(BFM Bourse) - EDF a lourdement plongé mercredi de 7,9%, inscrivant un nouveau plus bas historique en clôture à 7,92 euros, avec l'annonce du lancement et des modalités de son opération de recapitalisation qui doit lui permettre de lever environ 4 milliards d'euros.
Le titre est descendu jusqu'à 7,78 euros par action en cours de matinée, soit son plus bas niveau depuis son entrée en Bourse il y a 11 ans.
A l'époque, en novembre 2005, le groupe avait été introduit en Bourse après une offre au prix de 32 euros par action pour les particuliers. Plus de cinq millions d'entre eux avaient alors souscrit à l'opération.
Deux ans plus tard, le titre avait même atteint 79,28 euros en clôture le 23 novembre 2007. Mercredi, il clôturait à 7,92 euros.
La chute du cours intervient au premier jour de cotation des droits préférentiels de souscription (DPS) accordés à chaque actionnaire existant d'EDF, à raison d'un droit par action. Ce droit était valorisé en théorie 77 centimes d'euros au 3 mars, selon EDF.
L'Etat a annoncé de son côté avoir déjà cédé environ 231 millions de DPS pour 92 millions d'euros dans le cadre d'un placement privé, soit à un cours d'environ 39 centimes d'euros.
Le recul du titre est le résultat "d'un effet purement mécanique lié à l'augmentation de capital d'EDF", explique auprès de l'AFP Emmanuel Rétif, directeur de Raymond James Euro Equities.
"Mécaniquement, quand il y a une opération sur titre de ce type, le prix se réajuste et derrière, si le marché n'accueille pas forcément cette opération d'un bon oeil, cela peut déclencher énormément de mouvement" sur la valeur, abonde de son côté Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.
Les actionnaires existants d'EDF peuvent céder leurs droits sur le marché dès ce mercredi et jusqu'au 17 mars ou, à l'inverse, faire usage de ce droit pour acquérir de nouvelles actions EDF, à raison de trois actions nouvelles pour dix existantes.
Le prix unitaire de souscription de chaque action nouvelle est fixé à 6,35 euros et cette souscription sera ouverte du 10 mars au 21 mars inclus.
"Par conséquent, environ 632,7 millions d'actions nouvelles seront émises", note le courtier Bryan Garnier, toujours "Neutre" sur EDF avec un objectif de cours de 10,5 euros. Et "ces 632,7 millions de nouvelles actions impliqueraient une dilution d'environ 23% au niveau des bénéfices par action pour les exercices 2017 et 2018".
Avec cette opération, EDF veut lever 4 milliards d'euros, dont un milliard auprès d'investisseurs autres que l'Etat français, premier actionnaire, qui s'est engagé à apporter 3 milliards d'euros.
L'électricien avait décidé en avril 2016 de se recapitaliser pour pouvoir faire face à l'effet conjugué de la faiblesse des prix de gros de l'électricité en Europe et de l'énormité des investissements qui s'annoncent.
Fortement endetté, le groupe avait indiqué, lors de la publication de ses résultats annuels en février, s'attendre à une année 2017 "difficile", dans un contexte marqué par un marché déprimé.
F.B. avec AFP
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