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Renault : Les trois grands leviers de Renault pour accélérer en Bourse

samedi 5 novembre 2022 à 07h00
Renault doit poursuivre l'amélioration de ses résulats

(BFM Bourse) - La marque au losange surperforme nettement le CAC 40 depuis le début de l’année. Alors que se profile son Capital Market Day, mardi, le constructeur dispose encore de différents moyens pour électriser son action.

Face aux nombreuses tempêtes, Renault résiste. Depuis le début de l’année, le constructeur automobile souffre bien moins que le CAC 40, affichant un recul de son cours de 0,8% quand l’indice phare de la place parisienne cède 12,7% sur la même période. Ce malgré la sortie de la Russie, qui l’a privé d’environ 10% de ses revenus.

A l’heure où le groupe s’apprête à tenir son Capital Market Day, c’est-à-dire une journée dédiée aux investisseurs, mardi, la marque au losange possède encore des chevaux dans son moteur pour dynamiser son cours de Bourse. Tour d’horizon.

> Réussir les lancements de nouveaux modèles

La politique du directeur général Luca de Meo consistant à privilégier la valeur aux volumes a porté ses fruits. En témoigne la dernière publication du groupe, son chiffre d’affaire trimestriel, avec une hausse des revenus (hors-Russie) sur un an de près de 22% au troisième trimestre avec une contribution des hausses de prix à un plus haut historique de presque 13%. Le groupe a réorienté ses volumes vers les canaux plus rémunérateurs, à savoir la vente aux particuliers, au contraire des ventes aux loueurs.

Les objectifs définis dans le plan "Renaulution" de début 2021 sont en passe d’être atteints avec trois ans d’avance. Renault comptait dégager une marge opérationnelle d’au moins 5% en 2025. Si le groupe au losange respecte les perspectives communiquées au marché fin juillet, il y parviendra dès cette année.

Renault se doit toutefois de garder ce cap alors que Deutsche Bank s’attend à ce que le vent porteur que constituent les hausses de prix s’essouffle l’an prochain. Cela passera par de nouveaux objectifs financiers qui devraient être communiqués mardi. "Nous préférerions que Renault indique une cible de rentabilité ‘all weather’ [c’est-à-dire à l’épreuve de tous les évènements adverses]", prévient UBS.

Le groupe peut compter sur ses lancements jusque-là réussis. Le SUV Arkana, commercialisé l’an passé en Europe, et le Dacia Jogger ont jusqu’à présent enregistré 60.000 et 65.000 commandes depuis le début de l’année. La Megane E-Tech Electric, un véhicule hautement stratégique pour le groupe, en a elle engrangé 37.000 depuis ses débuts, au deuxième trimestre. Sur la période 2023-2025, 21 nouveaux véhicules du groupe arriveront sur le marché. Pour Crédit Suisse, poursuivre la réussite des lancements de nouveaux modèles représente un catalyseur pour l’action.

> Mettre en place "Ampère" et "Horse"

Dès le début de 2022, Renaut avait indiqué étudier ce projet qui consiste à créer deux sociétés. La première (avec le nom de code "Ampère") regrouperait ses activités de commercialisation et de production de véhicules électriques et la seconde ("Horse") serait dédiée au développement et à la production de moteurs et boîtes de vitesses thermiques et hybrides. Le groupe doit présenter les conclusions de ce projet mardi.

Cette mesure ne reviendrait pas à opérer une scission car ces deux entités ne rassembleraient chacune qu’environ 10.000 salariés, sachant que Renault employait plus de 110.000 personnes en 2021 hors Russie. "Ampère" pourrait être introduite en Bourse au second semestre 2023, Renault souhaitant conserver néanmoins la majorité du contrôle. "Horse" pourrait de son côté être basée à l’étranger et Renault envisage de ne pas conserver la majorité du capital, ouvrant ainsi cette entité à des partenaires. Des informations de presse avaient notamment évoqué fin août des discussions avec le constructeur automobile chinois Geely et le groupe pétrolier saoudien Aramco.

Cette potentielle nouvelle organisation semble plaire au marché. Les progrès rapportés par différents médias ont ainsi contribué à dynamiser le cours de l’action Renault. Dans une note datée de la mi-octobre, Stifel estimait que cette séparation devrait permettre à chaque entité d’obtenir des multiples de valorisation plus élevés, d’améliorer l’allocation du capital tout comme, in fine, le retour à l’actionnaire. En particulier, une introduction en Bourse partielle du périmètre "Ampère" devrait "cristalliser de la valeur et financer les futurs développements" de cette société, écrivait le bureau d’études. Stifel estimait qu’ "Ampère" pourrait générer plus de 40 milliards d’euros de revenus en 2030, soit presque autant que Renault en 2021. L’intermédiaire financier valorisait la division à 23,5 euros par titre Renault (7 milliards d’euros au total) contre 1,5 euro pour "Horse" et 31 euros pour le reste des activités du groupe, comme le de financement des ventes ou encore les fonctions centrales.

> Rééquilibrer la structure de l’alliance avec Nissan

Ce dossier ne devrait pas être directement évoqué par la direction de Renault mardi, l’évènement étant consacré à l’avancement du plan "Renaulution". Mais le directeur général, Luca de Meo, et le directeur financier, Thierry Piéton, n’échapperont probablement pas aux questions sur ce sujet.

Selon plusieurs médias dont BFM Business, Renault et Nissan discutent à la fois d’une potentielle entrée de Nissan au capital d’"Ampère" et d’un rééquilibrage des participations croisées entre les deux groupes. Les deux constructeurs ont confirmé en octobre la première partie dans un communiqué sans s’exprimer explicitement sur la seconde. "De prochaines communications seront faites, en temps voulu, par les membres de l'Alliance", avaient-ils indiqué.

A l’heure actuelle, Renault détient 43,4% du capital de Nissan qui de son côté possède 15% de Renault mais sans droit de vote. Cette asymétrie a parfois été une source de tensions du côté de Yokohama. Renault pourrait in fine accepter d’abaisser à terme sa participation, le groupe japonais souhaitant que le constructeur au losange passe à 15%, selon plusieurs médias.

Les analystes financiers plaident depuis longtemps pour un rééquilibrage de ce type. "Trop de capitaux sont investis dans le partenariat avec Nissan (environ 7 milliards d’euros)" alors que "ce n’est plus nécessaire car la coopération fonctionne enfin", juge Stifel. L’intermédiaire financier explique notamment que si Renault acceptait de descendre sous les 40% de Nissan, le groupe japonais récupèrerait ses droits de vote, en vertu du Code de commerce français. "La plus grande entreprise de l'Alliance ne se considérerait donc plus comme le partenaire junior", écrit le bureau d’étude.

Selon ce dernier, Renault pourrait libérer environ 2,8 milliard d’euros en abaissant sa participation à 25%, ce qui pourrait par exemple être utilisé pour des mesures de retour à l’actionnaire. Le mois dernier, Royal Bank of Canada calculait, de son côté, que passer de 43,4% à 15% pourrait permettre à Renault de "monétiser " environ 4 milliards d’euros. La banque canadienne prévenait toutefois que ce montant pourrait très bien être réinvesti dans les activités électriques du groupe plutôt que d’être rendu aux actionnaires sous forme de dividende spécial.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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