(BFM Bourse) - L'action du numéro un du luxe recule nettement à la Bourse de Paris ce mercredi après que la société a fait état d'une croissance limitée à 1% au deuxième trimestre en données comparables.
Après deux publications de bonne facture, LVMH rend cette fois une copie bien mitigée. Le numéro un mondial du luxe a publié des résultats et une croissance globalement inférieurs aux attentes au premier semestre.
A la Bourse de Paris, l'action LVMH recule nettement ce mercredi, perdant 5,2% en début de séance à 656 euros.
"Les résultats du premier semestre de LVMH montrent un deuxième trimestre 2024 légèrement inférieur aux attentes, mais une croissance maintenue malgré les défis macroéconomiques", résume Jie Zhang, analyste chez le bureau d'études indépendant Alphavalue.
Deutsche Bank est un tantinet plus critique, évoquant des résultats en dessous d'attentes qui avaient déjà placé la barre basse.
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La forte croissance du Japon
Sur la période allant d'avril à fin juin, LVMH a dégagé des revenus de 20,98 milliards d'euros, traduisant une croissance en données comparables de seulement 1%, en ralentissement par rapport au premier trimestre (+3%).
Selon un consensus cité par Royal Bank of Canada, les analystes attendaient une progression de 3% en données comparables et des revenus de 21,48 milliards d'euros.
La mode et maroquinerie, sa division la plus importante, a également enregistré une croissance de 1% en données comparables sur le trimestre, contre un consensus logé à 2%. LVMH a par ailleurs continué d'accuser un repli de ses ventes dans les vins et spiritueux, quoique moins prononcé que sur le précédent trimestre (-5% contre -12% en données comparables), tandis que la division montre et joaillerie a souffert (-4%) et que la distribution sélective, qui englobe Sephora et les ventes dans les aéroports et les gares, a ralenti, progressant de 5% contre 11% au premier trimestre.
LVMH a surtout dû composer avec des ventes en berne en Asie-Pacifique, région qui inclut la Chine. Les revenus ont chuté de 14% en données comparables au deuxième trimestre, accélérant leur baisse après le repli de 6% du premier trimestre.
"Le faible trafic et la demande plus faible ont persisté en Chine, bien que les consommateurs chinois continuent à stimuler la croissance mondiale, en particulier dans la division mode et maroquinerie", souligne Jie Zhang.
En réalité, les consommateurs chinois ont beaucoup dépensé à l'étranger, ce qui a tiré la demande d'autres pays, surtout le Japon. La croissance de LVMH a atteint 57% en données comparables au deuxième trimestre au Japon.
Le directeur financier de LVMH, Jean-Jacques Guiony, a rappelé aux analystes que Fukuoka, une grande ville du Japon, se situait à seulement deux heures de bateau des cotes chinoises. Le dirigeant a toutefois indiqué que ce phénomène de report de la demande chinoise vers des dépenses au Japon exerçait une pression à la baisse sur les marges de la société.
In fine, le "cluster" chinois, c'est-à-dire les dépenses des consommateurs chinois en Chine continentale mais aussi à Macao, Hong Kong et à l'étranger, "s'est bien tenu" dans la division mode et maroquinerie, a expliqué le dirigeant. Même si sa croissance a un peu ralenti au deuxième trimestre par rapport au premier où elle avait atteint un chiffre très proche des 10%.
Une marge décevante
La croissance de LVMH s'est bien tenue aux Etats-Unis (+2% en données comparables) et en Europe (+4%).
Sur l'ensemble du premier semestre, LVMH a vu ses revenus progresser de 2% en données comparables à 41,7 milliards d'euros.
Le résultat opérationnel courant du propriétaire de Celine, Dior et Louis Vuitton a baissé de 8% à 11,574 millions d'euros. La marge opérationnelle s'est inscrite à 25,6% contre 27,4% au premier semestre 2023.
Deutsche Bank note que le résultat opérationnel courant a été inférieur de 4% au consensus, tandis que la marge a également déçu, les attentes se situant à 26,2%.
Pour la suite, Jean-Jacques Guiony a indiqué que le groupe ne disposait pas de beaucoup de visibilité, signalant toutefois que la base de comparaison pour le second semestre serait un peu moins exigeante.
"Les investisseurs espèrent que le deuxième trimestre reflétera le creux des ventes de LVMH, étant donné la base de comparaisons plus faciles, mais nous pensons qu'ils commenceront à se demander si cette base plus clémente suffira", juge Deutsche Bank.
L'établissement note que le groupe prend des mesures sur ses coûts "mais les investisseurs ont besoin de voir des preuves de la reprise des ventes, en particulier en Chine, avant de devenir plus optimistes", prévient-il.
Royal Bank of Canada pointe de son coté la forte génération de trésorerie de la société (3,1 milliards d'euros au premier semestre), qui constitue l'un des éléments positifs de la publication. "Nous pensons que LVMH s'en sort relativement bien dans un contexte macroéconomique et de consommation difficile, ce qui conforte notre opinion positive sur le titre", conclut la banque canadienne.
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