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Renault : Les questions que pose l'introduction en Bourse d'Ampere, future division électrique de Renault

mardi 8 novembre 2022 à 15h04
Le directeur général de Renault , Luca de Meo

(BFM Bourse) - Le constructeur au losange a confirmé mardi qu’il comptait introduire sur Euronext Paris cette entité dédiée à la production et à la commercialisation de véhicules électriques. Mais plusieurs inconnues, notamment le futur flottant, entoure cette opération.

C’était peut-être l’annonce la plus attendue du Capital Market Day du groupe au losange. Renault a confirmé ce mardi vouloir introduire sur Euronext Paris "Ampere", sa future filiale dédiée à la production et la commercialisation de véhicules électriques.

Le groupe a expliqué qu’il aurait très bien pu continuer à développer cette filiale en étant seul à bord. Mais ouvrir cette société clef à un financement externe doit lui permettre "d’accélérer les investissements dans la chaîne de valeur de l’électrique", a indiqué le directeur financier, Thierry Piéton. Renault compte atteindre 80% de cette chaîne (l’ensemble de la richesse produite par un véhicule électrique) d’ici à 2030 contre 30% actuellement. Plusieurs questions entourent néanmoins cette opération.

Quel calendrier ?

Renault a confirmé envisager cette opération l’an prochain, le temps d’avancer dans le processus de "carve-out", c’est-à-dire l’isolation des états financiers d’Ampere, qui devrait être bouclé à l’été de l’an prochain. Le communiqué de Renault évoque ainsi le second semestre 2023 "au plus tôt" comme date de l’introduction en Bourse. Thierry Piéton, de son côté, a même mentionné "la fin de l’année" 2023. Dans tous les cas, l’opération dépendra des conditions de marché, un impair pouvant toujours décaler ce type d’opération. C’est ce qui c’était par exemple produit lors du projet de scission entre le groupe parapétrolier TechnipFMC et sa désormais ex-filiale Technip Energies.

L’année 2022 a jusqu’à présent été difficile pour les introductions en Bourse. Au troisième trimestre, les montants levés ont fondu de 76% en Europe sur un an, selon les données du cabinet EY. Quant à 2023, la visibilité reste évidemment faible, ce qui explique probablement la prudence de Renault.

La récente introduction en Bourse réussie du constructeur de luxe Porsche a toutefois démontré qu’une société bien gérée pouvait susciter l’attrait des investisseurs, même en des temps compliqués. "Mais Ampere ce n’est pas Porsche", tranche un intermédiaire financier. "Avec les anticipations de récession et donc potentiellement de relâchement de la politique de restriction monétaire des banques centrales, les marchés pourraient être plus porteurs et Ampere pourrait susciter l’intérêt des investisseurs", tranche-t-il néanmoins.

Quel flottant ?

Quel part du capital sera in fine ouverte aux investisseurs sur le marché ? Thierry Piéton a déclaré que Renault souhaitait conserver "une forte majorité au sein du capital" d’Ampere sans donner exactement le pourcentage. Un analyste a signifié à la direction du groupe, lors de la session de question-réponse, qu’il interprétait ce phrasé comme une participation allant jusqu’à 60%.

En parallèle de Renault des partenaires entreront au capital d’Ampere. Le groupe a annoncé que le groupe de technologies américain Qualcomm - avec lequel la marque au losange développe une architecture électronique pour ses véhicules électriques – était intéressé. Nissan voire potentiellement le troisième membre de l’alliance, Mitsubishi, devrait également rentrer dans le tour de table.

In fine le flottant, c’est-à-dire le capital qui circulera librement sur le marché pourrait être relativement mince. "Il est clair que l’intérêt des investisseurs sera pénalisé par le faible flottant qui risque d’être associé à Ampere. Il faudra éviter un scénario à la EDF avec seulement 17% du capital en circulation", prévient l’intermédiaire financier précédemment cité.

L’équipementier automobile Faurecia a par exemple longtemps pâti d’une décote de liquidité dû à la présence de PSA comme actionnaire de référence (ce qui l’empêchait par ailleurs d’être opéable ). La création de Stellantis a depuis modifié la donne.

"Il est toutefois possible de réussir une introduction en Bourse avec un flottant limité", souligne de son côté un analyste financier citant l’exemple là encore de Porsche et du suédois Volvo Cars.

Luca de Meo, le directeur général de Renault, a assuré ce mardi que son groupe "connaissait très bien les règles du jeu" et savait qu’il lui faudra laisser un niveau de flottant "attrayant" pour le marché.

Quelle valorisation pour Ampere ?

C’est toute la question que se pose la communauté financière: quelle valeur pourra in fine être attribuée à Ampere et dans quelle mesure cette société pourra se rapproche des multiples vertigineux des autres pure player de l’électrique. Pour donner un ordre d’idée, Tesla s’échange actuellement 60 fois ses bénéfices attendus contre 4,6 fois pour Renault.

Interrogé, Thierry Piéton a logiquement botté en touche. "Ce n’est pas à nous de mettre une valorisation sur la table", a-t-il répondu. Le directeur financier a toutefois souligné que son groupe présentait un profil peu risqué – la majorité des investissements étant déjà effectuée – avec des perspectives de croissance élevée. Renault table en effet sur une progression des revenus annuels d’Ampere de 30% par en moyenne sur la période 2022-2030 et s’attend à ce qu’Ampere produise 1 million de véhicules par an en 2031, avec le seuil de rentabilité atteint dès 2025.

"Comment cette activité pourra-t-elle atteindre le point mort d'ici 2025 dans un contexte d'inflation des coûts des batteries ?", s’est toutefois interrogé Royal Bank of Canada dans une note publiée avant l’ouverture du marché.

La valorisation se chiffrera probablement en milliards d’euros. Stifel dans une récente note s’était risqué à valoriser Ampere à 7 milliards d’euros, UBS de son côté arrivait à un chiffre de 7,5 milliards d’euros pour l’ensemble des activités électriques de Renault. Bloomberg avait pour sa part rapporté vendredi que Renault espérait valoriser sa filiale à 10 milliards d’euros. Des informations que Renault n’a pas souhaité commenter.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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