(BFM Bourse) - Le distributeur de meubles et d'objets de décoration a fait état de résultats 2020 plutôt supérieurs à ce qu'attendaient les analystes, mais le résultat net ressort déficitaire. Maisons du Monde a en effet choisi de déprécier dans ses comptes la valeur de sa filiale américaine Modani et étudie "toutes les options stratégiques" pour celle-ci.
Etant parvenu mardi à un plus haut niveau en Bourse depuis fin juillet 2019, soutenu notamment ces derniers jours par la montée du fonds Majorelle Investments à plus de 10% du tour de table, le cours se stabilise mercredi matin (-0,11% à 18,58 euros vers 09h30) à la suite de l'annonce des résultats de 2020.
Le "leader européen de collections originales et accessibles d’articles de décoration et de mobilier pour la maison", comme se définit Maisons du Monde, a profité d'une très bonne performance commerciale au second semestre, avec des ventes en hausse de 4,8% sur la période, ce qui lui a permis de dépasser ses objectifs sur l'année entière où le chiffre d'affaires s'est élevé à 1,182 milliard d'euros. Malgré trois mois de fermeture de magasins du fait du Covid-19 au printemps, l'activité n'enregistre qu'un déclin de 3,5% par rapport à 2019. Une performance qui, selon la directrice générale Julie Walbaum, "témoigne de la grande fidélité des clients à notre marque, de la force de notre offre différenciée et de la pertinence de notre modèle omnicanal, qui a franchi une nouvelle étape en novembre avec le lancement de notre marketplace sélective en France".
Des frais logistiques en hausse mais des coûts maîtrisés
La marge commerciale a diminué, de 51,5% des ventes en 2019 à 50,6% l'an dernier, en raison principalement des coûts logistiques supplémentaires du premier semestre liés aux grèves en France au début de l'année, à l'augmentation du coût des livraisons (beaucoup plus de livraisons de marchandises à domicile) et de la moindre absorption des coûts fixes. Mais les coûts d'exploitation des magasins et les coûts centraux ont diminué de 3,9% grâce à des mesures de contrôle des coûts (chômage partiel, rabais sur les loyers, baisse des frais de déplacement) et les dépenses publicitaires ont elles aussi baissé, de 3,3 % par rapport à 2019, grâce à l'optimisation des dépenses de marketing en ligne. Au total, L'Ebitda s'est élevé à 241 millions d'euros, en baisse de 7% par rapport à l'année précédente, se traduisant par une marge d’Ebitda résiliente de 20,4%, soit une baisse limitée à 70 points de base (soit -0,70 point de pourcentage).
En revanche, le résultat net fait apparaître un déficit de 16,1 millions d'euros, au lieu d'un bénéfice de 59,5 millions en 2019. Cette perte résulte d'une charge comptable de 51 millions d'euros pour la dépréciation des actifs liés à Modani, "la pandémie ayant compromis le plan d'expansion de son réseau de magasins, un pilier essentiel de la stratégie américaine du groupe". Dans un marché de la distribution américain affecté par la crise sanitaire, le plan de développement à moyen terme de Maisons du Monde pour Modani, qui faisait partie d'un plan plus large visant à développer l’enseigne Maisons du Monde aux États-Unis, est devenu "moins pertinent pour la stratégie globale du groupe", estime l'enseigne tricolore.
Recentrage sur l'Europe
Dès lors, le groupe a décidé ne pas poursuivre cette stratégie de développement aux États-Unis "dans un avenir proche", afin de concentrer la société sur les opérations européennes et d'améliorer le rendement des capitaux investis. En conséquence, le groupe "étudie actuellement toutes les options stratégiques pour Modani", qui compte actuellement 15 showrooms, en rappelant que ses fondamentaux restent solides (ses ventes ont même progressé de 4,9% l'an dernier).
Initialement, l'objectif était de quintupler le nombre de points de ventes de Modani pour arriver à 50 en 2024, en quintuplant également les ventes jusqu'à 200 millions de dollars environ à cet horizon.
Côté bilan, le cash-flow libre s'est élevé à 54 millions d'euros, contre 84 millions en 2019, l'effet de la baisse de l'Ebitda ayant été partiellement compensé par une réduction des investissements (malgré l'effort de 13 millions d'euros pour la construction du nouveau centre de distribution automatisé du groupe à Heudebouville). Ce free cash-flow, ajouté à l'absence de dividende versé aux actionnaires l'an dernier, a permis une nouvelle diminution de l'endettement net à 96,4 millions d'euros, depuis 142,9 millions fin 2019.
Remboursement anticipé du PGE
Fort de sa trésorerie disponible, Maisons du Monde a décidé de rembourser intégralement le PGE (prêt garanti par l'Etat) de 150 millions d'euros, avant son échéance début juin 2021, et de reprendre la distribution d'un dividende en proposant 0,30 euro par action au titre de l'exercice écoulé.
Pour 2021, Maison du Monde anticipe "une solide performance au premier semestre" qui bénéficie évidemment d'une base de comparaison favorable. "Dans les conditions sanitaires actuelles", le groupe vise pour l'ensemble de l'année 2021 une croissance des ventes élevée à un chiffre ("high single-digit"), avec un nombre relativement stable de magasins à la fin de l’année, une amélioration du taux de marge jusqu’à 50 points de base (soit 0,50 point de pourcentage) par rapport à 2020, et un cash-flow libre en amélioration.
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