(BFM Bourse) - Le groupe au losange a annoncé ce mardi qu'il vendrait pour 211 millions d'actions Nissan dans le cadre d'un programme de rachats d'actions de la société japonaise.
Renault n'a pas trop tardé pour lancer son désengagement au sein de son allié historique Nissan. Depuis novembre dernier, les deux constructeurs automobiles possèdent en direct 15% du capital de l'autre. Renault, qui détenait auparavant 43,4% de son partenaire, a logé les 28,4% restants dans une fiducie chargée de vendre au fur et à mesure ces actions, sans horizon de temps.
Cette opération a marqué le rééquilibrage des relations entre les deux sociétés avec un rapport de force censé être plus équitable, ce qui constituait une demande de longue date de la partie japonaise.
A titre d'exemple, ce nouvel agencement des participations a pour conséquence la fin du contrôle de Nissan par Renault au sens du Code du commerce français, qui empêchait auparavant Nissan d'exercer les droits attachés à sa participation dans le groupe français en assemblée générale. Autre répercussion liée à ce remodelage : les deux entreprises ont mis fin à leur centrale d'achats communs.
Reste donc une délicate opération à mener: vendre progressivement les actions logées dans la fiducie.
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Une moins-value comptable d'un maximum de 1,5 milliard d'euros
Pour Renault, la tâche ne s'avère guère évidente car ces ventes d'actions Nissan sur le marché sont synonyme d'importantes moins-values comptables, le cours de l'action du groupe japonais étant bien inférieur à la valeur de ses titres dans le bilan du groupe français.
Renault l'avait très bien précisé dans son dernier rapport semestriel: au 30 juin dernier la valorisation boursière de cette participation "était inférieure de 59,2 % à la valeur à l’actif de la situation financière de Renault Group".
Avec une progression de l'action Nissan en progression de 36% depuis le début de l'année, Renault a néanmoins jugé qu'il était temps de débuter le processus.
Le groupe au losange a ainsi annoncé ce mardi qu'il céderait jusqu'à 211 millions d'actions Nissan, soit environ 5% du capital du constructeur japonais, pour une valeur de cession totale de 765 millions d'euros.
Ces parts seront acquises par Nissan elle-même, dans le cadre d'un programme de rachats d'actions, ce qui devrait permettre de préserver l'impact sur le cours de l'action Nissan, à la Bourse de Tokyo demain (mercredi). Le constructeur japonais a précisé qu'il annulerait les actions acquises.
Comptablement pour Renault, l'action Nissan ne s'est toutefois pas assez redressée pour que l'entreprise française échappe à la moins-value comptable. Le groupe au losange passera ainsi dans ses comptes une moins-value de cession allant jusqu'à 1,5 milliard d'euros, qui plombera son résultat net, mais pas son résultat opérationnel ni son cash. "Ce montant est un maximum qui pourrait être ajusté en fin d’année pour refléter la stratégie d’allocation du capital de Nissan", a précisé la société dans un communiqué.
A la Bourse de Paris, l'opération pénalise le titre Renault, qui accuse la plus forte baisse du CAC 40 (-2%) en début de séance ce mardi, dans un marché en légère hausse (+0,3%).
Le constructeur automobile a rappelé que cette cession s'inscrivait dans sa stratégie d'allocation du capital. Cette politique a érigé en priorité le retour pour le groupe à une note de crédit "investment grade", c'est-à-dire en catégorie non spéculative.
Jusqu’à l’atteinte de cet objectif de notation "investment grade", le groupe appliquera sa politique de dividende avec une augmentation progressive de son taux de distribution jusqu'à 35 % du résultat net part du groupe.
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