(BFM Bourse) - Le groupe de luxe accuse la plus forte baisse du CAC 40, alors que la banque suisse n’est plus à l’achat sur la valeur. UBS estime que Kering a pris la bonne décision sur la revitalisation de Gucci mais considère que cela prendra du temps.
Kering ne brille guère en Bourse ce mercredi. Le groupe de luxe accuse la plus forte baisse du CAC 40, cédant 3,7% à 525 euros. L’action est pénalisée par un abaissement de recommandation de la part d’UBS qui est passé d’"achat" à "neutre" sur la valeur avec un objectif de cours ajusté à 572 euros contre 575 euros précédemment.
UBS anticipe une année 2023 "turbulente" pour la maison mère de Gucci. Elle a relevé sa prévision de bénéfice par action de 1% pour 2022 mais l’a réduite de 10% pour l’an prochain et de 7% pour 2024.
L’évolution boursière du géant du luxe continue de dépendre des performances de Gucci, qui selon les estimations d’UBS, représente 55% des ventes et 74% du résultat opérationnel (Ebit). Ce qui a relégué au second plan les excellentes performances des autres marques du groupe au cours des deux dernières années.
Une "nouvelle ère" pour Gucci
Des changements vont toutefois survenir au sein de Kering, le directeur artistique Alessandro Michele, ayant quitté le groupe à la fin du mois dernier. "Le studio de création de Gucci continuera à assurer la responsabilité créative de la Maison jusqu’à ce qu’une nouvelle organisation soit annoncée", précisait alors la société. UBS avait d’ailleurs, à ce moment-là, apprécié l’annonce, soulignant que les investisseurs attendaient depuis longtemps un changement de direction artistique chez Gucci.
La banque suisse confirme ce mercredi que la direction a, selon elle, pris la bonne décision en faisant entrer Gucci dans une "nouvelle ère". Mais elle prévient que de telles transitions "s’accompagnent généralement de perturbations à court terme sur les ventes et de la nécessité de réinvestir", ce qui pourrait peser sur la performance financière du groupe par rapport à ses comparables en Bourse. En 2015, lorsque la marque a connu un processus similaire, ses ventes ont été stables et sa marge a reculé de 3,7 points de pourcentage.
UBS remarque également que le successeur d’Alessandro Michele n’a pas encore été annoncé, suggérant que la société pourrait chercher à recruter en externe. "Bien que nous pensions que cela serait clairement positive sur le long terme, en apportant une 'perspective nouvelle' sur l'esthétique de Gucci, cela pourrait prendre du temps si le nouveau candidat est lié par une clause de non-concurrence", souligne l’établissement. La banque estime ainsi que la dynamique de Gucci pourrait ainsi se retrouver à la traîne de celle de ses concurrents en 2023.
Inquiétudes sur Balenciaga également
UBS redoute également que la récente polémique entourant Balenciaga, autre maison de Kering, se répercute dans les chiffres. La marque a été récemment accusée de sexualiser les enfants dans une campagne. Ce qui amené le directeur artistique, Demna Gvasalia, à présenter ses excuses, assurant que s’il avait parfois voulu provoquer, il n’avait "jamais eu l’intention de le faire avec un sujet aussi horrible que la maltraitance des enfants". Kim Kardashian avait également annoncé qu’elle comptait réévaluer son partenariat avec la marque à la suite de cette polémique.
UBS estime que Balenciaga pourrait accuser une baisse de ses ventes "mid-single digit", c’est-à-dire autour de 5% l'an prochain, ce qui pèserait sur la division "autres maisons" de Kering. La banque suisse a ainsi sabré ses prévisions pour cet ensemble, anticipant une croissance organique de 6% l’an prochain et une marge opérationnelle de 14%, contre une progression de 9% et une marge de 17,5% auparavant.
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