(BFM Bourse) - La croissance du spécialiste des infrastructures et de matériel électriques a déçu au troisième trimestre en raison d'un marché du bâtiment en net retrait. Legrand vise désormais le bas de la fourchette de sa croissance annuelle annoncée en juillet. Ce qui déçoit le marché, malgré un relèvement de l'objectif de marge pour l'année en cours.

Encore une fois, les investisseurs scrutent le moindre détail en cette saison intense des résultats et c'est le cas pour Legrand, qui accuse le coup à la Bourse de Paris. Le titre du spécialiste des infrastructures et de matériel électriques limite son repli à 1,7% vers 11h50 après des échanges perturbés en tout début de séance.

La société est sanctionnée en Bourse après avoir affiné vers le bas ses prévisions annuelles du côté de sa croissance. La société a réalisé un troisième trimestre au ralenti "dans un marché du bâtiment en net retrait", selon son dirigeant Benoît Coquart.

Une croissance trimestrielle (encore) décevante

Encore une fois, Legrand ralentit la cadence au troisième trimestre. Le groupe basé à Limoges a publié une croissance trimestrielle de 1,8% en données organiques, après déjà une faible croissance de 2% au deuxième trimestre. Et par rapport aux trois premiers mois de l'année, la comparaison est là encore moins flatteuse puisque Legrand avait réalisé une croissance de 7,4% en organique entre janvier et mars (+9% en données publiées).

Entre juillet et septembre, le groupe a notamment souffert en Amérique du Nord et Centrale, une zone géographique qui représente 38,9% du chiffre d'affaires global de Legrand. L'activité de la société française s'y est contractée de 2,9% en données comparables sur le seul troisième trimestre, en raison d’une activité du marché résidentiel en nette baisse. Le chiffre d'affaires ressort donc à 2,012 milliards d'euros au troisième trimestre.

Malgré ces vents contraires, la rentabilité de la société se maintient à un niveau plus qu'honorable. Le résultat opérationnel ajusté a progressé de 1,6% sur un an à 408,8 millions d'euros avec un taux de marge en progression de 0,8 point à 20,3% des ventes au troisième trimestre. Le résultat net part du groupe s'apprécie pour sa part de 8,6% sur un an, à 286,3 millions d'euros.

Le bas de la fourchette pour les ventes annuelles

Pour la suite de l'exercice, le groupe a "précisé" ses objectifs annuels. Autrement dit, dans son cas, un des indicateurs a été révisé à la baisse, à savoir la croissance de son activité pour 2023.

Legrand table désormais sur une croissance de son chiffre d'affaires de 5%, soit dans le bas de la fourchette qui avait été relevée en juillet (5% à 8%). Cet objectif s'entend hors effet de changes et hors effets liés au désengagement de la Russie et intègre toujours un effet périmètre "d'environ 2%".

La marge opérationnelle ajustée, avant impact des acquisitions (à périmètre 2022) et du désengagement en Russie, est quant à elle légèrement relevée. Elle est attendue entre 20,5% et 21% . En juillet, la société visait une marge opérationnelle "proche de 20,5%" des ventes après "environ 20% des ventes" annoncé en février.

Le groupe n'a pas avancé de perspectives pour 2024. Pour les analystes de JP Morgan cités par Reuters, la précision de la direction sur un "marché du bâtiment globalement en retrait" pourrait avoir des implications potentielles sur les prévisions de l'an prochain.

Mais Legrand reste toujours actif en matière de croissance externe. Sur l'année 2023, Legrand a procédé à quatre acquisitions dont celle annoncée ce jour à savoir le rachat de ZPE Systems, une société américaine fournissant des équipements pour les datacenters. Cette emplette intervient après celle celle du chilien Teknica en juillet, lui aussi spécialisé dans les solutions intégrées électriques, en particulier pour les datacenters et les infrastructures.

En début d'année, la direction de Legrand avait indiqué que la société possédait une liste de 300 entreprises susceptibles de l'intéresser pour 2023.