(BFM Bourse) - Les constructeurs automobiles français et italo-américain ont entériné mercredi leur union en signant un "accord de rapprochement engageant, en vue de la fusion à 50-50 de leurs activités" pour créer un nouveau géant du secteur. À la Bourse de Paris, l'action Peugeot poursuit son rebond, mais doit encore combler un retard significatif par rapport à son niveau lors de l'annonce du projet fin octobre.
PSA et FCA se sont dit oui. Dans un communiqué commun publié mercredi avant Bourse, les deux constructeurs ont signé un accord engageant en vue d'une fusion "entre égaux" pour donner naissance au quatrième acteur mondial du marché automobile. La réalisation de la fusion, soumise vote de leurs actionnaires respectifs et aux autorisations usuelles (antitrust notamment) devrait intervenir sous 12 à 15 mois.
La nouvelle entité dont le nom sera dévoilé dans les prochains mois comptera plus de 400.000 salariés, pour un chiffre d'affaires consolidé de près de 170 milliards d'euros avec 8,7 millions de véhicules vendus sur la base des résultats agrégés de 2018. Ce qui en fera le quatrième acteur mondial en volume, mais le troisième à l'aune du chiffre d'affaires. Le résultat opérationnel courant devrait atteindre plus de 11 milliards d’euros et la marge opérationnelle s'établir à 6,6%.
Sous l'ombrelle du nouveau groupe coexisteront les marques Fiat, Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot et Vauxhall.
3,7 milliards d'euros de synergies annuelles
Ce mariage va permettre de renforcer les capacités d'investissement de la nouvelle entité "afin de relever les défis d'une nouvelle ère de mobilité urbaine" et devrait par ailleurs générer des synergies en année pleine estimées à environ 3,7 milliards d’euros, "sans fermeture d'usine liée à cette transaction". Ces synergies devraient entraîner un effet net positif sur le cash-flow dès la première année, estiment les deux partenaires
Les économies liées aux technologies, aux produits et plateformes devraient représenter environ 40% de ces 3,7 milliards d’euros de synergies annuelles, tandis que les achats -résultant essentiellement d’un effet d’échelle et d’un alignement sur le meilleur prix- contribueront eux aussi à hauteur de 40%. Les 20% restants proviendront d’autres domaines - marketing, informatique, frais généraux et logistique. La majeure partie des synergies devraient être réalisées à la fin de la quatrième année. Les coûts de mise en place sont estimés à environ 2,8 milliards d'euros au total.
Avant la réalisation de l’opération, FCA distribuera à ses actionnaires un dividende exceptionnel de 5,5 milliards d’euros, tandis que le groupe PSA distribuera à ses actionnaires ses 46% d’actions de Faurecia/
Bruno Le Maire salue "une très bonne nouvelle pour la France"
Le rapprochement entre les constructeurs français et italo-américain constitue une très bonne nouvelle, a estimé mercredi le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, ajoutant que l'Etat veillerait au respect des conditions posées posées lors de l'annonce de l'opération le 31 octobre dernier. Celles-ci comprennent notamment "la préservation de l'empreinte industrielle en France et la localisation des centres de décision" ou encore la "confirmation de l'engagement du nouveau groupe sur la création d'une filière industrielle de batteries électriques". a détaillé Bruno Le Maire, interrogé par Reuters.
Actionnaire de PSA via la BPI à hauteur de 12% du capital, l'État français approuve donc ce rapprochement quelques mois après avoir fait capoter celui entre Renault et FCA. Le constructeur italo-américain avait brusquement retiré son offre début juin dernier, jugeant "les conditions politiques actuellement pas réunies" pour une fusion, peu après que le conseil d'administration du constructeur français avait annoncé reporter sa décision à la demande de son plus gros actionnaire, l'État français (15,01% des parts et 22% des droits de vote).
Cinquième séance consécutive de rebond pour le titre PSA
Le communiqué commun publié ce jour indique également que "la société mère néerlandaise de la nouvelle entité sera cotée sur les places financières d’Euronext (Paris), de la Borsa Italiana (Milan) et du New York Stock Exchange et bénéficiera de sa forte présence en France, en Italie et aux États-Unis". Sur la base des chiffres agrégés de 2018, les deux parties relèvent d'ailleurs que "l’équilibre géographique du nouveau groupe sera nettement renforcé puisque 46% de son chiffre d’affaires sera réalisé en Europe et 43% en Amérique du Nord.
À la Bourse de Paris, la nouvelle a été accueillie favorablement, le titre Peugeot ayant ouvert en hausse de 4,3%, avant de rétrocéder une partie de ces gains matinaux pour afficher une hausse de 1,5% -deuxième meilleure performance du baromètre parisien derrière Danone (+1,7%) à ce stade- à 22,43 euros vers 10h45. Bien partie pour signer une cinquième séance de hausse consécutive et l'action reprend plus de 7% sur une semaine. Toutefois, Peugeot reste toujours bien en deçà (-17%) du pic furtivement touché le 30 octobre dernier au moment où avait été dévoilé le projet de fusion. Au plus haut ce jour là, l'action avait retrouvé un niveau inconnu depuis 2008.
À Milan, le titre FCA grappille pour sa part 0,2% après s'être adjugé 1,7% à l'ouverture des échanges.
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