(BFM Bourse) - Le géant du luxe a indiqué qu'il n'allait pas se porter acquéreur, avant au moins 2028, de l'ensemble du capital de Valentino, dans le cadre d'un accord conclu avec Mayhoola, le propriétaire qatari de la marque italienne. Ce qui vient donner une bouffée d'air financière pour Kering.

La rentrée commence fort pour Kering qui est à l'aube d'un grand chambardement. Mardi 9 septembre, les actionnaires du groupe de luxe ont donné leur feu vert à l'arrivée de Luca de Meo à sa direction générale.

L'ancien pilote de Renault aura de nombreux défis à relever pour redresser un Kering à la peine : sauver Gucci, réduire la dette et recréer le "désir" autour du portefeuille des marques du groupe.

Le chantier est si titanesque que le moindre coup de pouce est le bienvenu. Et il vient du fonds d'investissement qatari Mayhoola, qui, dans le cadre d'un accord, offre un sursis à Kering pour activer l'option en vue de racheter l'intégralité du capital de Valentino.

Le groupe de luxe a indiqué mercredi 10 septembre une évolution du pacte d'actionnaires le liant avec Mayhoola depuis 2023. Cette année là, l'ex-PPR avait racheté à ce fonds 30% du capital de la griffe italienne pour un montant de 1,7 milliard d'euros.

Cette opération incluait aussi des options dont dispose le fonds Mayhoola pour vendre le solde, soit 70% de Valentino, et qui étaient exerçables initialement en 2026 et 2027. Le nouvel accord vient consacrer le décalage de ces échéances à "2028 et 2029 respectivement".

"Par ailleurs, l'option d'achat dont bénéficie Kering, initialement prévue pour 2028, est différée à 2029", ajoute le groupe dans son communiqué. La structure actionnariale de Valentino restera donc figée "jusqu'en 2028 au plus tôt".

De nombreux défis à venir

A la Bourse de Paris, le marché accueille favorablement le délai obtenu par Kering par le fonds pour activer la finalisation de l'acquisition de Valentino. L'action progresse encore de 1,3% à 236,50 euros vers 11h30, après avoir gagné 2,6% en tout début de séance.

Kering ne sera pas obligé de se lancer dans une nouvelle acquisition coûteuse dans l'immédiat. kering.com/api/download-file/?path=Rapport_semestriel_2025_FR_b32d965149.pdf">Dans son rapport semestriel, le groupe de luxe expliquait que la "valeur de cet engagement à la clôture est estimée à environ quatre milliards d’euros".

Or, la situation financière de Kering reste fragile. Au premier semestre, le groupe français affichait un endettement net colossal de 9,5 milliards d'euros, bien que réduit par rapport aux 10,5 milliards d'euros à fin 2024 à la faveur de la cession de bien immobiliers.

La relance de Gucci est aussi critique pour Kering puisque sa marque phare représente environ 40% de ses ventes et 50% de son résultat courant opérationnel. Au premier semestre, l'activité de la griffe a chuté de 25% sur un an. Les autres marques sont aussi dans le dur. Yves Saint Laurent a par exemple enregistré une baisse de 10% de ses ventes sur cette période.

Le président du groupe de luxe François-Henri Pinault a précisé mardi 9 septembre que le nouveau pilote de Kering présentera une feuille de route stratégique au printemps 2026. Pour autant, des actions seront menées en amont, avec des "décisions importantes" qui "seront prises d'ici la fin de l'année", a-t-il ajouté.

"Nous devrons continuer à nous désendetter et, là où cela s'impose, rationaliser, réorganiser et repositionner certaines de nos marques" a affirmé Luca de Meo qui s'est engagé "à agir sans délai" avec "des choix clairs et forts", tout en ajoutant que "ces décisions ne seront pas toujours faciles".