(BFM Bourse) - L’équipementier automobile contrôlé par la famille Burelle a annoncé avoir finalisé le rachat de la totalité du capital de cette entreprise auprès de Forvia. Le montant de l'opération s’inscrit à 290 millions d’euros.
Plastic Omnium est désormais seul pilote dans le cockpit de HBPO. L’équipementier automobile, contrôlé par la famille Burelle, a annoncé lundi soir avoir finalisé le rachat de 100% du capital de cette société spécialisée dans les modules avant.
Cette pièce complexe est située sur le devant du véhicule et intègre la poutre d’absorption de choc (morceau du pare-chocs), les systèmes d’éclairage et de refroidissement du moteur, les volets actifs de calandre, ainsi que les radars et les capteurs d’aide à la conduite.
HBPO avait été créé en 2004, et rassemblait alors à parts égales Plastic Omnium, Hella et Mahle-Behr (d’où l’acronyme HBPO pour Hella, Behr, Plastic Omnium). En 2018, le groupe français avait acquis la participation de 33,3% de Mahle-Behr ce qui l’avait amené à devenir majoritaire dans cette société et à consolider ses résultats.
Le groupe a donc cette fois racheté les 33,3% détenus par l’allemand Hella, pour un montant total de 290 millions d’euros. Rappelons qu’Hella a été racheté au début de l’année par un autre grand équipementier français, Faurecia, donnant ainsi naissance à Forvia.
Plus de 2 milliards de chiffre d'affaires
"La pleine propriété de HBPO s’inscrit dans la stratégie de Plastic Omnium d’augmenter la valeur ajoutée par véhicule en développant de nouveaux modules et systèmes tout en tirant parti de la demande croissante pour les véhicules électriques", a expliqué la société dans un communiqué.
HBPO a réalisé un chiffre d’affaires économiques – c’est-à-dire les revenus qui incluent les participations dans des coentreprises – de 2,2 milliards d’euros en 2021 et compte 2.800 employés.
"Cette décision a du sens pour Plastic Omnium car cela leur permet d’être seul maître à bord alors qu’ils veulent dégager des synergies avec les autres activités, le groupe comptant maîtriser "l’enveloppe" du véhicule c’est-à-dire les pièces extérieures de l’automobile, comme les pare-chocs mais aussi plus récemment l’éclairage", rappelle un analyste basé à Paris.
L’annonce de cette finalisation s’avère surtout positive pour Forvia et donc Faurecia, qui doit mener un important programme de cessions d’actifs non stratégiques pour se désendetter, le groupe étant très attendu au tournant sur ce point par le marché. "Cela leur permet d’enregistrer une première cession", souligne l’analyste basé à Paris.
A la Bourse de Paris, Faurecia s’adjuge 1,5% à 14 euros tandis que Plastic Omnium prend 0,5% à 13,62 euros, après avoir gagné près de 3% en début de séance.
Des acquisitions qui pèsent sur la marge
Plastic Omnium a récemment accéléré son programme d’acquisitions en jetant son dévolu sur des cibles relativement grandes lui permettant d’ajouter une nouvelle corde à son arc, à savoir l’éclairage. Plastic Omnium vise ainsi des revenus de 1,5 milliards d’euros dans ce métier en 2027 (contre 1 milliard d’euros en 2021 pro forma des acquisitions réalisées ).
Plastic Omnium a ainsi acquis en juillet 100% d’AMLS Osram, spécialisé dans l’éclairage automobile pour 65 millions d’euros. En octobre, il a, ensuite, finalisé le rachat de Varroc Lighting Systems (VLS) pour une valeur d’entreprise de 520 millions d’euros.
Toutefois ces sociétés, si elles contribueront fortement à la croissance du groupe, ne sont pas encore au niveau de Plastic Omnium en termes de rentabilité, l’entreprise française comptant notamment déployer un plan d’actions pour remettre d’équerre la marge de VLS à moyen terme.
Le marché a pu s’en rendre compte lors de la publication de l’activité du troisième trimestre. Plastic Omnium a alors confirmé ses perspectives à taux de changes et périmètre inchangés, avec notamment une marge opérationnelle comprise entre 5% et 6% des revenus et une génération de trésorerie de plus de 260 millions d’euros.
Mais en intégrant la finalisation des acquisitions annoncés – donc en grande partie AMLS et VLS – le groupe a indiqué que sa marge opérationnelle se situerait entre 4% et 4,5%, soit un impact négatif des acquisitions compris entre 0,5% et 2%. Par ailleurs la génération de cash est attendue à plus de 140 millions d’euros pour tenir compte de décaissements exceptionnels liés à VLS.
"Nous avons été surpris par l'ampleur du vent contraire dû à l'effet de périmètre", soulignait dans une note publiée vendredi Stifel. Le bureau d’études redoute à ce titre que Plastic Omnium pâtisse l’an prochain d’intégrations de ses acquisitions plus difficile que prévu, notamment VLS qui pourrait ne pas atteindre le seuil de rentabilité en raison notamment des difficultés de Jaguar Land Rover, son deuxième plus important client.
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