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Or : Après son nouveau record, l'or peut-il poursuivre sa progression?

dimanche 2 février 2025 à 07h00
L'or a encore du potentiel

(BFM Bourse) - Le métal précieux a gagné 27,2% l'an passé et a encore dépassé son plus haut historique, cette semaine. Mais l'or a-t-il encore du potentiel?

L'or a connu une année exceptionnelle en 2024 pour une matière première. La "relique barbare" comme la qualifiait l'illustre économiste John Maynard Keynes, a enregistré une progression de 27,2%, sa meilleure année depuis 2010, selon Deutsche Bank. Le Nasdaq mis à part, aucun marché actions n'a fait mieux. Et sur les matières premières, seuls les prix du café et du cacao, en hyper-flambée à cause des conditions climatiques défavorables à la production, ont surperformé l'or, selon UBS.

Les cours de l'or ont progressé quasiment en ligne droite, portés notamment par les tensions géopolitiques. La matière première a surtout été soutenue par les importants achats des banques centrales de pays émergents qui ont souhaité diversifier leurs réserves.

"Dans un premier temps, cette tendance avait été motivée par les préoccupations des pays concernant les sanctions sur leurs avoirs étrangers à la suite de des décisions des États-Unis et de l'Europe de geler les avoirs russes. Toutefois, cette tendance s'est transformée en une stratégie plus large de diversification des réserves en dollars et des avoirs en dollars", explique UBS, sur ce dernier point.

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Trump comme trouble-fête

Le métal précieux a semblé en mesure de progresser et même d'accélérer sa progression en toute circonstance. Le rallye s'est poursuivi sans répit.

Tout du moins jusqu'à la fin octobre. Le métal précieux a ensuite décroché et a interrompu, pendant quelques mois, sa série de records.

L'or a résisté a absolument tout l'an passé sauf à une personne: Donald Trump. L'élection du républicain à la Maison Blanche a suspendu la dynamique de l'or sans pour autant créer un mouvement de baisse durable. Sa victoire a généré de l'appétit pour le risque, ce qui a pu pénaliser l'or, valeur refuge par excellence. Le programme économique de Donald Trump, notamment sa volonté d'instaurer des surtaxes douanières, a par ailleurs provoqué une hausse du dollar.

Les cours de l'or étant libellés dans la devise américaine, une hausse du dollar pénalise le métal précieux, car elle rend l'or plus onéreux pour les investisseurs dont la devise de référence n'est pas le billet vert.

Les anticipations sur la politique économique du locataire de la Maison Blanche ont également entraîné une hausse des rendements obligataires aux États-Unis. Cette augmentation des taux s'est ensuite nettement accélérée en décembre et s'est propagée à l'ensemble des pays. La Réserve fédérale (Fed) avait alors prévenu que davantage d'efforts étaient requis sur la baisse de l'inflation pour poursuivre les réductions de taux directeurs. La Fed a d'ailleurs mis en pause son cycle de baisses de taux, mercredi soir.

Ce mouvement de hausse sur les taux obligataires pénalise là encore l'or. Contrairement aux actions (avec des dividendes) et aux obligations (avec des coupons), l'or ne produit pas de revenus. Son cours est en conséquence malmené par une hausse (ou une moindre baisse) des taux d'intérêt, car il devient alors de moins en moins intéressant d'investir son argent dans de l'or plutôt que de le placer.

Consensus pour une hausse

Les étoiles ne semblent donc pas alignées pour que l'or progresse en 2025. Pourtant l'or a déjà battu son record historique en ce début d'année, cette semaine. "Les investisseurs se réfugient (vers l'or) pour affronter une tempête d'imprévisibilité", a expliqué Susannah Streeter, spécialiste des marchés pour Hargreaves Lansdown, citée par l'AFP.

Les bureaux d'études, eux, s'accordent sur le fait que le métal précieux progressera encore. Même s'ils divergent sur son potentiel et que l'or risque de baisser à court terme.

Deutsche Bank estime que l'or devrait passer d'environ 2.800 dollars l'once, à l'heure actuelle, à 2.550 dollars au deuxième trimestre avant de remonter à 2.750 dollars au troisième trimestre puis 2.900 dollars à la fin 2025.

Si un dollar encore plus vigoureux et une Fed plus restrictive sur l'évolution de taux constituent évidemment des risques baissiers pour l'or, la banque allemande estime que la demande des grandes banques centrales continuera de porter les cours cette année.

"L'augmentation de la dette fédérale américaine tend également à faire grimper le prix de l'or, et nous estimons que le déficit fédéral sous la présidence Trump devrait se creuser davantage", souligne Deutsche Bank.

UBS a une projection similaire, la banque suisse tablant sur une once d'or à 2.850 dollars d'ici à la fin de l'année. L'établissement voit une demande d'or robuste de la part des banques centrales, des fonds souverains et des gérants d'actifs. Ce parce que ces acteurs ont un besoin important de diversification de leurs portefeuilles "notamment en raison des incertitudes commerciales et géopolitiques qui devraient persister, ainsi que des préoccupations liées à la dette publique américaine", fait valoir l'établissement.

"Si nous avons appris quelque chose du premier mandat de Donald Trump (et de ces dernières semaines), c'est que le futur président américain est imprévisible", rappelle UBS.

"Les accès de volatilité sur les marchés d'actions risquent également de devenir plus fréquents, notamment en raison de la forte concentration sectorielle et géographique des portefeuilles et des valorisations élevées des marchés d'actions. Ces incertitudes laissent présager une nouvelle année de forts achats d'or par le secteur officiel (les banques centrales, NDLR) ainsi qu'une demande de diversification de la part des investisseurs moins sensibles aux taux d'intérêt", développe l'établissement suisse.

Vers une once à 3.000 dollars

UBS s'attend à ce que les achats d'or par les banques centrales atteignent 950 tonnes en 2025 après plus de 1.000 tonnes en 2024. L'établissement pense, par ailleurs, que la demande liée aux ETF (fonds indiciels) en or devrait rester positive, car la hausse des incertitudes et la volatilité du marché devraient soutenir cette demande.

Pour IG, l'or "vise" même les 3.000 dollars l'once en 2025. "Compte tenu des incertitudes géopolitiques croissantes et des éventuelles réductions des taux d’intérêt américains qui se profilent à l’horizon, les cours de l’or devraient atteindre des sommets sans précédent. L’intérêt marqué des banques centrales pour l’achat d’or ne fait que renforcer ces perspectives haussières", juge le courtier.

Bank of America a d’ailleurs une cible à 3.000 dollars l'once d'ici les douze prochains mois. Si le métal précieux fait face à des risques à court terme "l'incertitude macroéconomique persistante et l'augmentation des niveaux d'endettement mondiaux restent des facteurs de soutien", fait valoir la banque américaine.

Goldman Sachs table aussi sur une once d'or à 3.000 dollars, mais pour 2026. Début janvier, la banque américaine a décidé de décaler de six mois cette cible, tablant sur ce niveau pour le deuxième trimestre 2026 contre fin 2025 précédemment.

Ce parce que ses économistes ont révisé à la baisse leurs projections de baisses des taux directeurs de la part de la Fed, tablant sur 75 points de base (0,75 point de pourcentage) au total pour 2025 contre 100 points de base précédemment. La hausse structurelle de la demande d'or des banques centrales reste le principal facteur expliquant la prévision de Goldman Sachs.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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