(BFM Bourse) - Le producteur de minéraux industriels a dévoilé des résultats sur neuf mois solides et a confirmé son objectif de rentabilité pour l’exercice en cours. Toutefois le marché semble se concentrer sur les commentaires de la direction sur la faiblesse de la demande.

Imerys fait face à une actualité chargée. Le producteur de minéraux industriels a récemment lancé son projet de mine d’extraction de lithium en France, annonce qui a valu au groupe les honneurs de la presse généraliste et s’apprête à organiser une journée dédiée aux investisseurs la semaine prochaine.

Entre ces deux temps forts, la société a publié ce mercredi ses résultats financiers sur neuf mois. Ces états financiers ont été retraités de l’activité "solutions de haute température" (HTS), dont le groupe a annoncé un projet de cession fin juillet.

Le groupe a également annoncé début septembre vouloir vendre ses actifs servant le marché du papier, pour une valeur d’entreprise de 390 millions d’euros. Ce projet de vente a conduit Imerys à constater une perte comptable de 99 millions d’euros due à un écart d’acquisition et qui a été inscrite sur le résultat net consolidé des neuf premiers mois de 2022.

Au final, le bénéfice net part du groupe s’inscrit à 193 millions d’euros en recul de 10,6% sur un an. De son côté, le résultat opérationnel courant a augmenté de 16,9% à 346 millions pour une marge correspondante de 10,6% en amélioration de 20 points de base (0,20 point de pourcentage).

Le chiffre d’affaires s’établit pour sa part à 3,26 milliards d’euros, en progression de 19% en données publiées et de 14% en variation organique. Sur le seul troisième trimestre, les revenus de la société ont augmenté de 20,8% sur un an à 1,12 milliard d’euros.

Repli des volumes

Le chiffre d’affaires de la société est avant tout tiré par les hausses de prix pour repasser l’inflation à ses clients. Ainsi cet effet a eu un impact de 18,3 points de pourcentage sur les neufs premiers mois de l’année, avec une accélération (+22,1 points) sur le troisième trimestre.

En revanche les volumes sont à la peine. "Les volumes de vente du groupe ont baissé de 4,3%, du fait de la crise ukrainienne et des sanctions économiques internationales prises à l’encontre de la Russie, des confinements localisés en Chine et de la faiblesse du secteur automobile sur l’ensemble de l’année", explique Imerys. "Au troisième trimestre, les volumes ont poursuivi leur recul (-8,7 %), alors que plusieurs marchés européens continuaient à marquer le pas", indique la société.

Cette faiblesse de la demande devrait encore se poursuivre. Si Imerys a confirmé son objectif annuel de résultat, à savoir un Ebitda (résultat opérationnel avant impôts, charges d’intérêts, dépréciations et amortissements) courant situé entre 690 et 710 millions d’euros, son directeur général Alessandro Dazza a déclaré dans un communiqué que "la tendance à la baisse de la demande devrait se prolonger".

En Bourse le titre Imerys subit des dégagements à la suite de ces annonces, l’action reculant de 6,4% à 39,2 euros vers 11h, soit la deuxième plus forte baisse du SBF 120 derrière Orpea dont le cours parcourt des montagnes russes depuis plusieurs séances. "A mon avis, l'ensemble des résultats d'Imerys sont bons. Mais le marché réagit probablement au fait que le groupe perçoive un ralentissement de la demande", estime Sejal Varshney, analyste au sein du bureau d’études indépendant AlphaValue.

L’attention du marché va désormais se tourner vers la journée investisseurs du 7 novembre, c’est-à-dire lundi prochain, évènement au cours duquel l’entreprise dévoilera sa feuille de route pour la période allant de 2023 à 2025. Cette journée "sera très intéressante à suivre car Imerys pourrait parler de sa politique d'allocation du capital et de la manière dont il compte utiliser le produit des récentes cessions", prévient Sejal Varshney.