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Stellantis : UBS croit au come-back américain de Stellantis et voit son action prendre 30% mais est bien moins optimiste pour Renault qu'elle conseille de vendre

Aujourd'hui à 13:01
Stellantis bondit en Bourse

(BFM Bourse) - L'établissement suisse est passé de "neutre" à "acheter" sur le constructeur automobile franco-italo-américain, jugeant que 2026 marquera l'année du redressement tant espéré des activités de la société en Amérique du Nord. A contrario, la banque est passée de "neutre" à "vendre" sur Renault, voyant les marges du groupe au losange se contracter l'an passé.

UBS fait la pluie et le beau temps sur l'automobile en Bourse ce mercredi 3 décembre. La banque suisse a livré ses perspectives pour le secteur en 2026, ce qui l'a conduit à procéder à plusieurs changements de recommandations.

La banque suisse est notamment passée de "neutre" à "acheter" sur Stellantis, tandis qu'elle a abaissé son conseil sur Renault à "vendre" contre "neutre".

L'important signal de confiance envoyé par UBS sur Stellantis propulse le constructeur automobile franco-italo-américain.

Son action prend 7,3% ce mercredi vers 13h, signant de loin la plus forte hausse du CAC 40. Un intermédiaire financier évoque aussi des bons chiffres de ventes sur le mois de novembre aux États-Unis pour expliquer la progression du titre. "Les part de marchés augmentent, les stocks diminuent, les 'incentives' (les rabais, NDLR) aussi, c'est le bon triptyque", commente-t-il.

Renault pour sa part résiste bien à l'abaissement de conseil d'UBS, prenant 0,8%. Mais le titre avait perdu 3,2% au plus de bas de la séance.

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"Un point d'entrée attrayant" sur Stellantis

Pour Stellantis, le nouvel objectif de cours d'UBS (12 euros contre 8,3 euros précédemment) accorde un potentiel à l'action de 31,4%, au cours de clôture de mardi.

Le gros de l'argumentaire de la banque suisse est que le constructeur commencera à remettre d'équerre ses performances en Amérique du Nord l'an prochain.

Cette région demeure la zone la plus cruciale pour la société née de l'union entre Fiat Chrysler et Peugeot SA. Le groupe a, par le passé, affiché dans cette région une rentabilité vertigineuse pour un constructeur généraliste (18,1% pour la marge opérationnelle courante au premier semestre 2022).

Mais cette profitabilité insolente permise par l'obsession du précédent directeur général, Carlos Tavares, pour le "pricing power", a fini par aboutir à d'importantes pertes de parts de marché et à une accumulation dangereuse de stocks.

La précédente direction a mis du temps à prendre ce problème aux sérieux. Le groupe a commencé à réduire ses stocks sur la seconde partie de 2024, au prix notamment de rabais.

Les bénéfices se sont effondrés. Au premier semestre, la zone Amérique du Nord a basculé dans le rouge avec une marge opérationnelle négative (-3,4%).

Le redressement de l'Amérique du Nord demeure ainsi la clef de la rédemption boursière de Stellantis.

Or "nous pensons que 2026 devrait marquer le 'come-back' de Stellantis en Amérique du Nord", explique UBS. Dans la mesure où un "redressement réussi dans cette zone n'est pas consensuelle chez les 'buy sides' (les investisseurs pour simplifier, NDLR)", l'action offre "un point d'entrée attrayant", estime l'établissement.

La banque pense que la part de marché du groupe en 2026 progressera de 1,2 point de pourcentage dans cette région, marquant "le tournant vers une forte reprise de la rentabilité".

Cette meilleure dynamique commerciale serait permise par le retour d'une offre de pick-up d'entrée de gamme chez Ram. "Avec la réintroduction récente du RAM 1500 Express, Stellantis a commencé à regagner des parts de marché dans le segment des flottes. Bien qu'elles n'atteignent pas le même niveau de marge que les versions haut de gamme destinées au marché des particuliers, ces camionnettes offrent tout de même de meilleures marges que les produits autres que les camionnettes", explique UBS.

"Stellantis a aussi réintroduit le V8 Hemi, qui avait également été abandonné pour des raisons d'émissions, générant plus de 40.000 commandes depuis son relancement", ajoute UBS.

La régulation et Jeep comme soutiens

Ces nouveaux produits permettront à la société de se relancer dans les pick-ups, segment sur lequel, selon UBS, les ventes du groupe ont baissé de 300.000 unités par an depuis 2021, en raison de prix trop prohibitifs et de l'abandon de versions populaires de ces produits.

Par ailleurs, le récent Jeep Cherokee et les "muscle cars" (des voitures propulsées par des moteurs très puissants), comme la Dodge Charger Daytona, permettent au groupe de combler des vides dans son portefeuille. Et donc de remonter les ventes.

"Nous estimons que les ventes du Cherokee devraient atteindre six chiffres en 2026. La nouvelle génération de muscle cars thermiques, dont la production a été interrompue pendant deux ans, apportera également une contribution positive", écrit UBS.

La banque souligne également que Stellantis bénéficiera des mesures prises par l'administration Trump pour assouplir la régulation américaine en matière d'émission de Co2, en éliminant de facto les amendes infligées aux constructeurs.

La conséquence est que le constructeur aura moins besoin de vendre des véhicules hybrides, pour lesquels la demande effective était "limitée", selon UBS, et dont les marges étaient basses.

"Maintenant que la nécessité de promouvoir les ventes de véhicules hybrides rechargeables (PHEV) a disparu d'un point de vue réglementaire, nous prévoyons que Stellantis reviendra à la fourniture de motorisations à essence 'standard' pour ces modèles, ce qui se traduira par de meilleures marges contributives par rapport au statu quo. Et peut-être une demande supplémentaire, car tous les acheteurs potentiels de Wrangler (un modèle de Jeep, NDLR) n'étaient pas disposés à acheter le véhicule avec une motorisation PHEV", écrit UBS.

Associées à d'autres actions, comme des réductions de coûts, ces éléments devraient permettre à Stellantis d'améliorer de 3 milliards d'euros son résultat opérationnel courant l'an prochain pour atteindre 5,4 milliards d'euros et 3,3% de marge, selon la banque. La génération de cash redeviendra, elle, positive, d'après l'établissement.

Les marges de Renault sous pression ?

Concernant Renault, UBS a sabré son objectif de cours à 28 euros contre 38 euros auparavant, soit 19% de moins que le cours de clôture mardi.

UBS se monte prudent pour 2026, jugeant que les marges de Renault connaîtront au mieux une stabilisation et "plus probablement une normalisation", c'est-à-dire une baisse.

"La plupart des indicateurs sont en baisse: carnet de commandes en recul, détérioration du 'pricing' (la politique tarifaire, NDLR), impact net négatif du prix/mix par rapport aux coûts, augmentation des stocks des concessionnaires, etc… ce qui laisse présager une année 2026 plus difficile", énonce UBS.

L'établissement avance que les prix dans le secteur baissent plus que les coûts, que le catalogue de lancements de Renault soutiendra moins les résultats que cette année et que la plus forte contribution des véhicules électriques dans les ventes aura un impact dilutif sur les marges.

La banque anticipe une marge opérationnelle de 5,2% en 2026 après 6,5% en 2025. Au passage, UBS pense que le groupe annoncera viser une stabilité de ses marges à moyen terme, autour de 6%, lors de la présentation de son nouveau plan stratégique prévue au premier trimestre 2026.

La banque, elle, pense que cette rentabilité tombera à 3-4% en 2028 car la plupart des moteurs de ventes de la société (électrification, expansion internationale, ventes aux partenaires) sont dilutifs pour les marges.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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