(BFM Bourse) - Le contrat de décembre sur le Brent de mer du Nord a franchi ce seuil ce lundi, porté par les tensions au Proche-Orient.
Comme depuis plusieurs jours, les cours du pétrole progressent, portés par le risque géopolitique. Ce lundi, le contrat de décembre sur le Brent de mer du Nord a repassé la barre symbolique des 80 dollars le baril, seuil qui n'avait plus été franchi depuis le 27 août, selon les données d'investing.com.
Le contrat progressait ainsi de 3,48% à 80,78 dollars le baril peu après la clôture de la Bourse de Paris tandis que celui de novembre sur le WTI coté à New York prenait 3,5% pour tutoyer les 77 dollars le baril.
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Des tensions qui ne s'affaissent pas
Les cours de l'or noir sont soutenus depuis près d'une semaine par le regain de tensions au Proche-Orient, lorsque l'Iran a lancé une attaque balistique massive à l'encontre d'Israël, le 1er octobre. Depuis, le contrat sur le Brent a regagné près de 13% ou environ 9 dollars le baril.
Ces évènements ont amené le marché à redouter une escalade qui pourrait perturber la production de pétrole, et donc l'offre. La semaine dernière, le président américain, Joe Biden, a indiqué qu'Israël réfléchissait à attaquer les infrastructures pétrolières de l'Iran.
"Les investisseurs ont le sentiment d'une riposte imminente d'Israël sur l'Iran", a déclaré à l'AFP Jorge Leon, de Rystad Energy.
Selon les données du département américain de l'énergie, l'Iran a produit 4 millions de barils par jour de pétrole en 2023, ce qui représentait environ 4% de la production mondiale.
Ce lundi, l'Iran a redit qu'il riposterait "fermement" à tout éventuelle attaque israélienne sur son sol. Israël a pour sa part commémoré ce lundi l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023. La veille, le président israélien Benjamin Netanyahu avait promis de vaincre les "ennemis" de l'état hébreu.
Plusieurs scénarios
"Dans l'hypothèse d'une absence de perturbation majeure de l'offre (son scénario central, NDLR), nous continuons de prévoir que le Brent se négociera entre 70 et 85 dollars, et nous prévoyons un prix moyen de 77 dollars le baril pour le quatrième trimestre de 2024 et de 76 dollars le baril pour 2025", a écrit Goldman Sachs dans une note publiée vendredi.
L'établissement évoque toutefois deux autres scénarios. Dans le cas où le conflit retirerait 1 million de barils par jour de pétrole iranien de façon "persistante", la banque estime que le Brent pourrait atteindre environ autour de 85 dollars d'ici à mi-2025, si l'Opep+, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, décide progressivement de combler l'écart de production. Et autour de 95 dollars le baril fin 2025 si l'Opep+ n'agit pas.
Second scénario: le cas où l'impact sur la production iranienne de pétrole s'établirait à 2 millions de barils par jour mais de façon temporaire (deux trimestres). Les cours du Brent atteindraient un pic d'environ 90 dollars le baril début 2025 mais baisseraient ensuite pour revenir dans une fourchette de 70 à 85 dollars le baril.
"Ce ne serait pas étonnant de voir les prix grimper rapidement au-delà des 85 dollars à la moindre intensification du conflit", estime de son côté Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management, cité par l'AFP pour qui la barre des 100 dollars est "loin d'être infranchissable".