PARIS (Reuters) - Renault a fait état jeudi d'une perte nette, part du groupe, de 11,18 milliards d'euros au premier semestre, conséquence notamment d'une perte exceptionnelle de 9,3 milliards sur sa participation dans Nissan dont il a modifié la méthode de comptabilisation.
Le groupe au losange, qui a nommé la veille au soir François Provost nouveau directeur général pour remplacer Luca de Meo, parti diriger le groupe de luxe Kering, a également annoncé qu'en excluant les impacts liés à Nissan - la perte exceptionnelle et la contribution négative aux résultats, qui n'affecteront plus le résultat les exercices suivants - son résultat net, part du groupe, fait apparaître un bénéfice de 461 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année.
Ce chiffre a néanmoins été divisé par trois sur un an, reflet notamment de la dégradation observée sur le marché des véhicules utilitaires.
Au premier semestre, le chiffre d'affaires du constructeur automobile français a progressé de 2,5% à 27,6 milliards d'euros tandis que sa marge opérationnelle a reculé de 2,1 points à 6%.
"Je suis convaincu que Renault Group est en bonne position pour créer de la valeur, au meilleur niveau et de façon pérenne, pour les années à venir", a déclaré François Provost cité dans un communiqué, se disant confiant dans les fondamentaux du groupe. "La rentabilité de Renault Group demeure une référence dans notre industrie, et nous sommes déterminés à maintenir ce standard."
Suite à une détérioration des conditions de marché en juin, notamment dans les fourgonnettes et fourgons, marché très profitable où la marque au losange est leader, Renault avait abaissé ses prévisions annuelles, qu'il avait jusqu'ici toujours maintenues contrairement à plusieurs autres constructeurs.
Le groupe, dont les ventes en volume ont ralenti à +1,3% au premier semestre, dit désormais s'attendre à une marge opérationnelle autour de 6,5% en 2025, contre au moins 7% visés précédemment, et à un free cash-flow compris entre 1,0 milliard et 1,5 milliard d'euros, contre au moins 2 milliards d'euros anticipés précédemment.
Au cours d'une téléconférence de presse, le directeur financier Duncan Minto a dit prévoir un rebond de la marge opérationnelle au second semestre, qui devrait ressortir proche du niveau de la même époque de l'an dernier (7,1%), notamment grâce à une inversion de l'effet négatif de la déconsolidation de l'activité moteur thermiques et hybrides Horse.
Renault a accueilli au sein de cette entité de nouveaux investisseurs - Geely et Aramco - pour partager les coûts et gagner en agilité.
"Le premier semestre sera le point de passage, nous allons bénéficier au second semestre des coûts moins forts que ceux qu'on avait quand on fabriquait nous-mêmes les moteurs", a ajouté Duncan Minto.
(Rédigé par Gilles Guillaume, édité par Blandine Hénault)
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