(BFM Bourse) - L'opérateur de jeux d'argent a indiqué tabler sur une marge brute d'exploitation brute en baisse cette année en raison de la hausse de la fiscalité des jeux d'argent et d'un tour de vis réglementaire aux Pays-Bas. L'action chute.

FDJ souffre encore en Bourse ce jeudi 6 mars. L'action de l'opérateur de jeux d'argent cède 11% ce jeudi 6 mars, après que le groupe a communiqué ses résultats annuels et livré ses perspectives pour 2025.

Il n'y avait pas de grand mystère sur les résultats 2024, qui avaient été pré-annoncés par la société le mois dernier.

Sur l'ensemble de 2024, FDJ a dégagé un chiffre d'affaires de 3,065 milliards d'euros en hausse de 17% sur un an et de 10% en excluant l'acquisition du groupe suédois Kindred, propriétaire d'Unibet.

Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) courant a atteint 792 millions d'euros, en hausse de 21% sur un an, pour une marge correspondante de 25,8% contre 25,1% en 2023. En données pro-forma, c'est-à-dire en intégrant sur douze mois les activités de Kindred, la marge tombe à 25,5%.

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Le bénéfice net s'est inscrit à 399 millions d'euros contre 425 millions d'euros en 2023.

L'attention du marché se porte davantage sur les perspectives. FDJ avait déjà prévenu, en février, que la hausse de la fiscalité en France sur les jeux d'argent à compter du 1er juillet se traduirait par un impact négatif de 45 millions d'euros sur son Ebitda courant (et donc de 90 millions d'euros en année pleine).

Ce jeudi, FDJ a également indiqué qu'une hausse de la fiscalité au Pays-Bas pèserait à hauteur de 10 millions d'euros en 2025. Les Pays-Bas ont décidé de relever, cette année, une taxe sur les paris et la loterie à 34,2% contre 30,5% auparavant. Ce taux passera ensuite à 37,8% en 2026.

Durcissement réglementaire

En sus, la société a ajouté que ses résultats pâtiraient cette année d'un "durcissement dans la mise en œuvre de la régulation, principalement aux Pays-Bas". En octobre dernier, les Pays-Bas ont contraint les opérateurs à davantage de contrôle sur les dépôts des joueurs selon leur âge et en fonction de leur capacité financière.

Un intermédiaire financier souligne que ce dernier élément constitue "la mauvaise surprise de la publication" avec un impact qu'il estime autour "de quelques dizaines de millions d'euros" en 2025.

"C'est probablement le premier point qui explique la chute de l'action FDJ. Le deuxième, selon moi, c'est que certains investisseurs sont peut-être en train de jeter l'éponge sur le dossier, refroidis par six mois d'incertitudes sur la régulation. Avec, en plus, ce jeudi, un nouvel impact aux Pays-Bas", développe-t-il.

FDJ est à la base absent des Pays-Bas. Mais avec le rachat de Kindred, le groupe se retrouve fortement exposé à ce pays. Kindred est leader du marché aux Pays-Bas, son premier pays, qui constitue plus de 20% de son revenu brut des jeux et où la croissance du marché est projetée à 11% par an sur la période 2023-2027.

En raison de l'ensemble de ces éléments, FDJ table sur un chiffre d'affaires de 3,8 milliards d'euros en 2025, seulement stable sur un an en données pro forma, et sur une marge d'Ebitda courant en très nette baisse, de plus de 1 point de pourcentage, à 24%.

Le groupe précise aussi que la hausse de l'impôt sur les sociétés dégageant plus de 1 milliard d'euros de revenus en France, pénalisera son résultat net à hauteur de 25 millions d'euros.

À noter que l'entreprise a décidé, ce jeudi, de changer de nom et de se renommer "FDJ United" pour marquer son ancrage européen à la suite de ses récentes acquisitions.