(BFM Bourse) - Toujours dans le sillage du ton particulièrement accommodant de la Fed, l'indice Nasdaq Composite, à forte "coloration" technologique, et à ce titre particulièrement sensible à la guerre froide technologique qui s'installe entre Washington et Pékin, a regagné quelques points mercredi, à proximité immédiate d'un seuil pivot à 7 570 points.

Le discours prononcé mardi à Chicago par Jerome Powell a exaucé les attentes des investisseurs : le président du conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine a assuré que l'institution prenait très au sérieux le risque de déflation et indiqué qu'elle agirait comme il se doit pour soutenir la croissance, renforçant la probabilité d'une diminution des taux d'intérêt d'ici septembre, peut-être même dès l'été.

Un scénario de baisse des taux étayé un peu plus hier avec les chiffres très décevants sur l'emploi américain:

Les opérateurs ont pris connaissance des résultats de l'enquête du cabinet privé en ressources humaines ADP (Automatic Data Processing). Coup dur avec des créations chiffrées dans le secteur privé (hors agriculture) à 27 000 postes, loin, très loin de la cible à 185 000. Verdict demain avec le rapport fédéral officiel sur l'emploi au mois de mai (rapport NFP).

Les réserves de pétrole ont pour leur part bondi de 6,8 millions de barils la semaine dernière aux États-Unis, quand les économistes anticipaient une baisse de 850.000 barils. En réaction à ce gonflement inattendu des stocks, le cours du brut a chuté en quelques minutes mercredi après-midi.

En ce qui concerne les principaux repères statistiques du jour, aucune surprise concernant les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage pour la semaine du 27 mai au 02 juin, stables à 218 000. Aucune surprise non plus concernant le déficit commercial de la balance du mois d'avril, à -50.8 Milliards de dollars. En revanche, la progression annualisée de la productivité au premier trimestre a agréablement surpris les observateurs (+3,4%).

Les GAFA ont timidement regagné quelques points après la vive accélération baissière de lundi.

Pour rappel en début de semaine, les géants du numérique subissaient un revers important en Bourse. Facebook (-7,51% 164,15$) pourrait faire l'objet d'une enquête de la Federal Trade Commission (l'autorité américaine de la concurrence) pour abus de position dominante, tandis qu'Alphabet (maison mère de Google, qui a cédé 6,12% à 1 038,74$) serait carrément dans le viseur du département de la Justice. Certaines sources ont rapporté que le ministère serait aussi sur le point de se pencher sur le cas d'Amazon (-4,64% à 1 692,69$), voire Apple (-1,01% à 173,30$). Cette épée de Damoclès vient désormais s'ajouter aux craintes d'entrée dans une guerre froide technologique avec Pékin.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Le biais de l'épisode secondaire reste baissier sous la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé) qui fait office de résistance depuis le 7 mai, date de rupture dans des volumes d'échanges solides.

L'épuisement, du moins l'essoufflement précoce de la dynamique des volumes de transaction sur la réaction amorcée mardi invite à la plus grande prudence à court terme, d'autant que l'indice s'est montré incapable à conserver hier son gap haussier d"ouverture.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice Nasdaq Composite à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice Nasdaq Composite cote en dessous de la résistance à 7946.00 points.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES