(BFM Bourse) - Les cours pétroliers chavirent -à l'instar des autres classes d'actifs- face aux craintes concernant la demande, alors que de nombreux pays européens se préparent à un nouveau reconfinement et que les stocks américains ont augmenté bien plus que prévu.
Les prix des principales références de pétrole brut accentuent leur chute mercredi, face aux craintes que fait peser la flambée épidémique sur la demande mondiale. Peu après 16h, le baril de Brent et celui de WTI lâchent tout deux plus de 5% et se traitent respectivement à 39,68 dollars (-5,62%) et 37,45 dollars (-5,36%), au plus bas depuis début novembre.
"Le nombre élevé de nouveaux cas d'infections dans plusieurs pays pousse les gouvernements à instaurer des mesures de confinement strictes qui ont eu pour effet de réduire la demande de pétrole", a commenté Bjornar Tonhaugen, analyste de Rystad. L'Allemagne et la France doivent notamment décider mercredi un tour de vis supplémentaire dans l'espoir d'enrayer la deuxième vague de propagation du Covid-19, de quoi "menacer la consommation respectivement de 2,3 millions et 1,5 million de barils par jour jusqu'à la fin de l'année", a poursuivi l'expert.
Des stocks en hausse
Les nouvelles ne sont pas rassurantes non plus aux Etats-Unis où selon les chiffres hebdomadaires de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) -qui font foi sur le sujet- publiés mercredi, les stocks de brut se sont établis à 492,4 millions de barils (mb) au 23 octobre, en hausse de 4,3 millions de barils. Les analystes misaient sur une progression environ trois fois moindre. "C'est la dernière chose que les investisseurs ont envie de voir", a réagi Naeem Aslam, d'Avatrade.
D'autant que de l'autre côté du spectre, "l'offre de pétrole brut de Libye augmente plus rapidement et à des niveaux plus élevés que prévu", ont prévenu les analystes de JBC. La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé lundi la levée de l'état de force majeure sur le dernier champ pétrolier bloqué, déclarant ainsi toutes les installations pétrolières opérationnelles. S'il s'agit d'une bonne nouvelle pour le marché, celle-ci fait peser des craintes d'un déséquilibre de marché dans les semaines (mois) à venir.
(avec AFP)