(BFM Bourse) - Le producteur de minéraux industriels a livré des résultats en ligne au deuxième trimestre mais la cible de résultat brut d'exploitation pour 2025 s'avère nettement inférieure aux attentes. Par ailleurs, le groupe est à la recherche de partenaires pour financer le projet d'exploitation d'un important gisement de lithium dans l'Allier.
Imerys souffre à la Bourse de Paris, ce mercredi 30 juillet. Le producteur de minéraux industriels plonge de 14,7% vers 16h35, accusant la plus forte baisse du SBF 120, après avoir publié ses résultats du deuxième trimestre 2025.
Les résultats à proprement parler, restent "en ligne" avec les attentes, note Oddo BHF. Sur la période allant d'avril à fin juin, l'entreprise a dégagé des revenus de 886 millions d'euros, en baisse de 1,5% en données comparables.
Le groupe a expliqué avoir pâti d'une faible demande de l'industrie en Europe "en particulier dans le secteur automobile", d'un ralentissement global de l'activité économique, de taux d'intérêt élevés ainsi que "des incertitudes causées par la fluctuation des politiques douanières américaines". Ce qui s'est traduit par une chute des volumes de 3,3% sur la période. Les hausses de prix ont atténué l'impact global sur le chiffre d'affaires.
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Une cible d'Ebitda loin du compte
Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) ajusté s'est contracté de 21,8% à 154 millions d'euros, proche de la prévision d'Oddo BHF (148 millions d'euros). Le bénéfice net a lui baissé de 35,4% pour s'inscrire à 47 millions d'euros.
Le gros point noir vient surtout des perspectives. La société avait jusqu'à présent évité de donner des cibles chiffrées pour l'année en cours, citant notamment les incertitudes liées aux droits de douane.
Mardi soir, Imerys a annoncé viser pour 2025 un Ebitda ajusté compris entre 540 millions et 580 millions d'euros, avec des volumes de ventes qui devraient redevenir positifs au second semestre.
Cette cible s'avère "décevante", note Oddo BHF qui explique que le consensus (la prévision moyenne des analystes) Visible Alpha se situait à 620 millions d'euros quand le bureau d'études attendait un chiffre compris entre 600 millions et 650 millions d'euros.
"Emili" prend du retard
En parallèle de ces résultats, Imerys a fait un point sur l'avancement du projet "Emili", qui vise à exploiter un important gisement de lithium dans l'Allier.
Ce gisement s'avère prometteur, sur le papier, car il pourrait renfermer 373 millions de tonnes à 1% de teneur en oxyde de lithium et constituer l'un des cinq plus grands gisements de roche dure identifiés au monde.
Sur la base d'une étude de faisabilité, Imerys estime que la production annuelle pourrait atteindre 34.000 tonnes d'hydroxyde de lithium.
Imerys a toutefois reporté son objectif de date de production commerciale à 2030 contre 2027-2028 précédemment, citant "la longueur du débat public et de certaines contraintes en matière d’autorisations".
Par ailleurs, lmerys projette des coûts "cash" de production de lithium dans le bas d'une fourchette de 7 à 9 euros par kilogramme. Le groupe estime, surtout, le coût de construction du projet à 1,8 milliard d'euros, en raison "de l'intégration de critères ESG (environnement, social, gouvernance) plus stricts et de l'inflation".
"Compte tenu des conditions actuelles du marché du lithium et de l’ampleur des investissements nécessaires, Imerys a décidé de rechercher des partenaires pour l'accompagner dans le projet "Emili", a déclaré la société.
Oddo BHF juge que "la concrétisation du rêve du lithium s'éloigne un peu plus" pour Imerys. Le courtier craint que ce projet soit, in fine, repoussé "aux calendes grecques".
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