d'une valorisation toute théorique- a bel et bien perçu récemment une nouvelle tranche de son fabuleux bonus.
Reste que pour les tout derniers à entrer sur le dossier, la moins-value est particulièrement cuisante. Retour sur l'enchaînement des derniers jours.
Lundi 31 août, le titre était pourtant à la fête. Annoncée le 11 août, l'opération par laquelle le cours facial était divisé par cinq devenait effective. Dans l'intervalle, l'action avait d'ailleurs gagné encore 50% supplémentaires, sans actualité particulière, alors même qu'un "split" reste du point de vue financier totalement neutre (le seul intérêt est de permettre de passer des ordres sur des fractions plus petites). Dans la foulée, l'action inscrivait un nouveau record à 500,02 dollars (sans le split, chaque titre aurait ainsi valu 2500 dollars, à comparer à un prix d'introduction de 17 dollars).
Des critiques qui ne désarment pas
Dans la foulée de ce sommet, le groupe dévoilait un projet de type equity line, par lequel il comptait lever 5 milliards de dollars (déduction faite des 25 millions de dollars de commissions versées aux banques) en mettant des actions sur le marché. Une toute petite fraction du capital au niveau de capitalisation atteint, qui était d'ailleurs déjà totalement absorbé par le marché dès le 4 septembre. D'autres dirigeants de Tesla ont d'ailleurs estimé que le moment pour vendre était bien choisi. Kimbal Musk, le propre frère d'Elon et membre du conseil d'administration du groupe, a exercé des stock-options et revendu aussitôt les actions obtenues, à un cours proche de 490 dollars. D'autres dirigeants comme le français Jérôme Guillen, en charge de la production, ou Kathleen Wilson-Thompson, une administratrice, ont également opéré des cessions au même moment.
De quoi faire jaser d'autant plus les critiques de Tesla, qui ne désarment pas en dépit de l'envolée opérée jusqu'à fin août.
Pas d'entrée au S&P
Vendredi 4 septembre en soirée, un autre contretemps est survenu avec l'annonce en soirée du verdict du conseil scientifique de l'éditeur d'indices boursier S&P Dow Jones. Le comité d'experts chargé de construire un indice représentatif du marché a choisi de ne pas inclure Tesla pour le moment dans l’indice phare américain. Une condition sine qua non pour l'inclusion venait pourtant d'être remplie par le groupe, en alignant quatre trimestres de bénéfices consécutifs - mais seulement grâce à la revente de crédits carbone à d'autres constructeurs.
Et pendant ce temps, la concurrence justement s’organise sous la forme d'un tandem inédit entre General Motors, le plus grand constructeur américain à l'heure actuelle, et le tout nouveau venu dans les véhicules électriques Nikola. Le rapprochement entre ces deux acteurs autour de la production du pick-up Badger, attendu d'ici 2022, vise à leur faire sauter les étapes: cela permettrait à GM d'amortir plus rapidement les investissements colossaux à réaliser pour rattraper son retard dans l'électrique, et à Nikola d'accéder immédiatement aux capacité de production de son partenaire. L'annonce mardi de cette association a entraîné une flambée de 40% de Nikola, et une progression de 7,9% pour General Motors.
Après avoir essuyé un tel tir de barrage, Tesla ne devra donc pas manquer sa prochaine offensive. Celle ci est annoncée pour le 22 septembre. Le groupe organisera en direct, à l'image des keynotes d'Apple, une présentation de ses projets et ambitions dans le domaine des batteries. Certains observateurs espèrent des nouvelles du projet de batterie à "one million miles", capable d'accomplir un million de miles (1,6 millions de kilomètres).
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