(BFM Bourse) - La banque américaine a confirmé lundi son opinion à l'achat sur le sellier avec un objectif relevé à 3.000 euros, ce qui accorde un potentiel d'environ 35% au titre.

Hermès a encore éclaboussé la saison des résultats. Le sellier a gagné 4,8% vendredi à la suite de la publication de ses comptes annuels, portés par une croissance largement supérieure aux attentes au quatrième trimestre (17,5% en données comparables contre 14% attendu par le consensus).

Cette progression lui a d'ailleurs permis de dépasser L'Oréal vendredi, chipant au passage au groupe de cosmétiques le titre de deuxième plus importante capitalisation boursière de la place de Paris, derrière LVMH.

Après cette bonne publication, le potentiel boursier du sellier peut (comme souvent) susciter des interrogations. Son action s'échange 46 fois les bénéfices attendus en 2024, contre 23,8 fois pour LVMH et 14,8 fois pour Kering.

En tout cas du côté de Bank of America la réponse est claire: oui Hermès peut encore grimper. La banque américaine a confirmé son conseil à l'achat et surtout relevé son objectif de cours à 3.000 euros contre 2.300 euros précédemment.

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Le prix de la croissance

La nouvelle cible de Bank of America confère un potentiel d'environ 35% à l'action, qui progresse d'ailleurs de 1,2% en début d'après-midi à 2.201,5 euros. Toute chose également par ailleurs, l'atteinte de l'objectif de Bank of America porterait la capitalisation boursière d'Hermès à 315 milliards d'euros, contre 232,3 milliards d'euros à l'heure actuelle.

Oui l'action Hermès n'est pas bon marché, mais Bank of America juge que c'est le prix à payer pour s'offrir un titre qui bénéficie d'un profil de croissance et de retour sur investissement qui s'est amélioré. La société a surperformé le marché en Bourse de 500% sur 10 ans (hausse de 672% contre 173% pour le Stoxx Europe 600) et neuf années sur dix, note l'établissement américain.

"Hermès reste l'un de nos meilleurs choix dans le secteur des produits de luxe, avec LVMH: tous deux ont montré au quatrième trimestre leur capacité à résister à la normalisation en cours de la demande, qui, selon nous, ne fera que se poursuivre au premier semestre de cette année", explique la banque.

Bank of America anticipe une croissance des ventes en données comparables de 16% de la part d'Hermès en 2024, soit tout simplement la meilleure progression attendue parmi les valeurs du luxe de sa couverture. Cette prévision s'avère également largement supérieure à la hausse de 11% du consensus.

De l'élan pour la maroquinerie

Toujours selon les projections de Bank of America, la forte croissance d'Hermès devrait permettre au groupe de stabiliser sa marge en 2024 à 42,1%. Il s'agit "d'une rareté dans le secteur, étant donné que nous prévoyons une baisse de la rentabilité pour la quasi-totalité des autres entreprises que nous couvrons en raison du ralentissement de la croissance", fait valoir l'établissement.

Bank of America n'est pas le seul intermédiaire financier à avoir renouvelé sa confiance dans l'action Hermès. UBS a également confirmé son opinion à l'achat avec une cible plus modeste, relevée à 2.508 euros contre 2.155 euros auparavant. La banque suisse s'attend à ce que le sellier affiche une croissance de 14% en 2024, contre 6% pour l'ensemble du secteur du luxe.

"Nous soutenons depuis un certain temps que le modèle d'activité d'Hermès bénéficie d'un niveau accru d'innovation en matière de produits, ce qui donne un élan supplémentaire à sa division de maroquinerie (…), et fournit un tremplin pour une croissance plus élevée à long terme", explique l'établissement suisse.