NEW YORK (Reuters) - JPMorgan Chase & Co annoncent une chute de 84% de son bénéfice trimestriel, conséquence de la dépréciation de son portefeuille de prêts, mais ses résultat dépassent néanmoins les attentes de Wall Street.

Le titre de la banque américaine cédait 1,5% à 40,09 dollars quelques minutes avant l'ouverture, les résultats soulignant la dégradation de l'activité de prêts à effet de levier et la détérioration des actifs liés au crédit immobilier.

"En raison de l'incertitude sur les marchés de capitaux, dans le secteur de l'immobilier et dans l'économie en général, il est raisonnable d'anticiper une baisse des bénéfices de notre groupe au cours des prochains trimestre", déclare dans un communiqué le directeur général Jamie Dimon.

Le troisième trimestre se solde par une perte de six cents par action avant un bénéfice exceptionnel lié à l'acquisition des activités bancaires de Washington Mutual. Les analystes anticipaient en moyenne une perte de 29 cents par action selon Reuters Estimates.

Le bénéfice net trimestriel a été divisé par six environ à 527 millions de dollars, soit 11 cents par action, contre 3,37 milliards (97 cents/action) un an plus tôt.

Si l'action JPMorgan a dans un premier temps réagi favorablement à ces résultats, elle a rapidement cédé du terrain.

Le groupe fait partie des banques qui devraient voir l'Etat fédéral américain entrer prochainement à leur capital, pour 25 milliards de dollars dans son cas.

Il a déjà augmenté son capital de 10 milliards le mois dernier, entre autres pour financer la reprise de la caisse d'épargne Washington Mutual.

Cette opération, conclue après la prise de contrôle de "WaMu" par les autorités fédérales, marque pour le groupe la deuxième reprise d'une institution financière menacée de faillite depuis le début de l'année, après celle de la banque d'investissement Bear Stearns en mars.

Le rachat de WaMu, plus grosse faillite bancaire de l'histoire des Etats-Unis, a déjà contraint JPMorgan à plus de 30 milliards de dollars de dépréciations d'actifs et le groupe s'attend à des coûts avant impôt de 1,5 milliard.

Dans ses propres activités de banque d'investissement, le troisième trimestre s'est soldé par 3,6 milliards de dollars de dépréciations, ce qui porte à 12,3 milliards le montant total des pertes et dépréciations subies par le groupe depuis le début de la crise du crédit l'an dernier.

Ce montant reste nettement inférieur à ceux publiés par d'autres grands acteurs du secteur, comme Citigroup, pour lequel il dépasse 50 milliards.

Elinor Comlay, version française Marc Angrand

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