PARIS (Reuters) - Frédéric Oudéa, l'actuel directeur général de Société générale, a été désigné pour prendre également la présidence de la banque après la démission de Daniel Bouton, annonce la Socgen.

Dans un communiqué, la Société générale indique également avoir nommé Anthony Wyand, ancien dirigeant d'Aviva et administrateur de la banque, au poste de vice-président, nouvellement créé. Daniel Bouton reste quant à lui président d'honneur de la banque.

A l'issue du conseil d'administration de la banque, deux sources proches du dossier avaient déclaré à Reuters que le groupe avait décidé de nommer Frédéric Oudéa comme nouveau président directeur général.

Cette nomination marque un retour à la structure de gouvernance qui prévalait au sein de la banque avant que n'éclate en janvier 2008 l'affaire Kerviel, qui a valu au groupe une perte de trading record de 4,9 milliards d'euros.

A l'époque, la banque avait décidé de scinder les fonctions de directeur général et de président, confiant en mai 2008 la direction générale à Frédéric Oudéa, alors directeur financier, Daniel Bouton ne conservant que la présidence.

Le choix de Frédéric Oudéa, aujourd'hui âgé de 45 ans, constitue néanmoins une surprise puisque son nom ne figurait pas parmi les quatre noms les plus évoqués ces derniers jours pour succéder à Bouton, certains observateurs le jugeant encore trop jeune pour cumuler les deux fonctions.

Luc Vandevelde, ancien patron de Carrefour, Jean-Martin Folz, ex-président de PSA Peugeot Citröen et Philippe Lagayette, le vice-président de JP Morgan pour l'Europe, et Anthony Wyand étaient pressentis pour prendre la relève.

LES PLEINS POUVOIRS À UNE NOUVELLE GÉNÉRATION

La nomination de Frédéric Oudéa confirme l'arrivée d'une nouvelle génération à la tête de la Socgen.

Outre la démission de Bouton, elle coïncide aussi avec le départ à la retraite de Philippe Citerne, l'ancien bras droit de Daniel Bouton.

Se disant victime d'attaques et de pressions incessantes depuis l'éclatement de l'affaire Kerviel en janvier 2008, Daniel Bouton avait annoncé mercredi dernier sa décision d'abandonner son poste de président de la Socgen.

Ouvertement critiqué par le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, pour ne pas avoir immédiatement quitté son poste après le scandale Kerviel, Daniel Bouton avait refait parler de lui fin mars après l'attribution de stock options à quatre hauts dirigeants de la banque dont il faisait partie, un projet finalement abandonné face aux critiques qu'il a suscitées.

Comme Bouton l'a lui-même reconnu la semaine dernière, son maintien à la tête de la Société générale risquait de nuire à la banque.

Vers 16h30, le titre Société générale gagnait 3,37% à 43,76 euros. A ce cours, il a gagné 8,81% de sa valeur depuis le début de l'année mais sous-performe encore l'indice sectoriel DJ Stoxx des banques européennes en hausse de 13,43% depuis fin 2008.

Julien Ponthus et Matthieu Protard, avec Sudip Kar-Gupta, édité par Marc Angrand

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