(BFM Bourse) - Le groupe de BTP et de concessions a livré des résultats sans énorme surprise mais avec un résultat opérationnel courant un peu inférieur aux attentes. La société est surtout rattrapée, ces derniers jours, par le risque politique en France.
Eiffage souffre à la Bourse de Paris, ce jeudi 28 août. Le groupe de BTP et de concessions abandonne 3,7% vers 12h55, après avoir livré ses résultats du premier semestre.
Eiffage a publié des comptes "globalement conformes aux attentes" au premier semestre de son exercice selon les analystes, et a confirmé ses objectifs pour l'année.
"Le bénéfice net conforme aux prévisions et la confirmation des prévisions ont marqué un premier semestre relativement calme pour Eiffage, dans un contexte politique de plus en plus incertain pour la France", observent les analystes de Jefferies.
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Un résultat opérationnel courant inférieur aux attentes
Oddo BHF remarque toutefois que le résultat opérationnel courant, à 1,006 milliard d'euros, a déçu, étant 2% sous les attentes du consensus (la prévision moyenne des analystes).
Le courtier résume assez bien la publication du groupe en écrivant que le "premier semestre est conforme (aux attentes, NDLR )" mais que "l'essentiel est désormais ailleurs", référence implicite au risque du chute du gouvernement français dans les prochains jours.
"Cette publication ne devrait pas susciter de forte réaction du marché, le retour de l’aversion au risque France focalise désormais l’attention…", ajoute le bureau d'études.
Les analystes de Morgan Stanley soulignent de leur côté la "solidité des fondamentaux" avec des résultats conformes aux prévisions, mais indiquent eux aussi que les incertitudes politiques et fiscales en France dominent.
Le Premier ministre français, François Bayrou, sollicitera le 8 septembre un vote de confiance à l'Assemblée nationale, avant la discussion parlementaire sur le budget 2026.
Eiffage et son concurrent Vinci sont particulièrement exposés au risque politique en France, car les deux sociétés tirent la plus grande part de leur rentabilité de leurs activités d'exploitants de concessions autoroutières. Or l'incertitude politique laisse planer le risque d'une remise en cause du modèle de concessions autoroutières.
Par ailleurs le risque politique peut peser sur les commandes et retarder ainsi des projets dans les activités de construction et de travaux de voiries.
"Les gels d’investissements et les reports d’appels d’offres peuvent peser sur leur carnet de commandes", rappelle Antoine Fraysse-Soulier d'Etoro.
"Le marché se souvient des précédentes taxes sur les infrastructures de transport de longue distance (autoroutes, aéroports) validées en 2024, et redoute que de nouvelles mesures de recettes ciblent à nouveau le secteur dans un cadre d’économies", ajoute-t-il.
(Avec Reuters)
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