(BFM Bourse) - La banque a relevé son conseil à "conserver" contre "sous-performance", ce mercredi. Si Jefferies se montre toujours prudent sur l'évolution du titre, le bureau d'études estime que le cours actuel intègre déjà beaucoup de risques.

En quelques mois, Edenred est passé du statut de chouchou du marché à celui de mauvais élève. Les investisseurs ont été échaudés par des publications décevantes, nnotamment celle du troisième trimestre.

Ils se sont également inquiétés du risque réglementaire en France (où un rapport de la Cour des comptes avait pointé les avantages fiscaux sur les titres restaurants et chèque-cadeaux) ainsi qu'en Italie. Dans ce dernier pays, Edenred avait prévenu qu'un amendement proposait de plafonner les commissions payées par les commerçants sur les titres-restaurant. Cette mesure, si elle était approuvée, pourrait priver le groupe de 120 millions d'euros de résultat brut d'exploitation (Ebitda) en année pleine.

Résultat: l'action chute de 45,2% depuis le début de l'année, soit la deuxième plus forte baisse du CAC 40 derrière STMicroelectronics.

Parmi les bureaux d'études les plus défavorables à Edenred figurait Jefferies qui avait un conseil à "sous-performance", l'équivalent de "vendre " dans sa nomenclature.

Toutefois, la banque a revu son opinion ce mercredi, passant à "conserver", tout en ajustant sa cible à 25,30 euros contre 31,8 euros précédemment.

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Des risques déjà bien intégrés

Ce changement de conseil bénéficie à l'action Edenred, qui prend 4,1% vers 14h40 à la Bourse de Paris, ce qui constitue la plus forte hausse du CAC 40 ce mercredi.

Jefferies se montre prudent sur l'évolution de l'action. Le bureau d'études s'attend d'ailleurs à ce que le ralentissement de la croissance se poursuive au quatrième trimestre. L'établissement table sur une croissance du revenu opérationnel de 7% en données comparables après 10,8% au troisième, soit bien moins que le consensus qui anticipe une progression de 12%.

Edenred n'aurait par ailleurs que peu de levier pour améliorer ses marges avec cette décélération de la croissance, note Jefferies. L'établissement pense toutefois que la société devrait atteindre le bas de son objectif de résultat brut d'exploitation, tablant sur un chiffre de 1,25 milliard d'euros quand la société anticipe entre 1,245 milliard et 1,285 milliard d'euros.

Au vu de la chute récente de l'action, la banque reconnaît que le marché a désormais intégré les risques sur la règlementation de l'activité de la société en Italie, mais aussi au Brésil, l'un des pays les plus importantes pour Edenred. Selon Reuters, le pays planche sur une réforme qui doit permettre une plus grande concurrence sur le marché des titres repas. Mais cette mesure tarde à se mettre en place.

En parallèle, l'action Edenred se traite actuellement environ 10 fois son Ebitda attendu sur les douze prochains mois contre 18 fois à son pic de mi-2023. Si bien que désormais, Jefferies estime que le couple "rendement/risque" sur le titre est désormais équilibré et qu'il convient d'adopter une approche plus neutre sur l'action.