(BFM Bourse) - Deux semaines après Bryan Garnier, c'est au tour de Portzamparc de relever cible et recommandation sur le spécialiste tricolore des solutions de stockage d'énergie. Les analystes jugent que Energy, positionné sur un segment porteur, est sous-valorisé par rapport à ses concurrents.
Distribution de bons points pour McPhy Energy, qui profite de deux relèvements de recommandation successifs pour flamber en Bourse. Après avoir bouclé la semaine dernière sur une hausse de 4,3% vendredi, le titre du spécialiste français des équipements de production, de stockage et de distribution d’hydrogène accélère encore en ce début de semaine avec un bond de 10,8% lundi et de 9,8% à 5,84 euros mardi peu avant 11h. Ces gains permettent au groupe de franchir de nouveau le seuil des 100 millions d'euros de valorisation boursière pour la première fois depuis le 10 mars dernier.
Si McPhy Energy enregistre un excellent parcours boursier depuis le début de l'année (+55%), celui-ci est émaillé de vives hausses -au point que le titre atteigne un plus haut depuis avril 2014, à 8,6 euros, le 19 février dernier- et de brusques rechutes.
Un potentiel inexploité
L'accélération observée au cours des dernières séances est donc principalement à mettre sur le compte d'avis très favorables émis par deux analystes sur le dossier. Le 13 mai dernier, date depuis laquelle le titre a repris plus de 40%, l'analyste de Bryan Garnier, Xavier Regnard, publiait en effet une note intitulée "Il est temps que l'hydrogène réalise son potentiel". Et la concluait ainsi: "McPhy se dirige vers un avenir brillant mais, jusqu'à présent, le marché est complètement passé à côté de son potentiel et le titre McPhy est à la traîne par rapport à ses pairs", comme le norvégien NEL et le britannique ITM Power notamment, valorisés chacun plus d'un milliard d'euros. "Nous attendons une fort réajustement du cours du titre McPhy et commençons la couverture avec un objectif à 7,5 euros", ce qui laissait alors entrevoir un potentiel de hausse de 80%.
"Depuis des décennies, l'hydrogène sans carbone a été identifié comme un potentiel "game changer" pour de multiples secteurs, notamment le transport. Malgré des avantages évidents, ce potentiel est resté largement inexploité. Jusqu'à aujourd'hui" annonce Xavier Regnard. L'analyste de Bryan Garnier juge en effet que "l'hydrogène sans carbone est en train de prendre un virage, passant de petites de applications pilotes à l'échelle commerciale".
"Au cours des dernières années, le nombre moyen de projets a été multiplié par cinq et leur taille moyenne a été décuplée" souligne-t-il. C'est ainsi que McPhy a annoncé, fin janvier dernier, qu'il allait équiper la plus grande unité de production d’hydrogène zéro-carbone en Europe, un projet notamment initié par Nouryon, un chimiste de spécialités néerlandais. Son directeur général de l'énergie affirmait alors que "l’hydrogène vert [était] la pierre angulaire de la constitution d’une économie circulaire durable".
Idéalement positionné dans la transition vers une énergie décarbonée
"Les grands industriels de multiples secteurs en ont pris conscience et se positionnent" confirme Xavier Regnard, selon qui "le premier facteur à l'origine de cet intérêt pour l'hydrogène sans carbone est l'application de la réglementation environnementale, qui met l'accent sur sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (Accords de Paris, UK Climate Change Act, etc.)", l'hydrogène pouvant aider à atteindre l'objectif.
"Le deuxième facteur est la baisse du coût des énergies renouvelables, en particulier les énergies solaire photovoltaïque (-75% depuis 2010) et éolienne" note Xavier Regnard, qui anticipe une poursuite de cette baisse de l'ordre de -40% d'ici 2030 et -65% d'ici 2050, pour l'énergie solaire.
Il juge donc McPhy "parfaitement positionné pour bénéficier de cette transition vers une industrie sans carbone", et relève "la forte dynamique commerciale du groupe" (grâce au projet avec Nouryon) ainsi qu'"un accord industriel et commercial structurant avec EDF (pour le développement de l'énergie décarboné, NDLR), qui est également son principal actionnaire". Xavier Regnard anticipe enfin un taux de croissance annuel moyen du chiffre d'affaires de McPhy supérieur à 30% au cours de la prochaine décennie.
Dans une note sectorielle publiée mardi matin, Nicolas Royot abonde en ce sens. En charge du dossier chez Portzamparc, l'analyste indique que "le poids des énergies renouvelables en France bat des records dans le mix énergétique, sous le double effet de bonnes conditions météorologiques (vent, soleil, pluviométrie) et de la baisse de la consommation d'énergie (-15 à -20%) associée à la priorité réglementaire des énergies renouvelables sur le réseau". "La totalité des actifs renouvelables (éolien, solaire, hydroélectrique, biomasse) aurait alimenté environ un tiers de la consommation électrique au T1 contre un quart au dernier trimestre 2019, et il est probable que cette proportion grimpe encore en avril" estime-t-il.
Les énergies vertes au cœur des plans de relance
Selon l'AIE, les énergies renouvelables sont les seules qui devraient afficher une croissance de leur production en 2020 (+5% dont +16% pour le solaire et +12% pour l'éolien), contre une consommation totale d'énergie attendue en baisse de 6% sur l'année.
Concernant McPhy, Nicolas Royot juge également que "les plans de relance, nationaux et européens, devraient mettre les énergies vertes au cœur des investissements" et que "l'hydrogène devrait en profiter". En outre, il relève comme son confrère de Bryan Garnier que "la valorisation des comparables est plus élevée" et met en avant "la trésorerie solide" du groupe après l’augmentation de capital (de 7 millions d'euros en novembre dernier, NDLR) ainsi que "le peu de retard liée au Covid-19". "La forte croissance attendue en 2020 (+37%) devrait se poursuivre en 2021" ajoute-t-il. L'avenir semble donc radieux pour McPhy... et un peu plus vert pour la planète.
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