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Edf : Edf pourrait encore s'offrir l'américain constellation

vendredi 3 octobre 2008 à 12h24
BFM Bourse

par Benjamin Mallet

PARIS (Reuters) - EDF a encore toutes ses chances de lancer avec succès une contre-offre sur son partenaire Constellation malgré l'accord de rachat conclu entre l'électricien américain et le milliardaire Warren Buffett, selon des analystes et des experts du secteur énergétique.

Cette opération serait d'autant plus stratégique pour l'électricien public français que Constellation, dont il détient 9,51%, représente son point d'entrée aux Etats-Unis via UniStar, société qu'ils ont créée pour développer, réaliser, détenir et exploiter des centrales nucléaires EPR dans le pays.

Le Financial Times indiquait jeudi qu'EDF était proche d'un accord avec le fonds Kohlberg Kravis Roberts en vue d'une contre-offre sur Constellation qui serait conforme à la réglementation américaine interdisant à un groupe étranger de détenir la majorité des actifs de sociétés liées au nucléaire.

EDF n'a pas démenti cette information, se contentant de répéter qu'il continuait d'étudier aux côtés de KKR "toutes les options susceptibles d'augmenter la valeur de (leurs) participation(s)" dans Constellation.

Une nouvelle offre succéderait à celle formulée le 19 septembre, au lendemain de l'annonce d'un accord de rachat de Constellation par MidAmerican, filiale de la holding Berkshire Hathaway, la société de Warren Buffett, alors que le titre de l'électricien avait plongé en Bourse.

Cette première offre, remise conjointement avec les fonds de capital investissement américains KKR et TPG Capital, était supérieure de 32% à celle de MidAmerican mais n'avait pas suscité l'intérêt de Constellation, qui a selon certains analystes privilégié la première aide qu'il ait reçue.

"Certains actionnaires de Constellation se sont plaints en estimant que le conseil avait accepté l'offre de MidAmerican trop vite, sans chercher à obtenir le meilleur prix. Tout dépendra du poids de ces actionnaires. De toute façon, il y aura une bataille", estime Colette Lewiner, responsable du secteur "Energie, utilities et chimie" chez Capgemini.

"POSITION PRIVILÉGIÉE"

Selon certains analystes, EDF a tout intérêt à se poser en défenseur des intérêts des minoritaires de Constellation en brandissant l'argument prix.

"EDF reste dans une position privilégiée pour (défendre) le respect de l'intérêt des actionnaires car, quel que soit le débat d'experts sur la complexité du montage, il n'en reste pas moins que l'offre d'EDF est supérieure", indiquait dans une note récente Patrice Lambert de Diesbach, analyste chez CM-CIC.

Pour Christophe Moret, vice-président du cabinet de conseil en stratégie Estin & Co et spécialiste des questions énergétiques, EDF ne doit pas craindre de valoriser généreusement Constellation dans le cadre d'une nouvelle offre, même si le groupe français vient d'annoncer le rachat de British Energy pour environ 15,7 milliards d'euros.

"Les centrales du parc américain sont très modernes et la croissance de la consommation d'énergie aux Etats-Unis est plus forte qu'en Europe. La croissance potentielle à terme peut justifier des valorisations plus élevées qu'en Europe", juge-t-il.

La première offre d'EDF et ses alliés valorisait Constellation à environ 6,2 milliards de dollars.

Selon la société d'informations financières Markit, la prime de risque sur le CDS à 5 ans d'EDF a atteint jeudi 92,77 points de base alors qu'elle s'établissait autour de 40 points début septembre, avant l'annonce du rachat de British Energy.

L'indice iTraxx du secteur énergétique, qui mesure la moyenne des primes de risque de CDS, a atteint 66,8 points jeudi soir.

NÉGOCIER AVEC BUFFETT ?

En annonçant qu'il pourrait conclure des partenariats avec d'autres groupes américains pour bâtir et exploiter les 4 EPR qu'il programme aux Etats-Unis, le P-DG d'EDF Pierre Gadonneix a ensuite accentué la pression sur la direction de Constellation et sur MidAmerican.

"Ils ont raté le coche, c'est une partie difficile à jouer, mais à part E.ON, peu de groupes ont le savoir-faire d'EDF", estime Christophe Moret.

Le groupe français pourrait également bénéficier de l'expérience des fonds qui ont formulé avec lui une première offre sur Constellation et qui ont finalisé en octobre 2007 - avec Goldman Sachs - le rachat de la compagnie d'électricité américaine TXU pour 32 milliards de dollars.

"Pour réaliser cette opération, ils devaient franchir de nombreux obstacles réglementaires et environnementaux et leur succès n'était pas évident. Ils y sont arrivés en s'entourant notamment de conseillers de très haut niveau", souligne Colette Lewiner.

"Négocier avec Buffett serait une alternative. Constellation est chef de file de l'accord Unistar, un groupement clé pour la pénétration du nucléaire français - y compris pour Areva - aux Etats-Unis. Cet enjeu va au-delà du simple achat de Constellation. Il se peut très bien qu'EDF négocie avec MidAmerican, mais c'est trop tôt pour le dire", ajoute-t-elle.

Edité par Jacques Poznanski

Copyright (C) 2007-2008 Reuters

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