Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

KERING

KER - FR0000121485 SRD PEA PEA-PME
239.700 € +2.66 % Temps réel Euronext Paris

Kering : Alors que Luca de Meo est pressenti pour prendre sa tête, Kering bondit en Bourse

lundi 16 juin 2025 à 10h37
Kering monte en Bourse

(BFM Bourse) - L'action du groupe de luxe décolle à la Bourse de Paris alors que, selon des informations de presse, Luca de Meo, qui vient d'annoncer son départ de Renault, prendra la direction du groupe. Le marché apprécie.

Luca de Meo, le bon profil pour redresser Kering? Le marché, lui, apprécie. L'action du groupe de luxe progresse de 9,8% vers 10h40, ce lundi 16 juin, signant la plus forte progression du CAC 40.

Cette hausse du titre survient alors que Le Figaro a rapporté dimanche que Luca de Meo, actuel directeur général de Renault, allait rejoindre la maison-mère de Gucci et Balenciaga et quitter le constructeur au losange. Luca de Meo prendrait la direction générale de Kering tandis que François-Henri Pinault resterait président du conseil d'administration.

Contacté par BFM Bourse, Kering n'a pas fait de commentaire. Dimanche soir, Renault a annoncé le départ, le 15 juillet, de Luca de Meo, précisant qu'il relèverait "de nouveaux défis en dehors du secteur automobile".

>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading

Voir Luca de Meo, un "car guy" (un passionné d'automobile), prendre la tête de Kering a de quoi surprendre de prime abord. L'affable dirigeant italien a effectué toute sa carrière dans l'automobile chez Renault mais aussi chez Volkswagen et Fiat. Il n'a pas d'expérience dans le luxe.

Mais, contrairement à d'autres dirigeants du secteur, l'atout principal de Luca de Meo reste son approche marketing plus que ses connaissances techniques (il n'est pas ingénieur). Il a par ailleurs un certain penchant pour le luxe.

"Nous connaissions l'affinité de Luca de Meo pour le secteur du luxe, en particulier sa passion pour les montres suisses compliquées (les complications dans l'horlogerie étant des fonctions autre que l'affichage de l'heure, NDLR) dont nous avions discuté avec lui à l'issue d'un événement organisé à l'Atelier Renault sur les Champs-Élysées, à Paris, en mars 2022", expliquent les analystes du secteur auto de Bernstein. "Il n'est pas difficile d'imaginer à quel point l'opportunité offerte par Kering a dû l'intriguer", ajoutent-ils.

"Kering a besoin de changement"

Si sa nomination attend d'être officialisée, les analystes réagissent plutôt positivement aux informations de presse qui l'envoient à la tête de Kering.

"Son expérience en matière de redressement d'une entreprise française sera particulièrement utile à Kering, selon nous, qui a eu du mal à stabiliser ses activités ces dernières années, l'accent étant mis de plus en plus récemment sur les lacunes en matière de leadership et de gouvernance", écrit dans une note Royal Bank of Canada.

"Nous supposons que Luca de Meo sera le fer de lance de l'entreprise et qu'en tant qu'outsider (personne jusque-là extérieure à la société), il sera plus enclin à prendre des décisions difficiles et à renforcer l'équipe de direction composée des directeurs généraux adjoints (Jean-Marc Duplaix et Francesca Bellettini) et de la directrice financière (Armelle Poulou), tous nommés au sein de l'entreprise", poursuit l'établissement canadien.

Luca Solca, analyste phare du secteur du luxe chez Bernstein, écrit lui que "Kering a besoin de changement alors que sa performance a continué de se détériorer". "On a eu le sentiment qu'il convenait d'accroître l'expérience et la notoriété des cadres supérieurs", ajoute-t-il.

L'analyste apprécie son bon bilan en termes de redressement d'entreprise (Renault, mais aussi Seat auparavant) et note au passage les points forts du dirigeant.

"La gestion des marques et le marketing sont ses points forts, ce qui correspond à ce que fait l'industrie du luxe, pour laquelle il semble passionné", met en exergue Luca Solca.

Certaines interrogations subsistent sur son parcours, toutefois. "Nous nous demandons s'il possède l'expérience nécessaire dans le secteur du luxe, en dépit de son curriculum vitae bien étoffé en termes de stratégie et de redressement", pointe Royal Bank of Canada.

Gucci dans une (très) mauvaise passe

"Monsieur De Meo apportera certainement une nouvelle direction à la société et, ce qui est très important, un regard neuf sur ses difficultés. Il ne devrait pas s'abstenir d'apporter des changements importants, il apportera également un talent avéré pour le marketing et devrait être à l'aise dans un groupe dont une grande partie des activités sont basées en Italie. Cela dit, il n'a pas d'expérience dans le domaine du luxe et son choix est une surprise totale à l'ouverture d'une nouvelle période de transition pour le groupe", développe de son côté Oddo BHF.

"Il n'est pas certain à ce stade que l'arrivée de Luca De Meo se traduise rapidement par de nouvelles mesures pour Gucci, mais nous pourrions nous attendre plus tard à une nouvelle approche impliquant des changements de personnel", poursuit le bureau d'études. Le courtier estime toutefois que l'une des premières actions que pourrait prendre le dirigeant italien serait d'agir pour réduire le levier d'endettement de la société avant que ce ratio "ne mette le groupe en danger".

"L'avenir nous dira s'il parvient à s'adapter et à être efficace dans un autre secteur d'activité" que l'automobile, tranche Luca Solca de Bernstein. Mais pour l'analyste la nomination de de Meo "apparaît comme un "élément positif". Ce, car sa nomination répondrait à "plusieurs questions dans l'esprit des investisseurs, notamment la séparation des fonctions de président et de directeur général". "Un défi titanesque attend de Meo", prévient-il néanmoins.

Kering traverse depuis maintenant au moins trois années une passe très difficile, marquée par la panne de croissance de sa marque phare Gucci, qui représente environ 40% de ses ventes et 50% de son résultat courant opérationnel.

L'an passé les ventes de la griffe italienne ont chuté de 21% en données comparables et sont même en repli de plus de 27% par rapport à 2022. Le résultat opérationnel courant a lui été divisé par deux.

Conscient que ses efforts pour donner un nouveau souffle à la marque n'ont pas pris, Kering a nommé un nouveau directeur artistique de Gucci en mars. Demna, auparavant chez Balenciaga, a succédé à Sabato de Sarno.

Cette dernière nomination était mal passée du côté des investisseurs, le titre avait alors chuté de 10,7% à la suite de cette annonce.

Selon les analystes, certains investisseurs espéraient un grand nom extérieur comme Hedi Slimane (couturier qui officié chez Céline, Saint Laurent). D'autres notaient que la réputation sulfureuse et provocatrice de Demna ne collait pas forcément à celui de Gucci.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
Vous suivez cette action ?

Recevez toutes les infos sur KERING en temps réel :

Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse


Par email

Forum suspendu temporairement
Portefeuille Trading
+334.30 % vs +57.30 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour