par John Bowker
LONDRES (Reuters) - L'opérateur de centrales nucléaires British Energy a accepté une offre de rachat d'EDF de 12,4 milliards de livres (15,7 milliards d'euros), apprend-on de source proche des négociations.
Le groupe français propose 775 pence par action British Energy et, après plusieurs mois de discussions, espère conclure l'opération la semaine prochaine, a-t-on précisé.
A la mi-journée, l'action du groupe britannique était en baisse de 0,21% à 727 pence, correspondant à une capitalisation boursière d'environ 11,7 milliards de livres.
Cette offre à 775 pence valoriserait British Energy 12,4 milliards de livres au total, participation de l'Etat comprise.
EDF gagnait 3,13% à 53,06 euros à la Bourse de Paris.
EDF et British Energy n'étaient pas disponibles dans l'immédiat vendredi pour commenter cette information.
Jeudi, British Energy, détenue à hauteur de 35% par l'Etat britannique, avait reconnu l'existence de "discussions à un stade avancé avec une partie" qu'elle n'avait pas nommée, mais avait précisé qu'il n'y avait aucune certitude que ces discussions aboutissent à la formulation d'une offre.
Alors que les actionnaires du britannique ont un temps paru chercher à temporiser pour obtenir un meilleur prix, la correction observée depuis quelques jours sur les marchés énergétiques pourrait avoir encouragé British Energy à trouver un accord.
RÔLE CENTRAL DE CENTRICA
EDF souhaite également trouver un accord avec la maison-mère de British Gas, Centrica, pour que cette dernière prenne une participation minoritaire dans British Energy.
Selon cette même source, certains termes de l'accord font toujours l'objet de discussions, ce qui en a retardé l'annonce formelle.
Une seconde source du secteur a précisé que les discussions continuaient.
L'implication de Centrica est considérée comme un élément central de l'opération dans la mesure où le gouvernement britannique est réticent à abandonner entièrement dans des mains étrangères le contrôle du groupe d'énergie nucléaire.
Une fois qu'un accord sera trouvé, une offre sera transmise aux actionnaires, dont l'Etat britannique, qui devront se prononcer sur son prix.
Les autorités de la concurrence auront également leur mot à dire alors qu'EDF est déjà présent sur le marché de détail et de gros du gaz en Grande-Bretagne.
British Energy a suscité l'intérêt de ses concurrents depuis que le Royaume-Uni a donné son feu vert au renouvellement du parc de centrales nucléaires en janvier.
La société exploite huit centrales et toutes sont entourées de terrains constructibles.
En mars, British Energy avait révélé mener des discussions avec divers acquéreurs potentiels mais un seul d'entre eux restait intéressé par l'opération en juin.
Des sources du secteur avaient indiqué que Centrica avait proposé une transaction uniquement en titres, qui avait été rejetée en raison de l'absence d'une composante en numéraire.
Un rachat de British Energy par EDF permettrait au gouvernement britannique de récolter quelque quatre milliards de livres (cinq milliards d'euros). Les sommes retirées de cette vente ont d'ores et déjà été assignées au nettoyage de centrales nucléaires désaffectées.
John Bowker, version française Jean-Philippe Lefief et Julien Toyer
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