(BFM Bourse) - Le groupe allemand a dévoilé des comptes semestriels en deçà des attentes, ce qui pèse une nouvelle fois sur les groupes de luxe à la Bourse de Paris, et ce, au lendemain des publications décevantes de Swatch et de Burberry.
Dans une semaine, les groupes de luxe du CAC 40 publieront leurs résultats semestriels. Et à l'approche de cette échéance, les investisseurs commencent à redouter cette nouvelle saison des résultats, tant les mauvais signaux s'accumulent pour un secteur qui était auparavant immunisé contre les risques conjoncturels.
Lundi, les investisseurs avaient grincé des dents après les publications décevantes de l'horloger suisse Swatch et du maroquinier britannique Burberry. Ces deux sociétés ont été logiquement sanctionnés en Bourse et avaient lâché respectivement 9,8% à Zurich et plus de 18% à Londres.
Un avertissement sur résultats pour Hugo Boss
C'est désormais au tour d'Hugo Boss d'ajouter de l'incertitude sur l'état de santé du secteur du luxe. La maison de couture allemande chute de 8,3% à la Bourse de Francfort ce mardi matin, à un plus bas depuis 2021. Elle est sanctionnée en Bourse pour avoir révisé à la baisse ses perspectives annuelles, qui sont accompagnées de résultats préliminaires dégradés au titre de son deuxième trimestre.
A la Bourse de Paris, le compartiment du luxe reste sous pression. Kering cède 2,2% vers 12h00, LVMH perd 1,1% quand Hermès limite son repli à 0,9%, ce qui pèse une nouvelle fois sur le CAC 40 (-0,65%), fortement pondéré en valeurs du luxe.
Pour 2024, Hugo Boss table désormais sur un chiffre d'affaires compris entre 4,20 et 4,35 milliards d'euros, là où il espérait réaliser des revenus compris entre 4,30 à 4,45 milliards d'euros. Du côté du résultat d'exploitation (Ebit), le groupe allemand s'attend à ce que cet indicateur soit logé entre 350 à 430 millions d'euros, contre une prévision antérieure d'environ 430 à 475 millions d'euros.
Les nouvelles prévisions pour 2024 fournies par Hugo Boss s'avèrent inférieures aux attentes du consensus. "Les nouvelles prévisions de croissance du chiffre d'affaires du groupe de +1 à +4% pour l'année fiscale 2024 se comparent aux prévisions précédentes de +3 à +6% et au consensus qui prévoit actuellement une croissance de +5% pour l'année fiscale", signale Stifel.
"Les nouvelles prévisions d'Ebit sont inférieures de 14% au point médian des prévisions précédentes, ce qui nous semble désormais conforme à notre analyse du scénario baissier", indique pour sa part Royal Bank of Canada (RBC).
Il faut dire qu'Hugo Boss ne s'attend guère à briller au deuxième trimestre, dans un environnement de marché toujours complexe en Asie-Pacifique et au Royaume-Uni. D'ailleurs, le groupe a dévoilé des résultats préliminaires dégradés pour la période qui va de début avril à fin juin.
Un deuxième trimestre compliqué
Au deuxième trimestre, le groupe allemand s'attend donc à dégager un chiffre d'affaires en baisse de 1% à 1,02 milliard d'euros, contre un consensus de 1,03 milliard d'euros établi par la société. Le résultat opérationnel du deuxième trimestre devrait s'établir à 70 millions d'euros, ce qui est clairement en-deçà du consensus de 104 millions d'euros communiqué par la société.
"Hugo Boss a publié une mise à jour commerciale imprévue, avec un Ebit (résultat d'exploitation) pour le deuxième trimestre bien inférieur aux attentes du consensus", remarque RBC.
Stifel note de son côté que le bénéfice d'exploitation d'Hugo Boss a diminué en raison "d'une tendance plus faible des ventes, d'investissements marketing supplémentaires (+21% en glissement annuel à 82 millions d'euros) et de coûts de vente au détail plus élevés (+12% en glissement annuel à 238 millions d'euros)".
Le bureau d'études espère que la direction a suffisamment "abaissé la barre" avec l'avertissement d'hier soir, alors qu'Hugo Boss publiera ses résultats complets du premier semestre le 1er août prochain.
Richemont fait de la résistance
De son côté, Richemont a réussi à rassurer les marchés en dépit d'une dégradation de ses marchés clés. Le propriétaire de la maison Cartier a ainsi dévoilé un chiffre d'affaires en hausse à taux de change constants de 1% sur un an, à 5,3 milliards d'euros au cours entre avril et fin juin, ce qui correspond au premier trimestre du groupe suisse. Cette croissance est légèrement en deçà des attentes du consensus (+2% à taux de change constants).
Le groupe a indiqué avoir pâti d'un "faible niveau de confiance des consommateurs" dans la zone Asie-Pacifique où les ventes ont chuté de 18%. Richemont signale que la progression de ses ventes en Corée du Sud et en Malaisie n'ont que partiellement compensé la chute de 27% en Chine, à Hong Kong et à Macao.
La publication du propriétaire de la maison Cartier recèle quelques éléments satisfaisants. La joaillerie, qui est le cœur de métier du groupe Richemont, a vu ses ventes progresser de 4% à taux de change courants à 3,65 milliards d'euros, ce qui est supérieur aux attentes puisque le consensus tablait sur une croissance de 2% des ventes pour cette division.
"Les atouts fondamentaux de Cartier et de Van Cleef & Arpels restent les principales raisons de détenir le titre, comme en témoignent la forte notoriété de la marque et la surperformance significative du chiffre d'affaires dans toutes les zones géographiques, à l'exception de la Grande Chine", apprécie Stifel.
A la Bourse de Zurich, la publication de Richemont rassure, avec un titre qui gagne 0,4% à 137,60 francs suisses, surperformant son indice de référence le SMI qui recule de son côté de 0,6% vers 12h00.
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