(BFM Bourse) - Le groupe pharmaceutique a, selon Bloomberg, appelé à des marques d'intérêt pour la cession de son pôle santé grand public. Une opération qui serait menée en parallèle de l'étude d'une potentielle introduction en Bourse pour cette même division.

Sanofi semble étudier toutes les options en vue de la scission de son pôle "santé grand public". Le groupe pharmaceutique avait annoncé en octobre sa volonté de se séparer cette activité qui couvre les compléments alimentaires et divers produits vendus sans ordonnance, notamment le paracétamol Doliprane ou le traitement contre la toux Mucosolvan.

Cette séparation doit permettre à Sanofi de concentrer ses ressources sur les médicaments et les vaccins innovants, avec une meilleure allocation du capital pour renforcer la croissance de chaque entité. Sachant que les scissions en Bourse sont généralement (mais pas toujours) bien perçues par le marché qui préfère les "pure players" spécialisés aux groupes hétéroclites en termes d'activité. À titre d'exemple, en octobre 2023, le suisse Novartis avait scindé Sandoz, sa branche de médicaments génériques, à la Bourse de Zurich. L'action Sandoz évolue actuellement 30% au-dessus de son cours d'introduction en Bourse.

Sanofi avait indiqué '"étudier" les différents scénarios possibles pour réaliser cette scission, mais jugeait que "la voie la plus susceptible d'être empruntée" était celle d'une introduction en Bourse, avec un siège à Paris. Le groupe avait évoqué une opération réalisée "au plus tôt" au quatrième trimestre 2024.

Une valorisation de 20 milliards de dollars

En parallèle de cette potentielle cotation de sa division, Sanofi réfléchirait à une vente directe à des fonds. D'après Bloomberg, l'entreprise pharmaceutique a appelé à soumettre des offres pour un premier "round' d'ici à la mi-juillet.

L'agence de presse rapporte que plusieurs fonds de capital-investissement pourraient être intéressés, tels que le français PAI Partners, Advent International, Blackstone, CVC, TPG Inc ou encore Clayton Dubilier & Rice. Bloomberg précise que cet appel d'offres est réalisé en parallèle de la préparation de l'introduction en Bourse.

L'agence évoque par ailleurs à nouveau une valorisation de 20 milliards de dollars (18,7 milliards d'euros) pour cette division "santé grand public", un chiffre qu'elle avait déjà rapporté en novembre dernier en s'appuyant sur des sources proches du dossier.

En 2023, les revenus de ce pôle ont dépassé les 5 milliards d'euros, à comparer avec un total de 40 milliards d'euros pour Sanofi dans sa globalité.

Contacté par BFM Bourse, Sanofi a déclaré que le groupe ne "comment(ait) pas les rumeurs du marché".

"Nous rappelons que, comme annoncé en octobre 2023, Sanofi étudie des scénarios potentiels de séparation, avec une transaction au plus tôt au quatrième trimestre 2024. La préparation de ce projet de séparation potentielle progresse. Nous gardons toutes les options ouvertes afin de maximiser la création de valeur pour toutes nos parties prenantes", a ajouté la société.

Incertitude politique

À la Bourse de Paris, l'action Sanofi s'adjuge 1,2% vers 10h45, signant la deuxième plus forte hausse du CAC 40.

"Sanofi projetait initialement un spin-off et une cotation indépendante de sa division OTC (over-the-counter, c'est-à-dire les médicaments sans ordonnance, NDLR) qui pourrait être réalisée au plus tôt au quatrième trimestre 2024. Face à l’intérêt suscité pour sa division, Sanofi a probablement reconsidéré ses projets", explique Invest Securities dans une note.

"Selon nous, la cession de la division OTC plutôt qu’une cotation en Bourse, serait une opération gagnante pour Sanofi à court terme. En effet, un éventuel rachat à un niveau de valorisation de 20 milliards de dollars pourrait permettre au groupe de déployer son programme 'play to win', une stratégie très ambitieuse d’investissement R&D, sans rogner outre mesure sur les bénéfices nets par action des prochains exercices tel qu’annoncé fin 2023", développe le bureau d'études.

Le projet d'introduction en Bourse du pôle santé grand public peut, par ailleurs, potentiellement être fragilisé par l'incertitude politique en France. Dans une récente note, la banque Barclays a écrit que la seule répercussion réelle pour Sanofi constitue la volatilité du marché français qui pourrait compliquer ce projet de cotation en Bourse.