(BFM Bourse) - Le spécialiste de la dématérialisation des documents de gestion administrative confirme bien faire l'objet de marques d’intérêt du fonds d'investissement britannique Bridgepoint, en vue d'un potentiel rachat. Esker précise qu'il n'y a aucune certitude que ces discussions aboutissent.
Il y a de l'animation sur le dossier Esker en ce mois d'août. Vendredi, le titre du spécialiste des logiciels de dématérialisation des documents de gestion administrative a subitement gagné plus de 20% dans l'après-midi, en réaction à des informations de presse portant sur un éventuel rachat du groupe lyonnais.
Et c'est Bloomberg qui est à l'origine de ce vent de spéculation, puisque selon ses informations, le fonds d’investissement britannique Bridgepoint aurait des vues sur Esker, et envisagerait dans cette optique une offre publique sur le groupe lyonnais.
L'action avait terminé la journée de vendredi en nette hausse de 9,2%, pour ainsi réaliser sa meilleure performance journalière depuis le 15 décembre 2023 (+7,04%).
Mise au point
Le spécialiste lyonnais des logiciels de dématérialisation des documents de gestion administrative est donc sorti du bois pour commenter ces récentes rumeurs. Esker a bien confirmé être en discussions avec le fonds d'investissement Bridgepoint "concernant une offre éventuelle", dans un communiqué publié ce lundi.
Le groupe français explique que "la recherche de nouveaux actionnaires stratégiques", fait partie des options envisagées dans "le cadre de son processus stratégique continu", tout comme "la poursuite de son parcours remarquable en tant qu’entreprise cotée en Bourse". Coté sur le "Nouveau marché" depuis 1997 (avec une introduction en Bourse au prix de 120 francs par action), le titre Esker -transféré sur Alternext, devenu depuis Euronext Growth - en 2010- a vu son cours être multiplié par 34 sur les depuis ce transfert. Et même par 53 si on s'arrête à son plus haut historique inscrit fin 2021 à plus de 360 euros.
Esker ajoute que les discussions en cours avec Bridgepoint s’inscrivent dans cette démarche, mais prévient qu'il n'y a "aucune certitude" qu'elles "aboutiront à un accord ou à une transaction". Le groupe lyonnais ne s'engage pas non plus quant "aux conditions et au calendrier" d'une potentielle transaction.
A la Bourse de Paris, le titre du spécialiste de la dématérialisation des documents de gestion administrative progresse de 2,7% après cette mise au point. Et depuis le début de l'année, il est bien orienté, et gagne plus de 37%, soutenu par des publications convaincantes.
Une activité portée par un changement de réglementation
Mi-juillet, Esker avait en effet dévoilé un chiffre d'affaires du deuxième trimestre en croissance de 14% à 51,5 millions d'euros, et des prises de commandes en forte hausse, à la faveur d'une accélération du déploiement de la facturation électronique.
La société tire en effet profit d'un changement réglementaire sur la généralisation des factures électroniques en France. "La facturation électronique, déjà obligatoire dans le cadre des marchés publics depuis le 1er janvier 2020 pour toutes les entreprises, va progressivement être étendue aux échanges entre entreprises (et associations) assujetties à la TVA, établies en France", explique francenum.gouv.fr, le portail de la transformation numérique des entreprises.
"Esker n'est pas totalement immunisé face à la crise politique en France, mais sa publication solide montre à nouveau qu'il demeure l'un des meilleurs titres de croissance et de qualité parmi les PME françaises", avait apprécié le bureau d'études Stifel.
Cette performance qualifiée de remarquable par l'intermédiaire financier faisait suite à l'annonce en avril d'un chiffre d'affaires record de 47,7 millions d'euros, au premier trimestre.
Une valeur opéable
En marge de cette publication, la direction a maintenu ses prévisions de croissance de revenus pour 2024. Elle table toujours sur une croissance de son chiffre d'affaires de 12 à 14% (hors acquisitions et effets de change) pour l'ensemble de 2024.
Mais pour Stifel, Esker "fera mieux que prévu", puisque le groupe devrait encore profiter "d'une dynamique particulièrement forte liée à la facturation électronique obligatoire". Le bureau d'études avait rapellé aussi la dimension spéculative du dossier en Bourse, et avait avancé que le groupe "reste une cible et est régulièrement approché par des investisseurs privés".
Effectivement, la petite ETI lyonnaise est régulièrement citée comme une cible privilégiée pour un rachat. La société qui est encore détenue par son président co-fondateur, est louée pour sa croissance qui plus est rentable, et la récurrence de ses revenus.
L'hypothèse d'un rachat d'Esker est d'autant plus crédible que le mouvement de concentration à l’œuvre dans le secteur de l'édition de logiciels monte en puissance ces dernières années.
Surtout que les acteurs cotés commencent à se raréfier. En début d'année, le suédois Pagero est tombé dans l'escarcelle de Thomson Reuters qui a acquis 53,81% du capital de la société spécialisée dans la facturation électronique et les solutions fiscales.
Signe que ce métier est très convoité, Thomson Reuters a relevé de 25% son offre de rachat pour être sûr de rafler la mise et ainsi évincer les prétendants au rachat du groupe suédois.
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