PARIS (Reuters) - EDF annonce un accord avec Constellation Energy Group qui lui permettra de concrétiser ses ambitions sur le marché américain de l'électricité nucléaire, pour un montant de 4,5 milliards de dollars (3,1 milliards d'euros environ).

L'accord met fin au bras de fer qui opposait EDF à l'investisseur multi-milliardaire américain Warren Buffett sur ce dossier : Constellation a en effet annoncé parallèlement la rupture d'un accord de fusion avec MidAmerican Energy Holdings, une filiale de Berkshire Hathaway, la holding de Buffett.

L'électricien public français pourra ainsi acquérir 49,99% du capital de Constellation Energy Nuclear Group, la filiale d'électricité nucléaire de Constellation.

L'accord prévoit un apport en liquidité immédiat d'un milliard de dollars en espèces dans Constellation Energy et une option de vente à EDF Development - filiale à 100% du français - d'actifs de production non-nucléaire pour un montant pouvant atteindre deux milliards, précisent les deux groupes dans un communiqué commun.

EDF a en outre fourni une ligne de financement intérimaire de 600 millions de dollars, qui restera à la disposition de Constellation jusqu'à l'approbation par les autorités américaines des éventuels transfert d'actifs non-nucléaires.

Constellation Energy Nuclear exploite les centrales nucléaires de Calvert Cliffs, dans l'état du Maryland, et de Nine Mile Point et R.E. Ginna, dans l'état de New York, qui représentent une capacité installée de 3.869 mégawatts.

La société restera indépendante et cotée, souligne le communiqué.

L'investissement d'EDF prendra la forme d'une nouvelle coentreprise entre les deux sociétés, dont chacun des actionnaires nommera la moitié des membres et dont le président sera américain.

EDF disposera aussi d'un siège d'observateur au conseil d'administration de Constellation Energy et pourra nommer un administrateur une fois l'opération définitivement réalisée, soit d'ici six à neuf mois.

OBJECTIF: 4 EPR AUX ÉTATS-UNIS

Cette opération, déclare dans le communiqué le président-directeur général d'EDF, Pierre Gadonneix, "va permettre au groupe EDF de renforcer son engagement à long terme auprès de son partenaire pour contribuer au développement du nucléaire dans le monde, en particulier aux Etats-Unis".

"EDF et Constellation y poursuivent l'objectif de construire 4 réacteurs de technologie EPR", ajoute-t-il.

L'accord conclu par l'électricien public français correspond pour l'essentiel à l'offre de rachat de 50% des activités nucléaires de Constellation qu'il avait présentée il y a deux semaines.

Mais sa cible lui avait alors réservé un accueil mitigé, en expliquant que son conseil d'administration n'avait ni retiré, ni modifié sa recommandation de l'offre de fusion avec MidAmerican. Cette dernière devait être soumise au vote des actionnaires le 23 décembre.

EDF détient à ce jour 9,51% de Constellation mais la précédente offre qu'il avait présentée en septembre, bien que supérieure de 32% à celle de MidAmerican, n'avait pas reçu de réponse et le français avait fini par annoncer le 15 octobre qu'il renonçait à son projet d'acquisition.

A la Bourse de Paris, l'action EDF gagnait 1,72% à 42,07 euros à la clôture. Au même moment à New York, Constellation Energy cédait 3,1% à 27,85 dollars.

Le groupe américain s'engage à verser une indemnité de rupture de 175 millions de dollars à MidAmerican.

Marc Angrand, édité par Benjamin Mallet

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