(BFM Bourse) - L’exploitant de maisons de retraite a publié une perte nette à l'issue de son premier semestre, les comptes du groupe ont été fortement affectés par des dépréciations d'actifs. Le groupe a prévenu d'une dégradation de ses indicateurs financiers au second semestre, en raison de l'inflation des prix de l’énergie.

Le groupe d'Ehpad privés Orpea, secoué depuis janvier par un scandale mettant en cause ses pratiques, a basculé dans le rouge au premier semestre en raison de dépréciation d'actifs et s'attend à un second semestre difficile.

La société accuse une perte nette de 269 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année, alors qu'il avait dégagé un bénéfice net de 102 millions d'euros sur la même période l'an dernier, selon un communiqué publié mercredi.

"L'entreprise a été durement affectée à la fois par les manquements et comportements non éthiques de ses anciens dirigeants (et) par un développement à l'international et immobilier trop rapides, lesquels ont fragilisé" sa situation financière, a expliqué son nouveau directeur général, Laurent Guillot, cité dans le communiqué. "Le résultat net est ainsi fortement affecté par les dépréciations d'actifs", a-t-il ajouté.

L’action de l'exploitant de maisons de retraite poursuit son inexorable baisse, le titre pliant de 8,4% à 12,24 euros, à des nouveaux plus bas historiques. Sur l’ensemble de 2022, la valeur abandonne plus de 85%, ce qui constitue évidemment la pire performance du SBF 120.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) du groupe s'est replié de 16,9% à 415 millions d'euros. Orpea avait déjà averti mi-septembre que son taux de marge avait reculé du fait de l'inflation et de la fin des subventions publiques liées au Covid.

Le groupe a toutefois réalisé un chiffre d'affaires semestriel de 2,3 milliards d'euros, en hausse de 10,9%, tiré par le dynamisme de ses cliniques et malgré les difficultés des maisons de retraite en France.

Un second semestre prévu en berne

Pour le second semestre, la "tendance baissière de la performance financière" du groupe "pourrait être amplifiée", en raison des prix de l'énergie, prévient Orpea.

Le groupe, présent dans 23 pays et qui gère plus de 350 établissements en France, est dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête "Les Fossoyeurs", qui l'accuse de maltraitances envers les résidents, de fraudes comptables et de pratiques contestables en matières de ressources humaines.

La justice a ouvert en avril une enquête préliminaire pour maltraitance institutionnelle et infractions financières, à la suite d'un signalement par le gouvernement. Le groupe a pris de premières mesures pour modifier ses pratiques et prévoit de présenter à l'automne un "plan de transformation".

(Avec AFP)