PARIS (Reuters) - EDF confirme que le démarrage du réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR de Flamanville (Manche) devrait intervenir en 2012, selon un porte-parole du groupe.

"En dépit des aléas d'un chantier de cette ampleur, EDF confirme qu'à ce jour l'objectif de démarrage de l'EPR en 2012 est maintenu", a-t-il dit.

Le Canard Enchaîné de mercredi écrit que les travaux du chantier de Flamanville affichent déjà "au moins neuf mois de retard" par rapport à sa mise en service prévue pour la mi-2012.

L'hebdomadaire satirique souligne que ce retard est dû à la suspension de travaux de bétonnage - qui a duré près d'un mois, de fin mai à fin juin - à la demande de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et à la fabrication du "liner", le revêtement en acier qui double le béton de la cloche de protection du réacteur.

"Sur ce travail de soudure de grande précision, les ingénieurs et les techniciens de Bouygues (...) rencontrent de sérieuses difficultés", indique le Canard Enchaîné, qui précise qu'EDF "n'arrive même pas à obtenir un nouveau (calendrier) malgré une succession de réunions à haut niveau".

Le journal cite en outre "un haut responsable" d'EDF selon lequel "par la faute de Bouygues, le planning n'est plus du tout stabilisé, mais, pour le moment, il est hors de question de le reconnaître publiquement".

Un porte-parole de Bouygues s'est refusé à commenter ces informations.

EDF dirige les travaux de la centrale EPR de Flamanville, qui ont débuté en décembre 2007. Le chantier rassemble tous les acteurs de la filière nucléaire française en particulier Bouygues, Areva et Alstom.

La centrale EPR (eau pressurisée de nouvelle génération) de Flamanville doit être la deuxième de ce type à entrer en service dans le monde après celle d'Olkiluoto 3, en Finlande, dont le démarrage est prévu pour 2011.

Le chantier de l'EPR finlandais a pour sa part pris deux ans de retard et Greenpeace a récemment mis en cause les travaux de soudures sur le site.

Le réseau "Sortir du nucléaire" a pour sa part demandé mercredi l'abandon du programme EPR en faisant valoir : "Il est désormais avéré que l'industrie nucléaire française est incapable de construire des réacteurs nucléaires. C'est une très bonne nouvelle... à condition d'arrêter au plus vite les frais et de reverser vers les économies d'énergie et les énergies renouvelables les milliards prévus pour le programme EPR."

Benjamin Mallet, édité par Jacques Poznanski Pierre Gadonneix, P-DG d'EDF. L'électricien français confirme que le démarrage du réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR de Flamanville (Manche) devrait intervenir en 2012, en dépit des informations publiées mercredi par le Carnard Enchaîné selon lequel les travaux affichent déjà "au moins neuf mois de retard". /Photo prise le 20 février 2008/REUTERS/Benoît Tessier

Copyright (C) 2007-2008 Reuters