(BFM Bourse) - Les cours du pétrole sont au plus bas depuis cet été, sous pression après des stocks de brut supérieurs aux attentes aux Etats-Unis et des craintes sur la demande mondiale.
Les cours du pétrole tentent de se stabiliser ce vendredi. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier stagne à 77,27 dollars tandis que son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en décembre, se stabilise sous les 73 dollars
La veille, les deux références avaient dévissé de plus de 4%, pour revenir à des plus bas depuis le mois de juillet. Et sur la semaine, le repli est encore plus marqué, avec des prix du pétrole qui ont chuté de 9%.
Ce mouvement de baisse s'explique par un rapport hebdomadaire sur les stocks américains de pétrole qui a montré un gonflement des réserves sur la semaine dernière. Selon les chiffres de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), les réserves de brut ont augmenté de 3,6 millions de barils. C'est bien plus que les prévisions des analystes qui tablaient sur une hausse moins importante, de 2 millions de barils.
Cité par l'AFP, Stephen Innes, de SPI AM, souligne que "des conditions d'approvisionnement serrées qui étaient largement attendues ne se sont pas concrétisées, comme en témoigne la constitution massive de stocks aux Etats-Unis".
A coté, les économies mondiales commencent à montrer des signes d’essoufflement comme en Europe, où l'activité économique est restée en zone de contraction en octobre. En Chine, la chute des exportations s'est accélérée en octobre, avec un recul de 6,4% sur un an, selon des chiffres publiés par les douanes du pays, un chiffre qui n'incite pas à l'optimisme pour la croissance du pays. Ces perspectives économiques moroses ont d'ailleurs effacé une bonne partie la prime de risque liée au conflit au Proche-Orient.
Les prix des deux références mondiales d'or noir sont désormais entrés en "bear market" (marché baissier), c'est-à-dire qu'ils accusent des replis supérieurs à 20% par rapport à leur pic de septembre dernier. Le baril de Brent était repassé sur les 95 dollars le 19 septembre après la décision de l'Arabie Saoudite et de la Russie de prolonger leurs coupes volontaires de production jusqu'à la fin de l'année.
Une nouvelle action sur l'offre?
Tous les regards sont désormais tournés vers les pays producteurs de pétrole. Les pays de l'Opep et de ses alliés vont se réunir le 26 novembre, à Vienne. Il est fort à parier que les pays producteurs d'or noir feront tout ce qu'il faut pour soutenir les prix. C'est que des cours élevés du pétrole sont une nécessité pour Riyad, qui doit financer des investissements colossaux.
"L'Arabie saoudite est en train de maximiser son revenu pétrolier car elle a besoin de cet argent pour investir dans d’autres secteurs, notamment dans les ressources minières. Le pays est en train d'accorder des licences de recherches de minerai sur son territoire, car les métaux seront le pétrole de demain en raison de la transition énergétique", expliquait Benjamin Louvet, directeur de la gestion des matières premières chez OFI Invest Asset Management.
Le pays a récemment réitéré sa détermination à maintenir les prix élevés. Début novembre, l'Arabie saoudite avait décidé d'agir une nouvelle fois sur l'offre, en maintenant la prolongation de ses coupes de production, d'une ampleur d'un million de barils par jour, jusqu'à la fin de l'année.
De son côté, Moscou a indiqué maintenir la réduction de ses exportations de pétrole de 300.000 barils par jour jusqu'à la fin 2023.
"Les déclarations des deux pays indiquent que les réductions seront réexaminées le mois prochain afin de décider s'il convient de les prolonger, de les intensifier ou de les supprimer en fonction des conditions du marché", avait commenté Giovanni Staunovo, analyste chez UBS cité par l'AFP.