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FORVIA (ex FAURECIA)

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Forvia (ex faurecia) : Vendredi noir en Bourse pour Forvia et Valeo, minés par des interrogations sur leur désendettement

vendredi 28 février 2025 à 12h26
Valeo souffre en Bourse

(BFM Bourse) - Les deux actions sombrent à la Bourse de Paris ce vendredi. Forvia a livré des perspectives inférieures aux attentes pour 2025 et n'a pas annoncé de nouvelles cessions. La sanction semble plus sévère pour Valeo qui affiche toutefois un "profil financier encore fragile", selon Oddo BHF.

Les équipementiers automobiles sont connus pour leur grande volatilité, réagissant souvent brutalement à la publication de leurs comptes ou à des annonces politiques, comme des droits de douane ou des mesures réglementaires.

Mais même en ayant conscience de cela, il est difficile de ne pas être impressionné par les plongeons des deux groupes du secteur présent à la Bourse de Paris. Valeo chute de 12,2% et Forvia s'effondre de 19,7% après avoir tous deux publié leurs résultats au titre de 2024.

Si ces sanctions peuvent paraître sévères, surtout pour Valeo, elles semblent être alimentées par plusieurs éléments, notamment des interrogations sur la trajectoire de désendettement des deux sociétés.

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Forvia déçoit sur la dette

Forvia a livré une copie mitigée au titre de ses comptes de 2024. La société a publié des revenus de 26,97 milliards d'euros et un résultat opérationnel de 1,4 milliard tous deux en ligne avec les attentes. Le résultat net a basculé dans le rouge, avec une perte de 185 millions d'euros, mais cela est dû à des éléments exceptionnels. Le groupe a passé une charge de 362 millions d'euros liée à son plan de restructuration "EU-Forward" en Europe. Forvia a par ailleurs dégagé un flux de trésorerie net de 655 millions d'euros, nettement au-dessus des attentes, logées à 593 millions d'euros, remarque Bernstein.

Mais malgré cette génération de cash meilleure qu'attendue, la dette nette est restée élevée, à 7 milliards d'euros. Le ratio de dette nette rapportée au résultat brut d'exploitation (Ebitda) ajusté, une mesure courante du niveau d'endettement d'une société, s'établit à 2, soit tout juste l'objectif de l'entreprise (inférieur ou égal à deux). La "dette nette est plus élevée que prévu et toujours à un niveau élevé", abonde Oddo BHF.

En sus, les perspectives 2025 de Forvia s'avèrent décevantes. Pour l'année en cours l'équipementier table sur des revenus compris entre 26,3 et 27,5 milliards d'euros, une marge opérationnelle située entre 5,2% et 6% (après 5,2% en 2024), un flux de trésorerie d'au moins 655 millions d'euros et un ratio d'endettement de 1,8, hors cessions d'actifs.

Mais, remarque UBS, la société n'a pas procédé à de nouvelles annonces quant à de potentielles nouvelles cessions d'actifs, qui accéléreraient le désendettement. "Cela pourrait créer de la déception", explique la banque suisse.

Bernstein note également que le milieu des fourchettes des prévisions de la société tant pour les revenus que pour le résultat opérationnel pour 2025 est inférieur aux attentes. Ce "qui, selon nous, sera pris négativement (par le marché, NDLR), en particulier dans le contexte des résultats et des perspectives plus optimistes de Valeo d'hier (jeudi) soir", tranche Bernstein.

"Compte tenu de la surperformance du titre depuis le début de l'année et de l'absence de nouvelles concernant les cessions, nous pensons que l'action pourrait être mise sous pression aujourd'hui, cette publication étant susceptible d'alimenter les inquiétudes concernant la santé financière du groupe (désendettement limité, génération de trésorerie uniquement alimentée par l'évolution du besoin en fonds de roulement), comme Valeo…", prévient, de son côté, Oddo BHF dans une note rédigée avant l'ouverture du marché.

Valeo est "encore fragile"

Valeo, justement, a plutôt publié des résultats de bonne facture. Ses revenus ont reculé de 3% à 21,49 milliards d'euros en 2024, sa marge opérationnelle a progressé de 10% en valeur et s'est établie à 4,3% rapportée au chiffre d'affaires contre 3,8% en 2023. Le flux de trésorerie libre a grimpé de 27% sur un an à 481 millions d'euros.

"Valeo a publié des résultats pour le deuxième semestre de l'année 2024 largement en ligne avec les attentes, bien que le flux de trésorerie ait été plus élevé que prévu grâce à des entrées de fonds de roulement", note Deutsche Bank.

Oddo BHF vient toutefois nuancer le tableau. Le courtier juge la publication "sans grande surprise". S'il note des "progrès sur la rentabilité", il ajoute que le désendettement reste "trop limité".

Sur ce dernier point, Oddo BHF remarque que le flux de trésorerie au second semestre a atteint "seulement" 247 millions d'euros, malgré un effet très positif de la variation du besoin en fonds de roulement de 492 millions d'euros, lié notamment à la réduction des stocks de semi-conducteurs. Le courtier souligne aussi que la baisse de la dette nette à 3,8 milliards d'euros (-215 millions d'euros) a été "finalement obtenue uniquement grâce aux cessions" (avec un impact de 244 millions d'euros).

Oddo BHF conclut que le profil de la société demeure "encore fragile". "À court terme, le début d’année va rester très difficile dans ses deux principales régions (deux-tiers du chiffre d'affaires en 2024) avec une production en Europe et en Amérique du Nord en fort recul (respectivement -8% et -5% au premier semestre) et une incertitude toujours forte sur des thématiques clés (tarifs douaniers surtout)", écrit le bureau d'études.

"À moyen terme, le fait que Valeo ne se désendette toujours pas réellement de manière organique et semble encore devoir arbitrer entre performance financière et croissance (confère la baisse des prises de commandes depuis deux ans, justifiée toutefois en partie par des décalages clients) nous interroge toujours, d’autant plus face à une concurrence de plus en plus forte venant de Chine", ajoute-t-il.

De son côté Bernstein juge les résultats de Valeo "globalement bons", portés par les réductions de coûts. Mais le bureau d'études reconnaît que "des risques demeurent", en particulier les surtaxes douanières.

Bernstein explique que, durant la conférence suivant la publication des résultats, la direction de Valeo a admis "candidement" qu'adapter son empreinte industrielle au potentiel nouvel environnement en matière de droits de douane prendrait certainement "des années". Et nécessiterait des compensations du côté de ses clients, c'est-à-dire les constructeurs automobiles, pour compenser les surcoûts engendrés par ces nouveaux droits de douane.

"Les marges de Valeo ne rendent pas possible l'absorption de ces tarifs donc les coûts seront transférés à nos clients", a d'ailleurs répété ce vendredi sur BFM Business Christophe Périllat, le directeur général de la société.

Cela risque de créer des frictions entre constructeurs et équipementiers. "Il est clair que cela serait difficile car les constructeurs mettraient en œuvre leurs propres mesures pour compenser l'impact des droits de douane sur leurs propres activités", prévient ainsi Bernstein. "L'effet net serait une augmentation des prix pour les consommateurs de voitures. Personne n'est gagnant avec les droits de douane...", conclut l'intermédiaire financier.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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