(BFM Bourse) - Une juge d’un tribunal fédéral en Floride a rejeté les recours des plaignants dans ce dossier, estimant qu’ils n’étaient pas suffisamment étayés. Il s’agit d’une première victoire pour les groupes pharmaceutiques.
C’est la lourde épée de Damoclès qui pèse sur les actions des groupes pharmaceutiques Sanofi et GlaxoSmithKline (GSK): le dossier du Zantac.
Ce médicament a été retiré de la vente libre aux Etats-Unis et au Canada en 2019. Son principe actif, la ranitidine, amenait ce traitement à contenir de faibles niveaux de N-nitrosodiméthylamine ("NDMA"), une molécule présente dans l’eau potable ou le sol mais potentiellement cancérogène à forte dose. L’autorité sanitaire américaine, la FDA, avait relevé un dépassement de NDMA par rapport aux seuils autorisés dans certains échantillons testés, ce qui avait abouti au retrait du médicament.
De nombreux recours collectifs et des actions justices ont été intentés devant des tribunaux américains pour demander des indemnisations (Crédit Suisse recense un total de 77.000 plaignants), les plaignants alléguant que le Zantac a causé divers cancers.
Les laboratoires, de leur côté, mettent en avant le fait que la communauté scientifique – y compris la FDA et l’Agence européenne du médicament - n’a jamais trouvé de preuve sérieuse démontrant que le Zantac pouvait provoquer des cancers, malgré plusieurs évaluations. Sanofi n’a ainsi passé aucune provision dans ses comptes pour ce litige.
De lourdes indemnisations redoutées
Le marché a toutefois pris peur au cours de l’été dernier, redoutant des indemnisations pouvant atteindre des milliards de dollars. Bloomberg cite une évaluation de Morgan Stanley allant jusqu’à 45 milliards de dollars d'indemnisation pour l'ensemble des groupes pharmaceutiques, et celle de sa propre division de recherche – Bloomberg Intelligence – bien plus faible, à 6 milliards de dollars.
Le premier verdict rendu dans ce lourd dossier constitue ainsi un motif de soulagement pour le marché. Robin Rosenberg, une juge d’un tribunal fédéral basé en Floride, a rejeté les recours des plaignants, considérant que leurs plaintes n’étaient pas étayées par de solides arguments scientifiques. Ces mêmes plaignants ont décidé de faire appel.
Un porte-parole de Sanofi a déclaré à Reuters que ce jugement "réduisait significativement l’étendue du litige, de plus de 50%".
A la Bourse de Paris, le groupe pharmaceutique français s’adjuge 6,6% vers 11h30 tandis que GSK prend 9,7% à Londres.
Une bonne surprise pour les labos
Crédit Suisse estime que la décision de la juge Rosenberg constitue une surprise positive majeure pour les deux groupes. La banque indique que sa valorisation tient compte – encore maintenant – d’un impact négatif de 5 milliards de dollars lié au Zantac pour chacune des deux sociétés.
"Noël est arrivé en avance pour" les laboratoires mis en cause, juge de son côté David Risinger, de SVB Securities, cité par Bloomberg.
Si les groupes pharmaceutiques ont remporté une bataille, d’autres jugements sont à venir, cette fois au niveau des Etats américains. Un procès débutera en février en Californie, d’autres dans l’Illinois, le Tennessee et le Texas doivent encore être fixés. UBS souligne qu’il n’est pas "évident" que le verdict en Floride ait une influence sur ces futurs jugements.
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