par Matthias Blamont
PARIS (Reuters) - Renault et PSA Peugeot Citroën ont posé jeudi un nouveau jalon dans leur "stratégie électrique" en annonçant chacun une collaboration avec EDF en vue de commercialiser des voitures "zéro émission" en France à partir de 2011.
Carlos Ghosn, P-DG du constructeur automobile, et Pierre Gadonneix, P-DG de l'électricien, ont expliqué lors d'une conférence de presse organisée au Mondial de l'automobile à Paris que les deux entreprises allaient lancer des études d'ingénierie communes afin de mettre en place l'infrastructure nécessaire pour le déploiement à grande échelle d'une offre électrique. "D'autres partenaires industriels" pourront être associés.
Pierre Gadonneix a expliqué qu'il pourrait s'agir de collectivités territoriales ou de gestionnaires d'infrastructures.
"Nous proposons une offre de rupture, a souligné Carlos Ghosn, avec des solutions permettant la recharge du véhicule électrique et une gestion de l'autonomie de la batterie. Les véhicules électriques que nous mettrons sur le marché français disposeront d'une autonomie de 160 kilomètres. Avec EDF, nous voulons créer un 'opérateur de mobilité.'"
Le dirigeant a ajouté que les batteries lithium-ion qui équiperont ses voitures seraient développées et produites en France dans le cadre de son alliance avec le constructeur japonais Nissan, "probablement très près du site de production qui devrait être celui de Flins" (Yvelines).
Carlos Ghosn et Pierre Gadonneix ont néanmoins refusé de préciser le montant des investissements envisagés.
De son côté, PSA a indiqué dans un communiqué que le groupe travaillait avec EDF pour favoriser "le développement et la commercialisation future de véhicules électriques et hybrides rechargeables."
"En 2011, les deux marques proposeront (également) des véhicules 'full hybrides diesel' qui apporteront une véritable rupture en consommation et émissions de CO2", poursuit le document.
OFFENSIVE
Renault place de grands espoirs dans les voitures à 100% électriques. Au-delà de la France, son premier marché, la société prévoit de proposer une offre de grande ampleur avec ces véhicules en Israël - avec la start up Project Better Place -, au Danemark et au Portugal, également en 2011. Nissan prévoit de son côté une offensive dans l'électrique à partir de 2010.
Le 1er octobre, Patrick Pélata, directeur général adjoint de Renault et leader du comité de management de la région Europe, avait déclaré à Reuters que le constructeur espérait vendre 20.000 à 40.000 véhicules électriques en 2011 et 100.000 en 2012.
PSA, qui s'était lancé sur le marché des véhicules électriques en France sans succès en 1995, travaille également sur le sujet. En juin, il a signé un accord de coopération avec Mitsubishi Motors dans les chaînes de traction électriques.
Confronté à des prix du carburant désormais structurellement élevés, les constructeurs automobiles du mondent entier veulent s'adapter et oeuvrent à des solutions vertes dans l'espoir de relancer leurs ventes et s'assurer des relais de croissance stables.
Le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, a annoncé le même jour lors d'un discours au Mondial de l'Automobile que la France allait investir dans les quatre prochaines années 400 millions d'euros pour la recherche et le développement dans le domaine des véhicules propres, électriques et hybrides.
Vers 12h30, le titre Renault progressait de 1,72% à 33,70 euros et celui de PSA Peugeot Citroën 0,46% à 21,6500 euros à la Bourse de Paris. Ils perdent respectivement 58% et 66% depuis le début de l'année.
Matthias Blamont, édité par Jean-Michel Bélot
Copyright (C) 2007-2008 Reuters
Recevez toutes les infos sur EDF en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email