(BFM Bourse) - Le métal précieux bénéficie notamment d'anticipations de baisse des taux directeurs de la part de la Réserve fédérale américaine.
L'or repousse un peu plus loin ses records. Le métal précieux a atteint ce mardi un nouveau plus haut historique, à 2.457,81 dollars l'once en fin d'après-midi, dépassant ainsi les quelque 2.450 dollars établis fin mai.
La "relique barbare", comme la surnommait l'illustre économiste John Maynard Keynes, enregistre un gain de 18% depuis le début de l'année.
Le métal précieux bénéficie notamment d'anticipations de baisses des taux directeurs de la part de la Réserve fédérale américaine (Fed). La semaine dernière l'inflation américaine est ressortie légèrement inférieure aux attentes pour le mois de juin, alimentant les spéculations du marché sur des réductions de taux de la part de la banque centrale américaine. Ce qui a permis de déclencher un mouvement de hausse sur l'or et de faire revenir l'once à plus de 2.400 dollars.
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Attrayant pour les ménages chinois
En théorie, l'évolution de l'or est négativement corrélée à celle des taux d'intérêt. Plus les taux d'intérêt sont élevés moins théoriquement l'or a de l'attrait, toutes choses égales par ailleurs. Contrairement aux actions (avec des dividendes) et aux obligations (avec des coupons), l'or ne produit pas de revenus. Son cours est en conséquence malmené par une hausse des taux d'intérêt, car il devient alors de moins en moins intéressant d'investir son argent dans de l'or plutôt que de le placer.
Selon l'outil FedWatch du CME Group, les investisseurs anticipent actuellement des baisses de taux de la part de la Fed représentant 75 points de base (0,75 point de pourcentage) ou trois réductions de 25 points de base.
En dehors de la politique monétaire, l'or a été porté par des achats importants de la part des banques centrales pour garnir leurs réserves, notamment de la Banque populaire de Chine. Les tensions géopolitiques ont également joué, l'or étant perçu comme une valeur refuge.
Certains experts, comme Bank of America, ont aussi pointé des achats physiques vigoureux, comme des lingots ou des pièces, notamment de la part des ménages chinois. Ces derniers acquièrent de l'or car leurs investissements plus traditionnels, comme les actions chinoises et l'immobilier, ne sont pas attrayants, l'immobilier en Chine traversant une crise depuis plusieurs années.
Une once bientôt à 3.000 dollars?
"Comme Goldman Sachs, notre scénario de base pour l'or est de 2.700 dollars (l'once, NDLR) d'ici la fin de l'année, grâce à la forte demande des États souverains monétaires des pays émergents et des ménages asiatiques", souligne Stephen Innes de Spi Asset Management.
L'or est "un investissement convaincant alors que nous naviguons dans le paysage politique et économique incertain qui nous attend", ajoute-t-il.
Dans une note publiée lundi, UBS estime que la demande physique d'or devrait augmenter, même avec des prix plus élevés, entre la fin du troisième trimestre 2024 et du premier trimestre 2025. "Cela devrait fournir au marché une bonne base pour la prochaine étape de la tendance haussière", juge l'établissement suisse qui estime que les banques centrales poursuivront entre temps leurs achats d'or.
"Les événements macroéconomiques clés pour l'or dans les mois à venir sont les réunions du FOMC (le comité de politique monétaire de la Fed, NDLR) en août et septembre et les élections américaines en novembre", ajoute-t-elle.
La banque Citi de son côté estimait en avril que l'once pourrait même atteindre 3.000 dollars dans les 6 à 18 prochains mois. Ce en raison d'une demande physique vigoureuse et de son attrait comme couverture face aux risques géopolitiques, expliquaient les analystes matières premières de la banque cités par CNBC.