(BFM Bourse) - La thématique de l'inflation et l'ouverture du bal des trimestriels vont piloter le marché actions américains à court terme. Le Nasdaq Composite, indice phare des valeurs technologiques de la cote américaine, s'est légèrement contracté hier, de 0,14% à 14 465 points. Et d'inflation il est question justement ce jour avec la publication, à l'instant des indices des prix à la consommation pour le mois de septembre. En données corrigées des variations de l'alimentation et de l'énergie, les prix sont ressortis en hausse de 0,2%, conformes aux attentes. En revanche, dans leur assiette la plus large, ils ont progressé de 0,4% en rythme mensuel, dépassant la cible.
"L'évolution de l'inflation préoccupe de plus en plus les investisseurs qui ne voient pas son reflux se mettre en place aussi rapidement que prévu", pour Vincent Guenzi, stratège de Cholet Dupont. "Effectivement, les conditions actuelles militent pour que l'inflation ne recule sensiblement qu'au premier semestre 2022. Cette hausse temporaire ne devrait pas alimenter une spirale inflationniste prix-salaire ni provoquer de réaction épidermique des Banques Centrales américaine ou européenne mais l'incertitude à ce sujet pourrait se prolonger quelque temps."
"L’inflation atteindra 6% aux États-Unis au tournant de l’année 2021/2022, soit un niveau supérieur aux attentes du consensus et aux prévisions actuelles de la Fed", selon les estimations de l’équipe de recherche d’Exane Solutions, qui étaie son propos avec les derniers chiffres de l'emploi:
"Si les créations d’emplois se sont révélées décevantes, elles demeurent à des niveaux historiquement élevés et s’accompagnent d’une décrue importante du taux de chômage. La population en âge de travailler peine à revenir sur le marché du travail, ce qui déprime le taux de participation. Aujourd’hui, le nombre de chômeurs baisse plus vite que le nombre de postes ouverts, ce qui est propice à une accélération de l’inflation salariale. La Fed va donc effectivement commencer à réduire son QE le mois prochain."
Pour rappel, sur l'ensemble du mois de septembre, l'économie n'a créé que 194 000 postes, contre une cible (le consensus) à 490 000, selon les derniers chiffres du Département du Travail (rapport NFP). Pour rappel en août, l'économie américaine avait créé 366 000 postes. Le taux de chômage - et c'est la surprise - fond à 4,8% de la population active. Les États-Unis restent loin du plein emploi visé par la Fed. Le "stock" actuel est inférieur d'environ 5 millions à celui d'avant crise sanitaire.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Côté technique, graphique et comportemental (champs au demeurant intimement liés), l'accumulation en quatre séances d'un marubozu noir, d'une structure englobante baissière et de trois "corbeaux noirs", le tout dans un niveau de participation relativement nourri, nous invite à déplacer le curseur vers davantage de prudence. La clôture sur les points bas hebdomadaires la semaine 37, immédiatement suivie d'un gap baissier majeur lundi 20/09, complète ce tableau. Les 28,29 et 30 septembre, cette combinaison se trois chandeliers dite en corbeaux noirs s'est répétée.
Quant à la tendance de fond (le trend), il est cependant loin d'être remis en cause à ce stade, les cours évoluant encore largement au-dessus de la moyenne mobile à 100 jours (en orange), qui ne s'infléchit que très légèrement. Premier objectif baissier sur les 14 410 points. L'indice a certes pu réintégrer in extremis vendredi 1er octobre la partie supérieure de sa moyenne mobile à 100 jours, à la faveur d'une ombre basse qui "sauve" l'allure de la bougie hebdomadaire, mais reste dans une position technique délicate à très court terme.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice Nasdaq Composite à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 15000.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 14445.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
