(BFM Bourse) - Le groupe automobile a livré ses chiffres commerciaux pour l'ensemble de l'année 2024, marqués par une hausse franche sur le dernier trimestre et un mois de décembre tonitruant, qui confirme les succès de ses récents modèles.

Les chiffres de ventes (en volumes) des constructeurs automobiles n'ont que rarement un impact en Bourse. Pourtant, Renault grimpe ce jeudi 16 janvier après avoir livré ses résultats commerciaux au titre de 2024.

L'action du groupe au losange prend 3,63% en début d'après-midi et signe la meilleure performance du CAC 40 hors luxe et cosmétiques, secteur propulsé par les bons chiffres du suisse Richemont.

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Une croissance plus forte que le marché européen

"Dans la mesure où Renault publie ses ventes chaque mois, nous avions déjà une certaine vision générale du quatrième trimestre et des ventes annuelles. Par ailleurs, il convient toujours d'être un peu prudent avec le mois de décembre, au cours duquel certains effets peuvent ponctuellement tirer les ventes", rappelle Adrien Brasey, analyste chez le bureau d'études indépendant Alphavalue .

"Par exemple, Tesla peut chercher à vendre au maximum pour tenir ses objectifs annuels de volumes. Certains constructeurs européens peuvent, eux, tenter de décaler leurs ventes dans l'électrique pour les comptabiliser en 2025, année où les normes seront bien plus strictes en matière de seuils d'émissions de CO2", complète-t-il.

"Néanmoins, les volumes de ventes publiés par Renault ce jeudi sont positifs et confirment le succès de la Renaulution (le plan stratégique de Renault, NDLR) en termes de restructuration et de repositionnement stratégique. Le groupe parvient à afficher une deuxième année consécutive de croissance (après quatre années consécutives de baisse), malgré un marché européen quasiment stable, générant une croissance deux fois supérieure à celle du marché européen. Je m’attends à ce que Renault continue de surperformer le marché en Europe en 2025", expose l'analyste.

En 2024, les ventes de Renault se sont établies à 2,26 millions de véhicules en hausse de 1,3% sur un an.

Gros effets volumes pour le quatrième trimestre

Le groupe au losange a surtout signé une fin d'année en trombe. À fin septembre (et donc sur les neuf premiers mois de 2024), Renault affichait encore des volumes en baisse de 0,4%.

D'ailleurs, le directeur financier, Thierry Piéton avait assuré aux analystes, lors de la présentation des résultats du troisième trimestre, que les commandes de véhicules rendaient la société "confiante" quant à un effet volume "robuste" pour le quatrième trimestre 2024.

Cet impact s'est effectivement observé. Selon nos calculs établis à partir des chiffres de ventes mensuels publiés par Renault, le groupe au losange a vendu 627.653 véhicules au quatrième trimestre, en hausse de 6,17% sur un an, grâce à des mois de novembre (+7%) et de décembre (+12,4%) solides.

Les ventes de véhicules particuliers électriques ont notamment augmenté de 11% sur la période, portées notamment par le succès de la R5 électrique, un véhicule de grande importance pour la société. Ce modèle a enregistré des ventes de 11.916 unités sur la période (et 13.195 sur l'ensemble de 2024).

Rendez-vous le 20 février

"Le marché apprécie probablement la performance dans l'électrique et l'hybride, avec une bonne fin d'année sur le plan commercial", souligne Adrien Brasey d'Alphavalue.

"L'électrique a représenté 9% des ventes du groupe en 2024, mais 12% au quatrième trimestre, et les ventes hybrides sont en hausse de 45% sur l’année, plaçant Renault en deuxième position derrière Toyota. La R5 électrique ainsi que la Scénic E-tech marchent bien et devraient encore soutenir la dynamique en 2025", poursuit-il.

"Cela me conforte personnellement dans l'idée que la société devrait parvenir, en 2025, à vendre suffisamment de véhicules électriques pour respecter la régulation CAFE (la régulation européenne en matière de seuils d'émissions de CO2). L’introduction de sept nouveaux modèles en 2025 devrait également participer à cette bonne tendance", conclut l'analyste.

La banque UBS estime de son côté que ces chiffres commerciaux sont de bon augure pour les résultats annuels et s'attend à ce que la société tienne ses objectifs financiers annuels.

L'établissement suisse réitère toutefois ses craintes sur le groupe automobile pour 2025. UBS redoute que la société subisse des pressions sur les prix, malgré son cycle de lancements et que sa division électrique Ampere ne tienne pas ses objectifs 2025. En outre, la banque suisse estime, elle, que le groupe pourrait ne pas vendre suffisamment de véhicules électriques pour rentrer dans les clous de la régulation européenne en matière d'émissions de CO2.

Renault publiera ses résultats financiers annuels le 20 février prochain.