(BFM Bourse) - L'horloger suisse et le maroquinier britannique ont tous les deux livré des publications décevantes, ce qui a d'ailleurs amené Burberry a changé de directeur général.

C'est un bien mauvais signal pour la prochaine saison des résultats. Ce lundi matin, les groupes de luxe reculent nettement à la Bourse de Paris à la suite de deux publications décevantes de concurrents.

Kering cède 4,3% vers 10h20, LVMH perd 2,1% et Hermès abandonne 1,7%, les trois sociétés accusant les plus forts replis d'un CAC 40 logiquement en baisse (-0,4%), vu le poids du luxe dans sa composition.

"Les baisses des actions françaises du luxe sont dues à des lecture croisées négatives des publications de Swatch et de Burberry", explique Jie Zhang, analyste chez le bureau d'études indépendant Alphavalue.

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Swatch très loin des attentes

Swatch plonge de 9,9% à la Bourse de Zurich, ce lundi. Le groupe helvétique a fait état de résultats en chute libre au titre de son premier semestre, avec une baisse de son chiffre d'affaires de 10,7% sur la période, hors effets de changes. Le résultat opérationnel a été divisé par plus de trois à 204 millions de francs suisses et la marge correspondante a fondu à 5,9% contre 17,1% un an plus tôt.

Surtout, le groupe helvétique a totalement manqué le consensus puisque les analystes attendaient en moyenne une baisse de 2% des revenus hors effets de changes et un résultat opérationnel à 502 millions de francs suisses.

"Swatch, qui a selon nous manqué le train de l'hyperluxe avec sa marque Omega, a fait état d'un environnement difficile pour les montres de luxe, ce qui pénalise les sociétés présentes sur ce créneau comme Richemont, LVMH et dans une moindre mesure Hermès", explique Jie Zhang.

"De son côté Burberry a souligné que la demande était faible partout dans le monde, pour des raisons macroéconomiques mais pas seulement. Ce qui est négatif pour tous les groupes de luxe mais en particulier pour Kering, les deux entreprises évoluant en pleine transition créatrice, avec des situations donc assez proches", poursuit l'analyste.

Burberry s'effondre une nouvelle fois à la Bourse de Londres, avec un plongeon de 10,33% qui porte sa chute depuis le début de l'année à 43,77%.

Le maroquinier britannique a indiqué lundi matin qu'au titre de son premier trimestre ses ventes avaient chuté de 20% hors effets de changes à 458 millions de livres, loin du consensus logé à 486 millions de livres selon UBS. La chute a été relativement homogène dans chaque région, avec une baisse de 23% hors changes en Asie-Pacifique, de 16% en Europe Moyen-Afrique et de 23% en Amérique du Nord.

Rendez-vous la semaine prochaine

"Nos résultats pour le premier trimestre de l'exercice 2025 sont décevants. Nous avons procédé rapidement à notre transition créative sur un marché du luxe qui s'avère plus difficile que prévu. La faiblesse que nous avions soulignée au début de l'exercice 2025 s'est aggravée et si la tendance actuelle persiste au cours du deuxième trimestre, nous devrions enregistrer une perte d'exploitation pour le premier semestre", a reconnu et prévenu le président de Burberry, Gerry Murphy, cité dans un communiqué.

Face à la dégradation de ces performances, le groupe anglais a pris deux décisions fortes: suspendre son dividende pour l'exercice 2024-2025 et changer de patron. La société a annoncé que Jonathan Akeroyd quitterait la société, remplacé au poste de directeur général par Joshua Schulman, qui rejoindra Burberry le 17 juillet et a notamment travaillé chez Michael Kors.

Les groupes de luxe du CAC 40 publieront, eux, leurs résultats la semaine prochaine. LVMH publiera le 23 juillet, Kering suivra le 24 juillet puis viendra Hermès le 25 juillet.