(BFM Bourse) - En grande difficulté, le promoteur immobilier basé dans la région nantaise dit avoir engagé une procédure de conciliation. Son titre plonge à la Bourse de Paris.

En première ligne d'une crise immobilière sans précédent, notamment dans le neuf, les promoteurs souffrent. En début d'année, le plus grand promoteur de la cote parisienne Nexity a été contraint de lancer une cure d'austérité pour s'adapter à un marché qui s'est nettement grippé.

Sans surprise, les petits acteurs sont aussi heurtés de plein fouet par la forte dégradation du marché de la pierre. A tel point qu'il est question de leur survie à l'heure actuelle, à l'image du promoteur Réalités, basé dans la banlieue nantaise et qui est présent à la fois sur les métiers de maîtrise d'ouvrage et d'usage.

Une lourde chute de l'activité

Sur les six premiers mois de 2024, le promoteur a vu ses revenus chuter de plus de 30% sur un an, pour atterrir à 125 millions d'euros. Réalités attribue cette chute de son activité à la crise immobilière "sur les projets engagés entre 2021 et 2023".

Pour traverser cette crise sans précédent et accompagner un rebond de l'activité, sur la base des réservations en hausse au premier semestre, l'entreprise a indiqué en juillet "accentuer" sa restructuration. Et c'est dans ce contexte que la société fondée en 2003 et introduite en Bourse en 2014 a indiqué ce mercredi avoir engagé une procédure de conciliation auprès du tribunal de commerce de Nantes.

Cette procédure est utilisée par une entreprise en difficulté et qui souhaite sortir d'une situation de crise et ainsi rebondir rapidement. Elle permet de trouver rapidement un accord amiable entre l'entreprise et ses principaux créanciers (fiscaux, sociaux, bailleurs, grands fournisseurs, banquiers, etc.) avec l'aide d'un conciliateur, explique le site entreprendre.service-public.fr.

Restructuration au programme

Dans le cas du groupe Réalités, il s'agit de restructurer sa dette auprès de ses créanciers pour préserver sa trésorerie. A fin décembre 2023, la société affichait une dette corporate de 127,5 millions d'euros, selon son document de présentation de ses résultats annuels.

Réalités va profiter de cette mesure de protection de la justice commerciale pour poursuivre son recentrage sur son cœur de métier à savoir la maîtrise d'ouvrage, avec une accélération des cession d'actifs. Un projet de plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) et une finalisation du nettoyage du portefeuille de projets immobiliers - comprenant des abandons et des baisses de prix - figurent aussi parmi les mesures dévoilées par la société pour se restructurer.

Signe que les temps sont difficiles pour la société, cette dernière avait reporté la publication de ses résultats du premier semestre, initialement prévue le 18 septembre après-Bourse, à début octobre.

A la Bourse de Paris, l'annonce de cette procédure de conciliation entraîne de lourds dégagements sur le dossier. Le titre Réalités plonge de 27% pour inscrire un nouveau plus bas historique à 3,78 euros, ce qui porte son repli à 78,6% depuis le début de l'année.