par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - EDF a annoncé que la centrale nucléaire de nouvelle génération EPR de Flamanville (Manche) devrait coûter 4 milliards d'euros, soit 20% de plus que les 3,3 milliards annoncés en 2005, confirmant ainsi des informations de presse.
A l'occasion d'une journée investisseurs, l'électricien public français a également indiqué que les investissements dans les 10 EPR qu'il projette de construire devraient représenter d'ici à 2020 un montant total de 40 à 50 milliards d'euros, EDF devant quant à lui seul trouver 12 à 20 milliards de financements sur la période concernée.
EDF a précisé que sa nouvelle estimation du coût de l'EPR de Flamanville prenait en compte l'inflation, les effets liés à certaines indexations contractuelles en raison de l'augmentation des matières premières (+150 millions) et l'impact d'évolutions techniques et réglementaires (+300 millions).
Le nouveau coût complet de l'électricité produite s'élève donc à 54 euros/MWh en euros 2008 contre 46 en 2005.
EDF a réaffirmé que l'EPR de Flamanville devrait démarrer en 2012, tandis que les premiers réacteurs de nouvelle génération sont prévus pour 2013 en Chine (Taishan 1), 2016 aux Etats-Unis (Calvert Cliffs 3) et fin 2017 au Royaume-Uni.
Selon une présentation aux analystes diffusée sur son site internet, le groupe estime que le coût de l'électricité produite à partir d'un 2e EPR en France pourrait augmenter et atteindre 60 euros/MW, en raison notamment des surcoûts potentiels liés au site et d'une tension sur le marché des équipements.
La mise en chantier d'un 2e EPR en France, qui ne serait pas forcément exploité par EDF, avait été annoncée par Nicolas Sarkozy début juillet mais certains spécialistes jugent qu'un deuxième réacteur de nouvelle génération en France serait superflu.
PRIX DE ÉLECTRICITÉ "PAS D'ACTUALITÉ"
EDF a toutefois réaffirmé que l'EPR était "durablement compétitif par rapport aux autres moyens de production" - cycle combiné à gaz, centrale thermique au charbon - dont les coûts complets ont augmenté plus fortement.
L'annonce d'un surcoût de l'EPR a été interprétée par certains analystes comme une façon pour EDF de militer pour une hausse des tarifs régulés, alors que des rumeurs ont au contraire circulé ces dernières semaines sur un projet de baisse des prix de l'électricité.
Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a déclaré mercredi que la question des prix de l'électricité n'était "pas d'actualité".
Evoquant les modalités de financement des dix EPR qu'il compte construire d'ici à 2020, EDF a précisé que, sur le total de 40 à 50 milliards d'euros d'investissements, 12 à 15 milliards proviendraient de prêts garantis par des agences spécialisées (type Coface), 8 à 10 milliards de partenaires déjà présents sur les projets, 5 milliards du cash flow généré par les premiers EPR et 3 à 5 milliards d'autres partenaires potentiels.
Le groupe public a en outre confirmé son objectif de 85% de taux de disponibilité de ses centrales nucléaires à l'horizon 2011 et précisé qu'en 2008, celui-ci devrait être proche de celui de 2007 (80,2%).
Il a précisé que son parc nucléaire affichait un âge moyen de 22 ans, deux centrales devant atteindre trente ans en 2009.
"EDF a d'ores et déjà engagé des plans d'action industriels et de recherche et développement dans l'objectif de prolonger la durée de vie du parc au-delà de 40 ans. Ces actions représentent un investissement d'environ 400 millions d'euros par réacteur."
Le groupe a enfin réaffirmé que la crise actuelle ne remettait pas en cause les enjeux énergétiques.
Edité par Jean-Michel Bélot
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